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 Map of the Problematique [Pv Colossus]

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Anthony E. Stark
Anthony E. Stark
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MessageSujet: Map of the Problematique [Pv Colossus]   Map of the Problematique [Pv Colossus] EmptyMer 2 Avr - 11:10




Map of the Problematique





 « Quelle est la situation, Directeur ? On n'a aucune visibilité dans cet orage les écrans sont brouillés. »  « Restez à distance ce n'est pas une tempête naturelle les Quinjets risqueraient une déroute et un crash en bonne et due forme ! » ordonnai-je au milieu des éclairs zébrant les épais nuages menacant, la pluie s'écrasant avec force contre mon armure. Pris au cœur de cette tempête, j'étais pour ainsi dire ramené à mon état d'insignifiance absolue face à la force de la nature toute puissance, qui plus est lorsqu'elle s'avérait être boostée par les pouvoirs ou la technologie d'un adversaire encore inconnu. Mais il ne le resterait pas longtemps, je comptais bien le débusquer au milieu de cette météo chaotique, afin de le faire cesser cette folie. Une tempête aussi monstrueuse, presque vivante, tentant de me happer par ses vents, ses tornades, son tonnerre rugissant, en plein cœur de l'Afrique saharienne, autant dire qu'il ne fallait pas avoir fait Harvard pour savoir qu'il y avait comme une anomalie.  « Dir... rec...vez ? »  « Arrêtez de me hurler dans les oreilles Hill ! Hill ? » C'était infernal, les communications allaient en empirant et les hauts et les bas en matière de décibels avaient de quoi rapidement irriter, surtout lorsqu'on était déjà soumis à un stress de situation comme moi. Car j'avançais à l'aveuglette, j'avais pénétré dans cette tempête pour en élucider la source et voilà que je ne savais même plus par où j'étais arrivé, tous mes instruments de pilotage pourtant à la pointe de la technologie rendus inutiles, comme si j'étais entré dans une sorte de faille, de zone grise.

Et puis je le vis, ou plutôt je me le pris en plein dessus pour ne pas avoir d'autre choix que de réaliser sa présence, non sans violence. Je me sentis stoppé net dans mon vol par cette masse immense qui me renvoya en sens contraire sans même que cela soit forcément volontaire. Pour tout dire, la masse en question était si gigantesque qu'elle ne semblait même pas avoir réalisé ma présence. Il ondula tel une sorte de serpent géant au milieu des nuages électriques, sa silhouette se découpant brusquement au fil des éclairs pour mieux disparaître ceux-ci passés. Je remis les gaz et fonçai dans le nuage où sa queue serpenta avant de disparaître, cherchant à le rattraper. En vain. Car tout ce que je réussis à faire fut de traverser l'opacité nuageuse, jusqu'à me retrouver soudainement hors de la tempête, face à une nuit si claire que les milliers d'étoiles qui en parsemaient la voûte en étaient plus étincelantes que jamais. Je me retournai instantanément alors que les capteurs de mon armure se rebootaient, retrouvant un accès rapide à cette source intarissable de réseaux en tous genres qu'était devenu le monde moderne.
Malheureusement, là où je m'attendais en faisant volte-face à voir cet amoncellement de nuages bardés d'éclairs, je ne fis qu'un étrange phénomène de repli, la tempête pourtant immense disparaissant sur elle-même à une vitesse hallucinante jusqu'à ne laisser à la place que le vide et la même vue absolument magnifique sur un temps exempt de toute perturbation météorologique. What the fuck.
« Directeur ?! Commandant Hill à Directeur Stark ? Vous me recevez ?! BORDEL D'INFORMATICIENS REMETTEZ-MOI CETTE LIGNE OPERATIONNELLE OU JE VOUS JURE QUE JE VOUS RELEGUE TOUS AUX ARCHIVES POUR AVOIR FAIT TUER LE DIRECTEUR ! » « Hill, calmez-vous, je vous entends de nouveau, » intervins-je en sentant ma sous-directrice au bord de la crise de nerfs visiblement depuis que nous avions perdu un contact réciproque. « Me refaites pas ça, Stark ! Vous êtes Directeur, vous n'avez pas à prendre des initiatives isolées aussi dangereuses on est pas chez les Vengeurs ! » « Relax, Hill, vous vous en sortez bien, et j'évalue toujours les risques avant de me lancer, ne vous fiez pas aux apparences, » fis-je, pensif, alors que je lévitais au-dessus de la Libye, emporté jusque-là sans savoir comment alors que visiblement j'avais disparu des radars du SHIELD dès que je m'étais perdu dans la tempête. « Débriefing ? » « La tempête a disparu, il y avait une créature à l'intérieur, j'ignore encore s'il s'agissait d'un être vivant ou d'une technologie de pointe, dans tous les cas, rien de tout cela n'est rassurant, » déclarai-je toujours sur ce même ton songeur alors qu'ouvrant ma paume métallique, j'avisai du regard le morceau d'alliage aux composants inconnus posé au milieu, ressemblant à une sorte d'écailles que j'avais arrachée par réflexe lors de ma collision imprévue. « Reçu. Quinjet en approche de votre position. »



Quelques minutes plus tard, je me posai à l'arrière du Quinjet, la porte se refermant derrière moi alors que l'engin déviai sa course pour foncer vers la position encore lointaine de l'Héliporteur, quartier général voguant à plusieurs milliers de kilomètres de là. J'aurais pu m'y rendre en armure, mais j'étais exténué, et surtout, ma curiosité scientifique était titillée par l'échantillon qui demeurait au creux de mon poing et que je souhaitais analyser au plus vite, ne serait-ce que brièvement avant de pouvoir approfondir dans les laboratoires plus équipés de l'Héliporteur. Me calant dans le coin de la plate-forme arrière de largage, seule pièce existante en plus de la cabine de pilotage, je déposai ma trouvaille sur l'un des sièges vides, déployant les nano-puces d'Extremis de manière à ôter mon casque pour ne laisser que les instruments d'analyses utiles à mes examens préliminaires. Evidemment, cela ne manqua pas de capter les regards silencieux des agents assis contre les parois de l'appareil, unité toujours prête à intervenir au besoin, sanglés, parachutes ou ailes déployantes sur le dos, fusils d'assauts en main posés sur leurs genoux. Ils avaient beau être désormais habitués à m'avoir pour Directeur, les manipulation de hautes technologies qui émanaient de mon armure ou de quasiment tout ce que je touchais ne cessaient d'intriguer les autres. Autant que mon exigence d'apporter toujours quelque part dans un coin, un costard sur mesure, afin de pouvoir enchaîner sans mon armure en toutes circonstances selon mes innombrables réunions et autres conférences qui s'intercalaient entre deux interventions d'urgence. Un Vengeur pour Directeur, ce n'était définitivement pas dans les moeurs.

« Monsieur, la délégation utopienne est là, elle vient d'atterrir sur le pont, » m'informa-t-on alors que je descendais du Quinjet, ayant délaissé mon armure au profit de vêtements plus adéquates pour recevoir une délégation diplomatique, fut-elle pourtant plus habituée depuis des années à me voir en armure plutôt qu'autre chose. Mais il y avait des protocoles que je me devais de respecter un tant soit peu au maximum que je le pouvais, à défaut de pouvoir y coller à 100%.
J'avais un statut à tenir après tout. Et puis, j'aimais bien trop mes costards confortables pour m'en passer. J'avais pour ainsi dire grandi dedans, ils étaient au final ma seconde armure, faite de tissus hors de prix à défaut d'acier. Une protection en société, une protection en mission. Les deux se complétaient bien. Mettant pied à terre sur le fameux pont d'envol principal de l'Héliporteur, j'accrochai le dernier bouton de ma veste tout en marchant vers le X-Jet apparemment tout juste posé quelques dizaines de mètres plus loin, en train de manoeuvrer afin de suivre les indications de l'agent faisant des signes devant son cockpit, la piste nécessitant bien sûr d'être dégagée. Une fois "garé" sur le côté et les roues attachées au ponton, la délégation en question put enfin descendre alors que j'arrivai à hauteur de la porte. Timing impeccable, à quelques instants près et j'aurais été en retard, encore coincé dans cette tempête face à un monstre dont l'écaille arrachée et déjà étudiée en partie me laissait intérieurement perplexe. J'avais déjà quelques théories sur le sujet, mais en bon scientifique cartésien, il me fallait surtout plus de preuves avant de foncer dans ce que je voyais d'avance être un fabuleux traquenard. Dans lequel je n'aurais cependant d'autre choix que de me plonger, car il semblait m'être destiné. Mon ennemi anonyme qui sabotait aléatoirement mes projets et me narguait sans jamais se dévoiler était à tous les coups derrière cet énième mystère.

« Charles, toujours un plaisir, bienvenue à tous sur l'Héliporteur, » lançai-je en serrant la main du Professeur Xavier, avant d'adresser un signe de tête poli à son "escorte" composée pour le coup de Colossus et d'Iceberg. Je ne laissai évidemment rien paraître du lien plus important qu'en apparence que je pouvais avoir avec Charles de par notre collaboration passée, brève mais intensive, au sein des très secrets Illuminati. Même si la Guerre Civile nous avait poussé à la séparation, les objectifs demeuraient je n'en doutais pas bien marqués dans un recoin de nos esprits, prêts à nous réunir de nouveau si le besoin s'en faisait sentir. Et j'ignorais encore à quel point cela pourrait arriver plus tôt que je ne le pensais. « Allons dans mon bureau nous y serons plus à l'aise, » ajoutai-je en les invitant à me suivre d'une main, nous engouffrant dans le ventre du monstre d'acier qu'était le quartier général volant du SHIELD.

Traversant les couloirs méandreux et autres étages, nous arrivâmes enfin dans mon bureau, spacieux et éclairé par la baie vitrée laissée ouverte sans les protection blindées qui se trouvait sur le flanc de l'appareil. « Puis-je vous servir quelque chose ? » demandai-je avant de leur tendre ce qu'ils désiraient, pour ceux qui en voulaient évidemment. Je les sentais tous méfiants, en particulier les deux X-men qui tardaient à s'asseoir. Je percevais leurs regards scrutateurs, sur moi-même autant que sur leur environnement, comme s'ils s'attendaient presque à un piège de ma part, chose pourtant impensable car cela reviendrait à de la folie que de provoquer une attaque contre des Utopiens, avec qui le SHIELD était en paix, largement plus que le gouvernement américain. Contrairement aux apparences, je n'avais rien contre les mutants, les surhumains, j'en étais devenu un moi-même avec Extremis. J'étais même la liaison parfaite entre l'humanité et la mutanité, ayant eu un pied dans chacune d'elle à des périodes différentes de ma vie. Mais il était difficile de défaire mon image de celle de la Loi, et j'en étais le premier à souffrir. « Bien, autant ne pas perdre notre temps, sachant le vôtre aussi précieux que le mien, aussi je vous laisse décider du premier sujet à aborder, étant donné que nous en avons beaucoup si je ne m'abuse, » dis-je en m'asseyant dans le fauteuil face à eux, un cocktail non-alcoolisé dans la main.

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MessageSujet: Re: Map of the Problematique [Pv Colossus]   Map of the Problematique [Pv Colossus] EmptyMar 27 Mai - 16:53

Map of the Problematique
Map of the Problematique [Pv Colossus] 191722ColossusPeinture

« Tu changes de style artistique, Peter ? »

La voix avait retentit dans mon dos. Elle était arrivée là sans que je ne m’en rende compte, ce qui en soit est un exploit, mais ne me fit pas sursauter pour autant. Je devais avouer que les mains dans la peinture, concentré sur une toile, je devais être plus facile à prendre par surprise. Gardant le regard fixé sur ma toile, je lui répondis sans me retourner.

« Bonjour à toi aussi, Emma. J’imagine que tu n’as pas vu le panneau « Ne pas déranger » sur la porte d’entrée ?

-Si. J’ai juste décidé de ne pas en tenir compte. »

Je lâchai un soupire entre le dépit et l’agacement. L’ancienne Reine Blanche du Culte des Damnés était par moment d’une exaspération rare. Peu de femmes étaient capables d’avoir un caractère aussi… masculin quand il s’agissait d’empiéter sur l’espace vital d’autrui. Sans doute une conséquence de ses pouvoirs de télépathe… Même si je devais avouer que la précédente femme de Scott n’était pas du tout de la même veine.
Allant m’assoir sur le tabouret à coté de mon chevalet, je le fis pivoter pour faire face à la blonde fatale.


« Alors, Emma ? Que me vaut ta venue dans mon refuge artistique ?

-Je vais être directe. Le Conseil, du moins ce qu’il en reste, pense qu’il serait bon pour Utopia que tu deviennes Conseiller. Avec le départ de Magnéto et de sa clique, il y a des places qui se sont libérées. Et nous pensons que l’une devrait te revenir.

Là, pour le coup, je devais avouer que je ne m’y attendais pas. C’était… totalement… surréaliste.

-Moi ? Au conseil ? Sérieusement ?

-Bien sûr, Peter. Tu as les qualités nécessaires pour.

-Mais… Je ne suis pas le plus qualifié, enfin ! Je… Je ne suis qu’un fils de paysan russe, pas un leader politique ou un gestionnaire ! Pourquoi n’offrait vous pas plutôt la place à quelqu’un de plus… plausible que moi ? Hank, par exemple, ou Iceberg… Ou Kurt… Ou même quelqu’un qui n’est pas un X-Men, parmi tous les nouveaux arrivants, il y en a bien qui correspondrait mieux que moi au poste, non ?

-Mc Coy est trop occupé en ce moment hors d’Utopia. Kurt se consacre à la religion pour l’instant. Quand à Iceberg… Sérieusement ? Ce n’est encore qu’un gamin. Mais oui, nous pensons également ouvrir le Conseil à des gens qui ne sont pas des X-Men à l’origine… Mais il y a plusieurs fauteuils, tu as… Disons que tu as des « compétences » qui nous seraient utiles. Et je ne parle pas seulement de ton mode de réflexion… Russe. »

Je m’enfermais un temps dans le silence. J’avais compris la critique à peine voilée dans sa dernière phrase. Je le revendiquais, je n’étais qu’un simple paysan d’un kolkhoze sibérien. Je n’étais pas un membre de la « haute société », comme elle, et je n’étais même pas totalement américain. Leur mode de pensée était différent du mien, sur pleins de point. Elle le savait, et elle méprisait légèrement ma vision plus… agraire du monde. La différence d’éducation, et du milieu social.

« Je… Ecoute… Je ne me vois pas dans ce genre de mission… Je ne suis pas un leader, je ne l’ai jamais été.

-On ne te demande pas d’être un leader, on te demande d’être un Conseiller.

Je n’avais peut être pas le même mode de compréhension qu’elle, mais j’étais quand même capable de comprendre les sous entendus. Emma Frost m’offrait un poste de vitrine. Mais je n’en comprenais pas la raison sous-jacente.

-Je vais te laisser réfléchir, de toute façon. Mais dis-toi qu’Utopia a besoin de toi. Et de ce que tu représente.

-Ce que je représente… Tu ne…

-Ah, dernière chose, tu devrais te préparer. Tu accompagnes Xavier dans sa rencontre avec Tony Stark. On ne peut pas se permettre de se mettre le SHIELD à dos en ce moment, même si l’avantage c’est que vu l’état des Etats Unis, ils ne peuvent pas se permettre non plus d’engager un conflit avec nous. Cependant, il faut quand même régler la question de Magnéto… Et tu es l’un de ceux qui le connaissent le mieux, non ?

La phrase avait été lancée avec un léger amusement. Je comprenais clairement qu’elle se délectait de m’offrir la dernière pièce du puzzle qu’elle avait tissée en entrant ici. La pièce ne s’emboitait que trop bien, et les rouages s’actionnèrent, me faisant comprendre l’intrigue.

-Tu… es en train de me dire que l’unique raison de l’offre du poste de Conseiller… C’est mon ancienne appartenance aux Confréristes, c’est ça ? Afin d’être une « vitrine » ? Montrer aux autres Mutants et au monde que la philosophie de Magnéto n’est plus suivie, même chez ses anciens « fidèles », n’est ce pas ? Je sers de caution morale après le départ de celui-ci, montrer que tous les courants de pensées sont maintenus… N’EST-CE PAS ?

Sans m’en rendre compte, j’avais augmenté progressivement le volume de ma voix jusqu’à hurler la dernière phrase. La colère avait grimpée en moi, jusqu’à me submerger. Chaque jour, je devais supporter les regards et les messes basses, me rappelant l’une des plus grosses erreurs de ma vie. Quoi que je fasse, j’étais toujours associé à ma trahison pour rejoindre la Confrérie. Même pour ça, j’étais toujours ramené à ce passage de ma vie.

-Il n’y a pas que ça… Mais c’est l’idée générale, oui.

Le ton désinvolte de la compagne de Cyclope me remit les pieds sur terre.

- Vas-t’en. Immédiatement.

Elle tourna négligemment les talons, se dirigeant vers la sortie tandis que je m’appuyais à mon établi pour reprendre mon calme. Mais elle ne sortie pas pour autant, s’arrêtant face à un de mes projets non finis. MON projet non finis. La raison pour laquelle j’avais changé de méthode de travail pour quelques temps.

-C’est… Ta sœur non ?

- VAS-T’EN ! »

J’avais hurlé à plein poumon ce cri de rage. Rage contre elle qui avait réussit à me faire sauter de mes gonds, mais surtout rage contre moi-même et contre le monde. Elle quitta mon atelier sans un regard en arrière, avec une froideur digne d’un dimant. Je me laissai alors tomber sur un tabouret proche, et prit mon visage entre mes mains. Je restai dans cette position un long moment, avant de finir par me lever et partir me préparer pour la visite diplomatique au SHIELD.

 __________________

Map of the Problematique [Pv Colossus] Main-qimg-6580365665262d5bd97c3a0c75a52456?convert_to_webp=trueMap of the Problematique [Pv Colossus] 20120506155400!Xavier_in_X-Jet

« Vous êtes sûr que c’est une bonne idée ?

Au commande du X-Jet, je ne pus m’empêcher de sourire. C’était déjà la dixième fois depuis que nous avions quitté Utopia que Bobby posait la même question inlassablement au Professeur. Qui répondait toujours avec autant de calme.

-C’est indispensable, Iceberg. Nous devons entretenir des liens cordiaux avec le SHIELD. Et puis, j’ai confiance en Mr Stark.

Ce qui entrainait systématiquement la même réflexion d’Iceberg.

-Vous êtes bien le seul…

-Nous arrivons.

L’Héliporteur était devant nous. Une fois les vérifications de sécurité effectuée, nous eûmes l’autorisation de nous poser sur le bâtiment volant du SHIELD, avec de nombreuses manœuvres. Ils tenaient absolument à attacher le X-Jet à la piste, sans savoir qu’il s’agissait qu’une précaution inutile. Mais le Professeur insista pour qu’on suive toutes les consignes, aussi m’y pliais je sans discuter. Une fois les manœuvres effectuées, nous nous préparâmes à descendre.

Mes enfants, laissez moi parler au début. Et quoique les agents du SHIELD disent ou fassent sur notre passage, restez stoïques.

Iceberg et moi échangeâmes un regard, et je fis signe de la tête à mon collègue de respecter les consignes du Professeur. La lueur de malice dans son regard s’éteignit, au moins pour un temps.
Nous descendîmes tous les trois du jet, et fûmes accueillit par le directeur du SHIELD en personne. Vêtu d’un costume impeccable, il semblait presque hors contexte au milieu des membres du SHIELD dans leur uniforme noir. Mais Xavier lui-même était vêtu d’un costume et d’une cravate, bien que plus sobre que ce que portait le Playboy, tandis qu’Iceberg et moi, tout deux sous forme « humaine », portions notre uniforme de Protecteurs.


« Charles, toujours un plaisir, bienvenue à tous sur l'Héliporteur, »

-Merci, Antony. Le plaisir est partagé.

« Allons dans mon bureau nous y serons plus à l'aise, »

Le Professeur acquiesça, et nous emboîtèrent le pas du Directeur, Iceberg poussa le fauteuil du fondateur des X-Men et moi fermant la marche. Le long du trajet, je pus observer les réactions des membres du SHIELD sur notre passage. Certains semblaient dégoûtés par notre présence, d’autres légèrement vexés, voir même certains anxieux. Mais, curieusement, ce n’était pas tant notre présence qui semblait attirer le plus de regard fâchés, mais celle de notre guide. Les hommes de Stark ne semblait se plier pour certains qu’à contrecœur à ses ordres, et je me demandai alors si le Directeur du SHIELD s’en était véritablement rendu compte. Et surtout, comment comptait-il faire pour calmer le jeu envers ses employés

Nous entrâmes finalement dans son bureau, à la fois spacieux et éclairé, ouvert sur le monde. J’étais, je l’avoue, un peu surpris de la présence d’une aussi grande baie vitrée. Le nouveau directeur du SHIELD ne devait pas craindre les attaques extérieures pour oser s’afficher ainsi, même si les vitres ne devaient pas être du simple plexiglas.


« Puis-je vous servir quelque chose ?

-Un simple jus de fruit, pour moi, merci.

-Je prendrais bien un soda, moi. Je m’occuperais des glaçons. »

Je lançais un regard noir à mon collègue. La référence à son pouvoir n’était pas une simple boutade, et je savais que Stark avait lui aussi comprit l’allusion. Iceberg voulait rappeler que nous pouvions nous défendre au besoin, ce qui, dans une discussion diplomatique qui se voulait amicale, n’était jamais une chose à rappeler.
Pour ma part, je me contentais de refuser d’un signe de la tête poli, sans sortir de mon silence réservé que j’avais adopté depuis notre arrivée sur l’Héliporteur. Notre hôte nous invita à nous assoir, ce que nous fîmes, sauf le Professeur qui avança un peu plus son fauteuil, non sans une certaine réserve. Les différentes discussions avaient de nombreux enjeux, et tous ne seraient pas agréables à aborder.


« Bien, autant ne pas perdre notre temps, sachant le vôtre aussi précieux que le mien, aussi je vous laisse décider du premier sujet à aborder, étant donné que nous en avons beaucoup si je ne m'abuse »

« Commençons donc par les bonnes nouvelles, alors. Utopia accueille de plus en plus de Mutants, je pense que vous le savez, Anthony. Nos partenariats avec la marie de San Francisco nous a permit d’obtenir de quoi les héberger, pour l’instant. De plus, le Monorail créé par Red permet une liaison rapide avec le sol américain. C’est donc une totale réussite à ce niveau là.

Je retins un sourire. Ces informations n’étaient pas vraiment essentielles, et nous savions tous que le SHIELD devait surveiller de prêt chaque nouveau migrant sur Utopia. Mais le Professeur choisissait d’ouvrir sur un sujet volontairement positif pour apaiser un peu la tension ambiante… Tension qui venait essentiellement d’Iceberg et moi-même.

-Hank Pym, sur vos consignes, est également passé nous voir à plusieurs reprises ces derniers jours, avant et après le… départ d’Erik afin de nous convaincre de nous positionner favorablement à la Loi de Recensement. Le Conseil, à travers moi, tient à vous donner notre réponse définitive.

Il s’agissait là de l’un des plus gros sujets et des plus sensibles de la discussion. La présence de Carol avait été remarquée sur l’île, notamment parce qu’elle circulait escortée par Gambit et Logan. Et ce qu’allait annoncer le Professeur n’allait pas forcément être bien accepté par le directeur du SHIELD et investigateur de la loi en question. Mais au moment où Charles Xavier allait annoncer le « verdict » du Conseil, il fut interrompu par la musique du Yellow Submarine des Beatles. Il fronça les sourcils, tandis que personne ne bougeait dans la pièce, avant de se retourner vers Bobby.

Icerberg… Le téléphone, s’il te plait.

Le jeune mutant sembla soudainement réalisé que c’était lui qui possédait le portable responsable de la sonnerie, et commença à le chercher dans ses poches. Le Professeur se retourna alors vers Stark, et répondit à l’interrogation de celui-ci.

Rudimentaire comme système, mais de nos jours, les télépathes sont souvent neutralisés dans ce genre de bâtiment. Hank et ses collègues scientifiques mutants nous ont donc concoctés quelques téléphones qui captent presque partout, réservés aux urgences. Désolé du dérangement, vraiment.

Il se saisit alors du portable que lui tendait son élève et le porta à son oreille.

Malicia ? Ma chère, tu sais que je suis en réunion avec Mr Stark là… Oui… Scott ? Tu es sûr ? Je… D’accord… Je comprends. Calme-toi. J’arrive.

Il raccrocha, et me tendis le téléphone suivit de télépathie.

~Je dois retourner sur l’île, Scott a prit une mauvaise décision et ni Malicia ni Emma n’arrivent à lui faire changer d’avis. Je te laisse la suite. Souviens-toi de ce que nous avons parlé dans le Jet et est confiance en toi. Mr Stark est un homme bien, malgré ce qu’il tente de faire croire.~

Anthony, une affaire urgente m’appelle. Je suis profondément désolé, mais je me dois de me retirer. Les impératifs d’une nation, je suis sûr que tu me comprends.

Il tendit sa main au Directeur du SHIELD pour lui serrer, et fit signe à Iceberg de venir avec lui, ce qu’il fit en poussant le fauteuil.
Je me retrouvais alors face à Stark, Homme de Fer contre Homme d’Acier. Nous nous regardâmes un moment, avant que je ne finisse par briser mon silence, ravalant un soupir.


Nous en étions à la position d’Utopia sur le Register Act, non ?
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Anthony E. Stark
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MessageSujet: Re: Map of the Problematique [Pv Colossus]   Map of the Problematique [Pv Colossus] EmptyDim 15 Juin - 2:02




Map of the Problematique





« Commençons donc par les bonnes nouvelles, alors. Utopia accueille de plus en plus de Mutants, [...] liaison rapide avec le sol américain. C’est donc une totale réussite à ce niveau là. » « Je ne peux que m'en réjouir pour vous, » dis-je en servant le soda à Iceberg qui s'employa rapidement à le "rafraîchir", puis le jus de fruit à Charles, qui continua : « Hank Pym, sur vos consignes, [...] Le Conseil, à travers moi, tient à vous donner notre réponse définitive. » Je connaissais presque d'avance la réponse qu'il allait me donner, n'ayant eu que peu d'espoirs de les voir faiblir en notre faveur en envoyant Hank. Mais les probabilités ne faisant pas toujours force de loi, j'avais tout de même tenté ma chance. Néanmoins, d'un point de vue stratégique et géopolitique, en me plaçant dans la position utopienne, à l'indépendance tout juste acquise, il était évident qu'ils ne pouvaient se permettre de se mêler des affaires du continent si peu de temps après un affrontement avec ce dernier, et une paix qui se devait d'être consolidée sur une base de neutralité. En bon leader moi-même, il m'était aisé de me mettre à la place d'autres leaders, en particulier lorsque je les connaissais un tant soit peu.

Et depuis quelques mois voire années, je connaissais Charles bien plus fortement que le reste du monde pouvait s'en douter, au travers des Illuminati. J'avais appris à l'observer, à analyser sa façon de voir les choses, tout comme il avait du le faire avec moi à n'en pas douter. Cela fonctionnait comme cela partout dans le monde. Pour le bien comme pour le meilleur. J'espérais que les Illuminati soient pour ce dernier, car notre coopération bien que freinée dans ses aspirations par la division interne qu'avait provoqué la Guerre Civile comme partout, existait toujours malgré tout. Les menaces silencieuses et interplanétaires qui pesaient sur notre planète devaient passer au-dessus des querelles internes et nous le savions tous malgré nos différents point de vue. Si le besoin surgissait, nous savions très bien que nous répondrions tous à l'appel. Que nous nous apprécions ou non, nous répondrions, parce que c'était là l'attribut principal de la survie que de taire tout ce qui pouvait entraver cette dernière. C'était cette survie qui me permettait de travailler conjointement et efficacement avec Namor que pourtant je ne pouvais pas voir en peinture, et inversement. « Je vous écoute. »

Mais je n'en eus jamais l'occasion, car nous fûmes interrompus par la sonnerie du téléphone d'Iceberg, qui répondit après quelques secondes sans réagir, perdu dans ses pensées. Je fus surpris de voir leur appareil fonctionner à l'intérieur de l'Héliporteur, et automatiquement, je déployai secrètement mon esprit pour tenter d'accrocher le signal invisible qui permettait leur liaison, dans l'espoir de pénétrer le codage interne et sophistiqué qui permettait un tel exploit technologique. Mais ma cyberpathie se heurta à une résistance qui je le devinai bien vite me prendrait plusieurs heures à craquer si je devais espérer y parvenir, sans la certitude de le faire pour autant. Et je n'avais pas ces heures devant moi pour tenter un tel piratage de haut niveau, et de haute concentration.
« Rudimentaire comme système, mais de nos jours, les télépathes sont souvent neutralisés dans ce genre de bâtiment. Hank et ses collègues scientifiques mutants nous ont donc concoctés quelques téléphones qui captent presque partout, réservés aux urgences. Désolé du dérangement, vraiment.  » « Je vous en prie, faites, » dis-je poliment en prenant place moi-même avec mon verre.

Même si je n'en montrai rien, cela me dérangeait avant tout dans ma fierté, car j'avais assez confiance en Charles pour savoir que cela ne faisait courir aucun danger au SHIELD ni à moi-même. Je restais cependant prudent, car si Hank était parvenu à créer cela, rien ne me disait qu'un génie criminel n'en serait pas à terme capable également. Les super-génies n'étaient pas que dans le bon camp malheureusement. Je notai donc pour moi-même de me pencher sur une protection plus renforcée dès que le temps me le permettrait afin qu'à l'avenir cela ne puisse plus avoir lieu. Voir une brèche et ne pas réagir ne serait pas digne de mon génie ni de mon statut de Directeur. Je savais que si je faisais la même chose sur Utopia, Hank s'emploierait à travailler tout autant en retour à combler cette brèche que j'aurais dévoilé ouvertement. Question de logique. C'était aussi ce que j'aimais dans ce métier. On ne cessait jamais d'être mis à l'épreuve, d'être poussé à réagir autant qu'à anticiper. On ne cessait jamais d'apprendre. Dire que j'envisageais par-dessus le marché de proposer le recrutement de McCoy au sein des Illuminati. Ironie. Cela ne faisait que me prouver à quel point mon choix était pertinent.

« Anthony, une affaire urgente m’appelle. Je suis profondément désolé, mais je me dois de me retirer. Les impératifs d’une nation, je suis sûr que tu me comprends. » « En effet, hélas, » répondis-je avec un sourire de circonstance sur ce sous-entendu qui n'en était même pas vraiment un, laissant entendre à quel point je ne pouvais effectivement que comprendre quel poids la responsabilité d'une nation, voire d'une planète, pouvait peser sur nos épaules humaines. « J'espère que ce n'est rien de grave. » « Je l'espère aussi. Erik a malheureusement lui aussi un certain talent pour manipuler les esprits, en particulier lorsque le contexte lui donnerait en apparence partiellement raison. » « Je vois, » fis-je sombrement en accompagnant Charles jusqu'à la porte, échangeant un dernier regard avec lui avant qu'il ne quitte la pièce accompagné d'Iceberg pour rejoindre leur X-Jet et par extension, leur île. Je savais très bien que Charles, sans être entièrement opposé à la loi, n'en partageait pas le point de vue et je ne pouvais l'en blâmer étant donné les épreuves plus terribles les unes que les autres qu'avaient subi les mutants ces dernières années. Les expériences génétiques, les manipulations gouvernementales, les mises en quarantaine à cause du Virus Legacy, et plus récemment, l'affrontement pour la liberté d'Utopia, étaient autant de prétextes à favoriser le discours communautariste et extrémiste d'Erik. Répondre à la bêtise par la bêtise. Mais Charles savait très bien, heureusement, que la Loi que je défendais ne s'inscrivait pas dans une optique semblable malgré les apparences.

Les apparences. Tout était question de cela. Et c'était à cause d'elles que je pouvais risquer de perdre ce combat qui pourtant se jouait pour l'avenir des surhumains, mutants et humains, afin de les unir sous un même droit, une même justice, sans dissensions, sans que les uns aient peur de ceux qui dérogeaient aux règles, qui les contraignaient eux. Je ne cherchais qu'à rééquilibrer ce qui provoquait ces confrontations de race depuis tant d'années, à l'image des afro-américains, des femmes, par le passé. La loi devait tendre vers l'égalité afin de calmer au fil des générations les esprits les plus extrêmes, via un nouveau cycle éducatif les faisant tous rentrer dans les moeurs au lieu de les pointer du doigt. Il y aurait probablement un noir à la Maison Blanche un jour, chose inimaginable au temps raciste du KKK et des Black Panther qui répondaient violemment en retour. Comme Magnéto le faisait face aux humains racistes. Ce cycle devait cesser. Il y aurait toujours des groupuscules, mais la loi pouvait les marginaliser exactement comme aujourd'hui les mysogynes étaient marginalisés et pointaient du doigt s'ils osaient rabaisser publiquement une femme, là où jusqu'alors c'était toute une population qui effectuait le rejet d'une autre et vice-versa.

Un jour aussi, il y aurait un mutant à la Maison Blanche, dans quelques années, ou un surhumain. Je n'en doutais pas une seconde. Tout était une question de temps, de cycle éducatif, de renouvellement générationnel et donc de mentalités adaptées au nouveau contexte légal. A condition que la Loi passe et demeure, que tout s'apaise enfin. Il fallait pour cela simplement que Steve entende raison. Car l'escalade me faisait craindre le pire. Ses actions m'imposaient des réactions et des méthodes toujours plus strictes qui mettaient à mal ma conscience. Et dans ma position de leader, lorsqu'il s'agissait de l'avenir de sept milliards d'être, je n'avais souvent d'autre choix que de mettre cette conscience en pause. Par chance, si on pouvait parler de chance, je ne possédais pas de famille, pas d'attaches comme Reed par exemple. Je n'avais rien à perdre hormis mon honneur, mon nom, mon argent et probablement ma vie, soit des choses négligeables en comparaison de l'objectif. Mes amis aussi, bien sûr. Mais sans repères familiaux dès l'enfance, où j'avais grandi dans un contexte dénué d'amour, cela avait forgé une certaine facilité pour moi à faire fi de ce que les autres plaçaient au-dessus de tout. Passer pour le paria était un fardeau que la plupart des autres héros n'auraient pu porter jusqu'au bout, j'en étais convaincu. Etre jugé par sa famille pouvait pousser à tout arrêter avec bien plus de force que le reste. Les sentiments pouvaient devenir nos pires faiblesses lorsqu'ils occultaient entièrement toute raison.  

Ce n'était pas pour rien si j'étais là où j'étais aujourd'hui. Je combinais les facteurs nécessaires à l'aboutissement de ce sauvetage de l'ombre, de cette entrave à l'apocalypse démographique des surhumains qui risquait sinon de pousser le monde à l'auto-destruction dans les dix ans à venir. Les chiffres l'avaient prouvé. Les réalités alternatives où Reed avait envoyé des drones d'exploration également. C'était là le moindre mal. La moins terrible des solutions. Car il n'y en avait aucune de bonne, j'étais le premier à le reconnaître. Mais comme toujours, les gens regardaient. Jugeaient. Mais ils ne voyaient pas. Pour moi, pour Reed, pour certains autres, tout était limpide, comme un train arrivant au loin ne pouvant suivre que les rails, dans une direction inévitable. C'était là le fardeau de tout surdoué, et plus encore, du visionnaire que j'étais. Le futur devait se bâtir au quotidien et non être attendu passivement. Je refusais par cela celui qui s'imposait à nous de manière évidente si on ne réagissait pas. Cette loi était le seul rempart contre notre extinction, et je parlais de l'extinction de l'Humanité entière et non des seuls humains ou mutants.  

« Nous en étions à la position d’Utopia sur le Register Act, non ? » reprit finalement Colossus sur qui j'avais posé mon regard quelque peu inquisiteur. Je ne savais pas vraiment quoi penser de cet homme si austère, là encore en apparence. Je ne le jugeais pas mais comme toute personne, je ne pouvais m'empêcher d'avoir le réflexe de la première impression, automatique. Les rares fois où je l'avais croisé, il m'avait toujours paru extrêmement fermé. Mais je supposais que cela était du aussi potentiellement aux contextes de nos rencontres. Ils étaient généralement peu propice à des échanges bons enfants. « C'est exact, » fis-je en me rasseyant. « Je pense en connaître la teneur d'avance, mais je reste curieux d'en connaître les raisons, » dis-je en l'invitant donc à exposer ladite réponse que je devinais négative, mais surtout pourquoi cette dernière l'était. J'avais ma théorie, mais il était toujours bon d'entendre la version la plus aboutie de la bouche de ses propriétaires. Je l'écoutai sans l'interrompre, laissant le silence revenir une fois qu'il eut terminé tandis que je méditais ses explications sans me vexer.

« Et vous ? Permettez-moi puisque nous sommes entre nous, de vous demander votre avis personnel, si tant est que vous acceptiez de me le confier. Je peux comprendre la position d'Utopia, il est probable que dans la même situation que Charles, j'aurais réagi de la même manière. Mais après tout, Utopia n'étant pas une partie des Etats-Unis, un refus est plus compréhensible, et acceptable politiquement parlant, même si je le regrette. Néanmoins, il est toujours intéressant d'avoir de nouveaux avis sur le sujet. Quel est votre opinion sur cette loi ? » lui demandai-je en sirotant mon verre, le fixant avec intérêt tant je parvenais difficilement à cerner ses opinions. Il pouvait paraître froid et distant sous son armure naturelle, et peut-être que son avis concordait à son apparence, mais il pouvait tout aussi bien être question du contraire. Contrairement aux apparences en question, je cherchais à faire au mieux et à recueillir le plus de rapports sur ce qui pouvait clocher dans mes plans et ambitions. Sans remettre le fond en question, je n'étais pas aveugle au point de ne pas voir que tout n'était pas parfait, sans quoi cette maudite guerre civile ne déchirerait pas la communauté des héros. Ce n'était pas faute d'avoir tendu une main pacifique à Steve. Une main qu'il avait bardé d'une puce électromagnétique pour me paralyser et engager le combat. J'étais un homme d'affaires avant tout, je préférais négocier, à l'inverse du soldat qu'était Steve et pour qui la diplomatie n'était pas la première arme.

Mais comme il défendait la Liberté, on lui pardonnait tout. La Liberté était une cause immanquablement noble. Ce n'était pas comme si elle pouvait devenir sujet de tyrannie. Ce n'était pas comme si par le passé, en son nom, la France avait fait une déclaration de Paix au monde qu'elle avait concrétisée en envahissant les pays frontaliers pour libérer les peuples contre leur volonté. Ce n'était pas comme si après Stanford, la population s'était insurgée à travers le pays pour exiger des mesures plus justes pour que chacun paie ses crimes, et qu'au nom de la Liberté, un homme vêtu d'un drapeau s'était dressé pour dire à ce peuple qu'il avait tort, et qu'il allait les libérer de cette peur qui les faisait vouloir cette Loi soit disant néfaste. Sans comprendre que le peuple n'avait pas peur, mais qu'il était juste exaspéré de voir l'impunité marquer les Masqués comme les politiques corrompus qui jamais ne payaient leurs bavures et leurs crimes. On me taxait de pseudo tyran qui pensait détenir à lui seul la vérité, sans voir que le camp opposé faisait preuve d'un entêtement tout aussi tyrannique si ce n'était pas pire à mes yeux, figé dans un temps qui n'existait plus depuis longtemps, de par l'évolution constante de la société que le super-soldat n'acceptait pas, prisonnier de son époque lointaine.

On me voyait en paria et Steve en victime, parce que j'étais le playboy milliardaire capitaliste aux moeurs douteuses et qu'il était le symbole de valeurs inébranlables, parfait en tout point. Sans comprendre que s'il était parfait, personne d'autre ne pouvait s'élever à son niveau, d'où l’intérêt de cette loi. Moi le premier, j'avais été un danger en étant alcoolique, aux commandes d'une armure valant plusieurs armées réunies à elle seule. Si j'avais tué des gens, qui m'aurait puni ? Pourquoi aurais-je été épargné par le joug de la justice ? Parce que j'étais un Super-Héros ? Cela faisait-il de moi quelqu'un placé au-dessus des lois ? Libre de faire ce qu'il voulait, d'être seulement puni par ses pairs et le lendemain c'était oublié ? Pourquoi existait-il une police des polices et rien pour nous ? Ma propre histoire justifiait ma conviction. Il en était de même pour Carol et bien d'autres Vengeurs. Nous avions tous nos démons, et avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête pouvait permettre de nous rappeler que nous nos pouvoirs impliquaient des responsabilités. Phrase préférée de celui qui m'avait trahi pour le camp adverse d'ailleurs.

Liberté, liberté. Jamais tâchée de sang, paraît-il. Toujours noble, toujours louable. Terrible jeu des apparences qui persistait à aveugler depuis la nuit des temps.
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MessageSujet: Re: Map of the Problematique [Pv Colossus]   Map of the Problematique [Pv Colossus] EmptySam 28 Juin - 21:54

Le Professeur était partit, et je me retrouvais seul face à l’actuel homme le plus puissant du monde. Pas en terme de puissance brute, bien sûr, mais terme d’influence. L’un des hommes plus riches et les plus intelligents de la Terre, directeur du SHIELD et dirigeant des Vengeurs.
On s’était déjà croisé, bien sûr. Mais jamais en tête à tête. On avait combattu côte à côte à certaines occasions. Mais nous n’avions jamais véritablement discuté hors… combats. Déjà parce qu’il préférait, lors des temps de repos, discuter avec Tornade, Malicia ou n’importe quelle autre élément féminin des X-Men, ou alors avec ses amis et collaborateurs des Vengeurs, et aussi parce qu’au final, nous ne devions pas avoir tant de point en commun que ça.

« Je pense en connaître la teneur d'avance, mais je reste curieux d'en connaître les raisons, »

Il se rassit, et je fis de même en m’asseyant en tira un fauteuil directement face à lui, là où il y avait avant de l’espace pour permettre au Professeur de mettre le sien. Je m’éclairci rapidement la gorge, et me lança.


« Le Conseil a longtemps discuté de la position officielle d’Utopia, et a bien prit en compte les arguments avancés par le Pr. Pym. Cependant, au vu des l’état actuel des choses, et par soucis des relations diplomatiques, il apparait nécessaire pour l’Île d’établir sa neutralité vis-à-vis de la politique intérieur des Etats Unis. Aussi, nous ne prendrons position ni en faveur, ni contre le Register Act. Nous encouragerons les ressortissants Utopiens, lors de leurs déplacements sur territoire américain, à se plier aux règles édictées par les autorités américaines, et aucun soutien venant du gouvernement Utopien ne sera fournis aux… heu… « Rebelles anti-loi ». A l’inverse, Utopia se réserve le droit d’héberger tous Mutants ne souhaitant pas se faire enregistrer. »

En soit, c’était une précision inutile. Utopia recueillait tous les Mutants le souhaitant, et certains étaient recherchés par les autorités de leurs pays d’origine. Certains étaient des « Super-Criminels », qui abandonnaient leurs activités criminelles en rejoignant l’Île (ou alors, ils étaient incarcérés sur place), mais il y avait également des Mutants ayant commis des dommages involontairement. La découverte de ses pouvoirs ne se passait que rarement bien, et nombreux étaient ceux qui causaient des dommages, ou blessaient des gens. Dans le pire des cas, des vies pouvaient être perdues. Malicia a longtemps été recherchée par la police pour avoir envoyé son premier petit ami dans le coma, lorsque ses pouvoirs sont apparut. Et puis, il y avait ce jeune Mutant qui avait le funeste pouvoir d’absorber la vie au simple contact de ses mains… Il avait tué son beau père qu’il adorait sans le vouloir.
On avait eut quelques jeunes, ou moins jeunes, rejoignant Utopia après que leur pouvoirs est été découvert par le SHIELD, et qui avait préféré fuir que se faire recensés. Et sans doute d’autres ne s’étaient pas fait recensés, mais gardaient leurs pouvoirs cachés. Je ne pouvais leur reprocher, être un Mutant n’est pas une vie facile, et le secret est une protection bien plus efficace qu’un gilet pare-balle. D’autres, enfin, s’étaient fait recensés en secret, et poursuivaient une vie calme et sans que leur entourage ne soit au courant. Les derniers avaient rejoints, de bon ou de mauvais grès, le camp Hammond.


« Ah, et, heu… On va tenter de contrôler au maximum ce qui nous reste d’éléments… Perturbateurs, mais si jamais l’un d’entre eux décident de se mêler aux affrontements, se sera sans notre approbation. »

Je pensais en particulier à un des « éléments perturbateurs » restant, et que Stark connaissait bien pour avoir collaboré avec au sein des Vengeurs. Logan parlait par moment d’aller « embrocher Stark pour mettre fin à l’histoire », et il était difficile de savoir s’il était sérieux ou pas.
Je savais que Stark avait comprit à qui je faisais référence, et je me doutais qu’il se préparait, ne serait ce que par précaution, à une embuscade du Canadien.

Le silence s’installa un peu. Je me doutais que l’annonce de la neutralité d’Utopia, bien que prévisible, ne devait pas malgré tout arranger les affaires du SHIELD. Le Wadanka s’était déclaré ouvertement hostile à la loi, et le Canada avait déclaré l’asile politique pour tous les opposants. La majorité des pays étrangers retenaient leur souffle en regardant les Etats Unis, attendant de voir le résultat de « l’expérience », se délectant d’avance, pour certains, de la possible explosion qu’il en ressortirait. Il brisa lui-même le silence, me posant une question auquel je ne m’attendais pas.

« Et vous ? Permettez-moi puisque nous sommes entre nous, de vous demander votre avis personnel, si tant est que vous acceptiez de me le confier. Je peux comprendre la position d'Utopia, il est probable que dans la même situation que Charles, j'aurais réagi de la même manière. Mais après tout, Utopia n'étant pas une partie des Etats-Unis, un refus est plus compréhensible, et acceptable politiquement parlant, même si je le regrette. Néanmoins, il est toujours intéressant d'avoir de nouveaux avis sur le sujet. Quel est votre opinion sur cette loi ? »

Je ne m’attendais pas à ce qu’il me pose la question à moi. Qu’il sollicite l’avis du Fauve, de Richards, ou du Professeur, je le savais suffisamment intelligent pour écouter leurs avis. Mais le mien ? Et surtout… Devais-je le donner ? Mon regard se planta dans celui du Vengeur et je n’y lu aucune malveillance, juste une curiosité et une attente saine.


« Vous savez, Mr Stark… A mon avis, et je ne parle que pour moi, je ne peux vous blâmer de vouloir former les gens possédant des aptitudes surhumaines. C’est ce que le Professeur Xavier a fait dans son institut, et c’est ce que les X-Mens continuent de faire. Apprendre aux plus jeunes à maitriser leurs pouvoirs, et à les mettre au service de l’Humanité. Nous l’avons toujours fait, et j’espère que nous le feront encore longtemps.
Cependant… Vous savez sûrement de quel pays je viens. Quelle fut mon enfance, n’est ce pas ?


Ce n’était nullement un reproche. Son prédécesseur avait eut deux raisons de monter un dossier approfondit sur mon cas. J’étais un X-Men, et je venais de l’empire soviétique.

Je me tus un instant, et mon regard quitta celui du directeur du SHIELD pour se perdre sur les murs de son bureau.


- L’Union Soviétique a très vite considéré que les Surhumains devaient mettre leurs « dons » au service du pays. Je ne vous apprends rien. Super-Soldats. Inventeurs de génie. Mutants. Espions, ou terroristes. Vous avez combattu certains d’entre eux.
Mon frère était un Mutant, et fut déclaré mort auprès de sa famille pour que l’Union puisse s’en servir comme arme secrète. Moi… J'ai été soustrait de cette vie par le Professeur.


Mes yeux, toujours dans le vide, virent apparaitre devant eux le souvenir qui me déchirait le cœur.

- Mes parents… Et ma jeune sœur… Ont payés le prix fort, après la chute du communisme, de ma… trahison.

Mon regard se reporta sur Stark, et je chassais de mes yeux ma peine.

- Ce n’est pas le principe que je crains, Mr Stark. C’est ce que feront les futurs dirigeants d’une telle puissance. Je vous pense trop honnête et trop loyal pour rechercher un autre but que celui de l’intérêt commun, et je vous sais suffisamment intelligent pour savoir que s’il y a la moindre faille dans le système que vous mettez en place… Celui-ci sera pervertit. Ce n’est pas, comme certains aiment le dire, un conflit de principe, liberté contre sécurité. Ce n’est, au final, qu’une histoire d’héritage. Que laisserons-nous aux futures générations ?

Le silence s’installa légèrement, et je repris, sur un ton moins solennel.

- Je ne vous ferais pas l’affront de vous comparer à Hitler, Mr Stark. Vos méthodes, et vos buts, sont beaucoup trop éloignés. Je ne comparerais pas non plus avec l’esclavage ou l’Apartheid.
Je sais que vous défendez l’opinion générale. Qu’il faut appliquer la volonté de la majorité. Mais… Le faut-il vraiment ? La majorité des allemands ont portés Hitler au pouvoir… Et si vous demandez aux américains, combien seraient-ils à réclamer que tous les Mutants soient enfermés, ou même exécutés à vue ?
La majorité a-t-elle toujours raison ? Je ne crois pas. Doit-on mépriser la volonté du peuple pour autant ? Je ne le pense pas non plus. C’est, au final, une question bien compliquée… Et qui ne se limite pas à l’opposition « Liberté Versus Sécurité ».

Cependant, le fait que les identités des surhumains restent inconnues du grand public… C’est une bonne chose. Rien que pour les Mutants, c’est éviter qu’il n’y est des lynchages par des groupuscules Anti-Mutants. »


Il fallait juste espérer que la liste reste véritablement secrète… Et qu’elle ne finisse pas diffusée par internet ou par le gouvernement sous le prétexte que les citoyens ont le droit de savoir qui vit dans leur quartier, comme ce fut le cas pour la liste des délinquants sexuels…

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Anthony E. Stark
Anthony E. Stark
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MessageSujet: Re: Map of the Problematique [Pv Colossus]   Map of the Problematique [Pv Colossus] EmptySam 26 Juil - 3:01




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« [...] A l’inverse, Utopia se réserve le droit d’héberger tous Mutants ne souhaitant pas se faire enregistrer. » « Cela me paraît être un accord équilibré, » reconnus-je, « A condition que l'exception demeure sur le cas de Magnéto. J'aimerais avoir votre confirmation que le SHIELD puisse intervenir sur le territoire Utopien en cas de réapparition de sa part, bien que je me doute que vous vous chargerez par vous-même de son cas. Néanmoins, depuis son évasion de votre île, le pacte qui le concernait n'existe plus. Il n'était protégé que parce qu'il avait juré rédemption, et que Charles et le Conseil s'étaient portés garants de son confinement sur Utopia. Or il a brisé ses liens avec vous et commet de nouveau des attentats à l'extérieur, il fait partie de notre top 5 des terroristes à appréhender. Pour le bien de la communauté internationale, il est important qu'Utopia montre sa volonté de coopération au même titre que les autres nations qui acceptent nos interventions sur son sol en cas de mandat d'arrêt international et de crises majeures. Je parle bien du SHIELD et des Vengeurs, et non des forces armées américaines, » précisai-je sans quitter des yeux mon interlocuteur qui venait de s'asseoir face à moi.

Car en effet, la nuance était importante. Le SHIELD bénéficiait de son socle onusien en matière de légitimité, dans la mesure où les décisions n'étaient pas arbitraires pour les intérêts d'un seul Etat, mais pour l'intérêt général de la planète, sans favoritisme ou en tout cas, le moins possible. Il y avait évidemment toujours un écart entre la théorie et la pratique, à l'instar du fossé entre la théorie démocratique et la situation concrète. On ne pouvait jamais parler que d'un idéal à atteindre dans un cas comme dans l'autre. « Ah, et, heu… On va tenter de contrôler au maximum ce qui nous reste d’éléments… Perturbateurs, mais si jamais l’un d’entre eux décident de se mêler aux affrontements, se sera sans notre approbation. » J'étirai un léger sourire en coin à ses paroles, captant sans mal le sous-entendu caché derrière. Wolverine avait toujours été un électron libre des plus entravant lorsqu'il lui prenait l'envie d'emmerder son petit monde. Il pouvait être le plus efficace des alliés comme le plus prompt à saboter une mission avec son entêtement souvent irréfléchi. Nous ne nous étions que rarement entendu, il n'y avait bien eu qu'au sein des Vengeurs que nous avions pu coopérer à peu près amicalement au fil des missions, mais sans jamais approfondir un quelconque lien ne nous concernant que nous deux. Seule la cohésion du groupe avait favorisé des échanges normaux, mais dès lors qu'il s'agissait d'agir avec lui sur un autre plan de travail, les choses pouvaient rapidement mal tourner. Je ne savais pas à quel point j'allais prochainement en faire les frais au Japon. « C'est noté, » me contentai-je de répondre avec amusement, même si au fond personne ne pouvait réellement prendre à la légère une envie de meurtre de la part d'un mutant increvable, invincible, et rarement capable d'entendre raison une fois lancé. Mais même Wolverine me paraissait bien dérisoire en comparaison de tous les autres enjeux qui imprégnaient mon quotidien. Il n'apparaitrait, dans le pire des cas, que comme un ennemi de plus. J'avais bien plus important, bien plus grave et plus urgent, à gérer. Des menaces plus subtiles, plus

« Vous savez, Mr Stark… A mon avis, et je ne parle que pour moi, je ne peux vous blâmer de vouloir former les gens possédant des aptitudes surhumaines. [...] Cependant… Vous savez sûrement de quel pays je viens. Quelle fut mon enfance, n’est ce pas ? [...] Mes parents… Et ma jeune sœur… Ont payés le prix fort, après la chute du communisme, de ma… trahison. » J'acquiesçai en silence. Son dossier. Bien sûr que je le connaissais. Tout comme j'avais relu celui de toute la délégation avant qu'ils ne soient autorisés à poser le pied sur cet Héliporteur. J'avais toujours une vue d'ensemble, une excellente mémoire pour cela, conférée par mon intellect supérieur évidemment et plus encore ma curiosité insatiable pour tout ce qui constituait ce monde, ses habitants compris, mais il était toujours bon de revoir les détails avant chaque rencontre. Parfois, ces derniers s'avéraient plus importants que les événements d'apparence plus grands qui pouvaient joncher le parcours de certains. J'étais de ceux qui considéraient d'autant plus qu'on ne pouvait jamais vraiment vivre déconnecté de son passé, des premières années de vie qui avaient donné les premières empreintes, les marqueurs à travers lesquels chaque être percevrait son existence et son environnement jusqu'à son dernier souffle. Bien sûr, il y avait matière à considérer, à considérer que l'on pouvait changer, mais pour l'avoir cru et vendu un temps, j'avais fini par réaliser à quel point j'avais tort. On pouvait s'améliorer, se remettre en question, changer en surface mais non en profondeur.

J'avais moi-même opéré un virage à 180° lors de mon retour de mes trois mois de captivité, de torture physique, de pressions psychologiques. J'avais cru avoir changé en passant d'égoïste notoire et visionnaire du chaos à altruiste révolutionnaire, pour mieux me rendre compte qu'en vérité, depuis que j'étais en âge de penser, j'avais toujours été un visionnaire souhaitant faire le bien et à l'opposé de toute avidité monétaire. L'argent n'avait jamais été qu'un moyen, non une fin. Ma période chaotique à fabriquer et vendre des armes avait été la parenthèse et non l'inverse. Elle n'était arrivée que parce que j'avais fini par me perdre en chemin, moi qui rêvait d'exploration, d'inventions qui changeraient le monde en bien, corrompu par la volonté d'un père autoritaire dont j'avais cru devoir finir par suivre le modèle, plus encore après sa mort. Mais jamais vendre des armes n'avait animé mes objectifs d'enfant ni d'adolescent, car si cela avait été le cas, j'aurais eu tôt fait de m'investir dès le début dans l'entreprise familiale. Au lieu de cela, j'y étais entré avec le frein à main à son maximum, courant les filles et enchaînant les soirées sans jamais être auprès de mon paternel qui désespérait face au piètre héritier que j'étais. Même à sa mort, j'avais repris l'entreprise, sans vraiment m'y investir à fond, laissant le soin à Pepper de gérer la majorité de la boîte. Mon retour d'Afghanistan et mon virage net en cessant ces activités de marchand de mort n'avait été au final, qu'un retour à la normale. J'avais enfin cessé de faire ce qui me rebutait, de m'aliéner, pour me jeter corps et âme dans mes millions d'idées réellement dédiées au service de l'humanité, pour "réparer" ce monde, et non le détruire. Je m'étais retrouvé plus que perdu, au fin fond de ces grottes obscures et violentes.

Si j'avais continué à boire, c'était alors principalement à cause du handicap terrible que cela m'avait infligé, et au fardeau que cela avait entraîné, et entrainait encore aujourd'hui. Un sursis malsain qui m'imposait de bâtir le futur du monde et non le mien, condamné à vivre une vie constamment ramenée à zéro à chaque problème, chaque réacteur ARC réinventé pour survivre, sans jamais pouvoir investir sur du long-terme dans ma vie privée par peur de la voir prendre fin brutalement. J'avais le pouvoir, la richesse, le succès, l'intelligence, mais il m'avait toujours manqué, et me manquerait probablement toujours, le coeur. Le coeur d'une vie. L'humanité, les liens avec autrui. Le fait de pouvoir avancer soi-même et non rester bloqué au même point personnel là où chaque proche, chaque ami, poursuivait sa route, s'épanouissait. Depuis l'Afghanistan, cette possibilité m'avait été arrachée, et depuis lors, plus que jamais, mon investissement pour le monde était plus fort que celui de quiconque d'autre, que cela se voie ou non. Je n'avais, au fond, que ça. Faire en sorte que ma deuxième vie serve aux autres, à défaut de pouvoir me servir à moi sous une perpétuelle épée de Damoclès aux allures de compte à rebours.

« Ce n’est pas le principe que je crains, Mr Stark. C’est ce que feront les futurs dirigeants d’une telle puissance. [...] Ce n’est, au final, qu’une histoire d’héritage. Que laisserons-nous aux futures générations ? » L'héritage. Quelque chose qui nous concernait tous. Le mien était tâché du sang d'innombrables innocents, cadeau de mon géniteur forgé par le contexte de la Guerre Froide et de ses impératifs réalistes, mais terrifiants. Un héritage que j'avais perpétué un temps avant d'opter pour le chemin fastidieux de la rédemption et non de la facilité. Je ne pouvais pas me permettre de juger la vie de mon interlocuteur. A vrai dire, hormis Captain America, aucun héros ne pouvait se targuer d'avoir mené une vie exemplaire permettant de juger les autres. Certains avaient tué de leurs mains, d'autres plus indirectement aidé nos ennemis d'aujourd'hui. Thor avait déclenché autrefois plus de guerres sanguinaires qu'il n'avait apporté la paix par pur esprit guerrier et par fierté de Prince immature. Jessica avait été un agent d'HYDRA avant d'être du SHIELD, à l'instar de Natasha. Clint était un voleur et un mercenaire. Les jumeaux Maximoff, des terroristes. Et ainsi de suite. Il en était de même pour les X-men, ce n'était pas un secret. Et comme certains Vengeurs aujourd'hui à la moralité douteuse en matière de tuerie tels que Natasha, ils avaient eux aussi leur lot de membres peu héroïques dans leurs méthodes, dont celui qui souhaitait tant me faire la peau. Beaucoup de héros ne l'étaient devenus que par leur conviction sans limite pour faire amende honorable. Les remords pouvaient donner plus de motivation que quiconque. Pouvoir retrouver le sommeil, se regarder dans une glace, aider les autres après les avoir détruits, autant de raison diverses qui amenaient les Masqués à sacrifier leur vie pour les autres désormais.

« Je ne vous ferais pas l’affront de [...] Rien que pour les Mutants, c’est éviter qu’il n’y est des lynchages par des groupuscules Anti-Mutants. » « C'est en effet là l'idée, » confirmai-je, « Je dois avouer que je m'attendais de votre part à une opinion plus... sévère, » reconnus-je, trop habitué à être jugé d'avance sur ma réputation et ce que les journaux écrivaient sur moi, que ce soit vrai ou faux. Bien sûr que ma réputation ne venait pas de nulle part, la seule erreur des médias comme pour beaucoup de personnes, était seulement de considérer que ma réputation était "tout", et non pas juste un morceau de ma personnalité. Je n'étais pas "que" ça. Plus encore, ce qu'ils montraient de moi, n'était au final qu'une maigre partie de moi-même et de ma vie. Mais je ne me plaignais qu'à moitié, car cela me servait de bouclier depuis bien des années. Parfois, cela jouait en ma faveur, et parfois, cela me pénalisait. Un équilibre que j'avais appris à manier depuis mon adolescence, éduqué sous le feu des projecteurs jusqu'à ne plus pouvoir vivre sans pour exister. Mais les paroles du Mutant m'avaient effectivement surpris à plus d'un titre, et dans le bon sens, malgré certains sous-entendus.

« C'est néanmoins bien ce qui me préoccupe autant que vous, croyez-le bien : ce que nos dirigeants sont capables de faire avec une telle carte en main. C'est pour cette raison que je lutte afin de créer des mécanismes de contrôle efficaces. Une démocratie sans un contrôle de ses citoyens se pourrit de l'intérieur, ses élites se corrompent au fil des années, car comment blâmer la tentation du pouvoir et de ses abus si l'on se contente de constater, d'accuser, et non d'agir et de réprimer les fautes. L'accusateur devient aussi complice que le fautif pour le laisser faire et permettre que cela rentre dans les moeurs. La liste des identités est en accès extrêmement restreint, y compris envers nos dirigeants. Seul le SHIELD, et plus précisément, moi-même, détient cette liste. Il y a une procédure lourde et stricte que je compte bien perfectionner encore. Vous pouvez considérer que le fait d'être le seul à la détenir est arbitraire. Encore faut-il en chercher les raisons. Les esprits sont encore échaudés par Stamford, et tant que l'envie de vengeance reste tentatrice envers les Masqués, le risque d'usage abusif est grand. Le fait que les rebelles s'entêtent pousse les gens à demeurer dans cet état d'esprit, sans comprendre comment ils peuvent se permettre de surenchérir à se considérer ainsi au-dessus des lois après un tel drame, en défiant la loi. Tant que la situation demeure ainsi, une situation de "guerre", qui par définition n'est pas ordinaire et implique des mesures tout aussi peu ordinaires, la liste ne pourra être incluse dans un mécanisme plus routinier et huilé comme il peut en exister pour surveiller strictement en interne les services de renseignement. En Europe, vous constaterez que ces derniers sont sous contrôle Etatique et non, comme chez nous, une entreprise semi-privée payée au rendement qui peut échapper au contrôle de ses dirigeants bien plus aisément. C'est aussi un problème que je tente de résoudre. Un problème de subordination interne. Je suis, en vérité, probablement plus méfiant que tous mes détracteurs réunis, à l'égard de nos dirigeants. Croyez-le ou non, ils avaient envisagé bien pire en réaction à Stamford. Stratégiquement, agir de l'intérieur, parmi eux, et non frontalement contre eux, était plus productif pour aplanir les idées impulsives, » dis-je en terminant mon verre. Je lui en proposai un de nouveau avant de poursuivre, « Mon concept n'est pas de demeurer seul détenteur de cette liste. Les rebelles m'y poussent autant que l'attitude extrême de certains de mes supérieurs. Comme vous l'avez très justement fait remarquer, le peuple n'a pas toujours raison, et ignorer sa volonté n'est pas non plus une solution. Il s'agit de trouver l'équilibre. L'idée est qu'une fois que la situation se sera calmée, et elle se calmera tôt ou tard, là le réel fonctionnement de cette loi pourra s'appliquer, et ses bénéfices, tout autant. Il y a un certain principe d'auto-régulation. Certains détruisent des forêts, d'autres replantent des arbres derrière. Certains polluent les océans, d'autres nettoient les plages, se mobilisent pour sauver des espèces que d'autres pourchassent. L'homme utilise la bombe nucléaire, et aussitôt le monde entier se mobilise massivement pour imposer sa non-utilisation, parce que tout le monde a réalisé qu'elle était le pas de trop en matière d'armement de destruction massive. Elle est désormais une arme de non-emploi, et depuis la guerre, elle a beau exister, plus aucun Etat ne l'a jamais utilisée contre un autre. En plus de 50 ans, là où l'on s'attendait à une prolifération massive, seule une dizaine d'Etats sur quasiment 200 ont réussi à l'obtenir et ne l'utilisent pas plus pour autant. Plus encore, dès qu'un Etat menaçant cherche à l'obtenir, le reste du monde fait front pour réagir. Poids et contre-poids. D'autres encore, comme l'Argentine, ont appris à la créer, et ont ensuite désarmé leurs centrales en refusant d'être un Etat nucléaire, afin de ne pas apparaître comme une menace pour leurs voisins régionaux. Régulation. Encore cette question d'équilibre, » poursuivis-je, lancé dans mon discours avec cette conviction si difficile à contenir qu'était la mienne lorsque l'on me plaçait devant un sujet à débat. Je me levai, faisant quelques pas en buvant mon verre sans pour autant réellement m'éloigner. Stamford avait été un coup de pied brutal qui avait envoyé le curseur d'un coup à l'opposé, et comme un punching-ball, il risquait de revenir tout aussi violemment de l'autre en réaction. Si j'avais pris à charge cette loi et son fardeau, c'était pour faire tampon au milieu et ralentir le retour du curseur pour le raccompagner autant que possible au milieu, afin d'enrayer l'engrenage qui risquait de nouveau de s'enflammer. Le coup pour coup à échelle mondiale aurait été fatal à la planète entière sur les mois qui auraient suivi, à n'en pas douter. Au final, cette guerre civile confinée sur le pays, voire même les centres urbains plus que les campagnes, était le moindre mal en comparaison de ce qui aurait pu arriver aux mutants, surhumains, et super-héros, en réaction à Stamford, un peu partout sur la Terre, si le gouvernement avait réagi aussi durement qu'il avait été prévu au début.  

« Les premiers Mutants apparaissent, jusqu'à devenir presque aussi nombreux que les humains, sans que rien n'ait été fait pour les intégrer. Le monde change et avance, et la société ne s'est pas adapté en parallèle. L'affrontement était inévitable et la transition démographique n'a eu de cesse ces dernières années de monter crescendo en termes de violences, personne ne peut le nier. La question n'est pas de savoir qui persécute qui, qui a commencé, et encore moins qui finira. Il s'agit de garder le curseur d'équilibre dans la zone de tolérance tout au long du processus de transition, afin qu'il ne se renverse pas définitivement d'un côté et ne fasse tout tomber. Par tout, j'entends le monde, la planète, notre société humaine. C'est après chaque révolution brutale que survient l'opportuniste, le dictateur réel émergeant du chaos, qu'une transition bien menée ne permettrait pas d'arriver au pouvoir. Alors oui, la question est compliquée, mais tout simplement parce que c'est une question de tous les jours, qu'on ne résout jamais définitivement. Elle est évolutive. Cette loi fait débat parce qu'elle est arrivée en retard, face à des camps retranchés, poussés à bout par plusieurs dictatures fournies par les deux camps, qui au fond ne devraient en être qu'un seul. Il suffit de regarder. Nous lançons des politiques de protection des minorités, des ethnies, partout dans le monde, après avoir pourvu à leur quasi disparition, parce que l'on a réalisé trop tard leur richesse, l'importance de la diversité. Si cette loi n'avait pas vu le jour aujourd'hui, ce serait une loi de ce genre qu'il aurait fallu appliquer dans quelques années, pour protéger la partie qui aurait le plus souffert de l'agressivité de l'autre, jusqu'à devoir créer des réserves à l'image des réserves d'amérindiens. En plus moderne, cela peut donner des îles exclusives pour mutants, par exemple, » fis-je non sans un regard perçant au sous-entendu assez clair. Utopia était une idée magnifique sur le papier, mais aux conséquences terribles dans la réalité.

Car si les mutants avaient trouvé un semblant de paix en ne vivant qu'entre eux, ils avaient aussi malheureusement contribué à confirmer des positions franches et séparées avec les humains. C'était une solution de facilité, bien que compréhensible au vu des épreuves qui les avaient frappés. A perdre de vue "l'autre", les stéréotypes prenaient le dessus, puis le mépris, et les amalgames se multipliaient. Là encore, l'histoire le prouvait de tout temps. Construire un mur pour séparer un nord riche d'un sud pauvre au coeur même du Nouveau Monde, construire un Etat bunker au Moyen-Orient pour séparer une même ethnie, une même racine, au nom d'une religion politisée, n'avaient que peu de différence avec Utopia. La richesse économique, la Mutanité pouvaient être des religions, l'océan, un mur isolant face au reste du monde environnant. A vivre retranchés, les humains se méfiaient encore plus et inversement. Sans dialogue, pas de paix possible. Devait-on créer un Etat exclusif pour chaque peuple ? Chaque catégorie sociale ? Mutants et humains étaient avant tout humains. Les pouvoirs n'étaient qu'un bonus qui ne changeaient pas la racine. Marcher ensemble sur un même trottoir dans la rue pouvait à son tour devenir une utopie si chacun vivait derrière son mur. Voilà pourquoi, j'étais plus que soulagé par le fait qu'une fois l'affrontement terminé, un lien physique comme symbolique avait pu être érigé en coopération des deux côtés, via le monorail aérien et l'ouverture partielle mais déjà réelle d'Utopia aux visiteurs touristiques. La guerre mettait malheureusement à mal l'atmosphère des échanges possibles, mais j'espérais que cela ne durerait pas. Il le fallait. Finissant par revenir vers le canapé, sans quitter l'imposant Mutant de mes yeux sombres, je me rassis face à lui.

« Le véritable problème, l'éternel problème même, c'est la peur. Car c'est là aussi tout le tort de l'amalgame géant qui est fait sur les humains et les mutants. Une évolution, une excroissance d'une espèce ne signifie pas impérativement la mort de l'autre. Les loups n'ont toujours pas éradiqué les chiens. Il n'existe pas une mais plusieurs espèces de requins, et aucune n'a jamais éradiqué toutes les autres pour demeurer seule et unique. Pourtant, certains sont plus puissants. De la même espèce, mais différents, et ils vivent dans les mêmes océans. Les Mutants et Surhumains sont des humains, avec d'autres atouts naturels, voilà tout. Mais les humains craignent d'être éradiqués par les mutants parce que certains discours clament qu'ils sont le stade supérieur, unique à devoir survivre. Les mutants ont peur d'être éradiqués par les humains parce que la peur des humains à l'égard d'un inconnu plus puissant provoque un état de défense finalement de plus en plus offensif. Le concept de cette loi, comme de toute loi, est d'éradiquer cette peur, et de prouver que l'un n'est pas nuisible à l'autre. La démarche est de dire qu'humains comme mutants, comme Masqués, ont des droits, mais aussi des devoirs. Les uns comme les autres doivent répondre de leurs actes pour qu'aucune impunité, qu'aucun déséquilibre à la faveur ou défaveur des uns, n'anime la peur dans le coeur des autres. Je dis bien le coeur, car c'est sans raison et par seule passion spontanée que les pires décisions se prennent dans ce domaine. Si les actes sont accidentels, cela doit être prouvé. Mieux, être pris en charge en aval par une formation, pour que chacun soit rassuré sur l'autre si nécessaire. La peur est le vrai fléau. Et Magnéto, tout comme nos Magnéto à nous, dirigeants, orateurs, jouent tous sur la peur pour manipuler les masses. Même Charles y a succombé. En créant un Institut de formation en secret, à l'insu du monde, quelle interprétation a été faite une fois son existence découverte ? Pourquoi une armée formée en secret ? Forcément, cela apparaît suspect aux yeux des humains. Ils se méfient. Et l'engrenage repart. Qui ne se méfierait pas aujourd'hui si l'on apprenait qu'un pays formait tous ses surhumains en secret ? C'est le secret, qui implante la peur, car il dissimule les intentions, et laisse penser que l'on a quelque chose de mauvais à cacher. »

Bien sûr, nous avions tous nos secrets, et c'était préférable. Je parlais des secrets les plus importants, ceux qui impliquaient les autres, le monde, et non des secrets de nos vies privées respectives qui n'avaient généralement que peu d'incidence sur l'environnement externe aux concernés de notre entourage. Il y avait aussi les secrets d'Etat qui ne pouvaient en être autrement, pour la simple raison qu'il existerait toujours un autre Etat pour ne pas faire comme les autres. Que tous les Etats soient armés n'était pas en soi un mal mais une nécessité face à la possibilité que parmi les autres, l'un tente une action hors des cadres établis. Mais que tous les Etats soient armés à outrance dans une véritable course à l'armement, c'était autre chose, et l'escalade devenait alors dangereuse. Il ne s'agissait plus de maintenir seulement une force défensive pour s'assurer la paix générale. Dans le même principe, un Etat qui avait bien trop de secrets lançait les autres dans la même spirale. Pire encore lorsque l'Etat en question faisait bien trop de secrets envers ses propres citoyens. Voilà pourquoi cette loi, cette formation, étaient publiques.

« Le Projet Camp Hammond n'a rien de secret exactement pour que chacun sache à quoi s'attendre. Oui il est obligatoire, mais l'école l'est tout autant. Et à sa sortie, chacun est libre de sa vie, seuls les volontaires rejoignent les équipes des héros des 50 Etats, de la même manière que seuls les volontaires poursuivent leurs études à l'Université au-delà de l'âge minimum imposé. Ce n'est pas une armée qui est bâtie. Ce sont des citoyens responsabilisés sur leurs capacités, et s'ils font bien leur travail de veille démocratique, ils ne se laisseront jamais transformer en armée néfaste par leurs dirigeants, pas plus que vous et moi ne sommes prêts à le devenir. Vous pourriez me dire, le permis de conduire n'empêche pas les accidents. Mais si personne ne l'avait, nul doute que l'anarchie règnerait et qu'ils seraient considérablement plus nombreux. Mais encore une fois, pourquoi Charles a-t-il fait cela en secret ? Parce que les humains ne semblaient à ses yeux pas prêts à accepter l'existence des mutants, à tort ou à raison. Je ne le blâme aucunement. Il avait ses raisons, mais dans un cas comme dans l'autre, la peur a dominé. La peur que les humains ne comprennent pas d'un côté. La peur de voir des Mutants apparaître au grand jour et de surcroit formés au combat de l'autre. Voilà quel héritage il s'agit de laisser : le rassemblement, tout simplement. »

Je laissai mes dernières paroles flotter un instant dans les airs, sachant pertinemment que le choix de ces dernières ne pourrait pas passer inaperçu. Rassemblement, ou le cri de guerre de chaque leader des Vengeurs avant un quelconque combat. Je ne l'avais pas choisi dans un esprit diffamateur ou moqueur, bien au contraire. J'étais sincère dans mes intentions. Rassembler, quand d'autres cherchaient à diviser, à exacerber les différences, le racisme, la haine de l'autre. Encore une question de poids et de contre-poids. D'équilibre. Et cet équilibre, il reposait comme le reste sur des actions de tous les jours, petites comme grandes, pour ne jamais laisser l'autre prendre le dessus. Je fixai le mutant fans les yeux pour ne rater aucune de ses expressions, de ses éventuelles réactions. Je devais avouer qu'il m'intriguait, de par son histoire, son attitude, ses apparences, et ce qu'il ne laissait pas voir à l'intérieur. « Vous n'avez pas trahi vos proches. Vous les auriez trahis en courbant l'échine sous la menace qu'on vous les prenne alors que l'opportunité de vous en sortir vous a été offerte. N'auriez-vous pas poussé vos parents, votre soeur, à saisir cette opportunité quitte à devoir vous laisser derrière s'ils avaient été été à votre place ? Je ne connais votre histoire que superficiellement, à la manière qu'un dossier peut en apprendre sur une vie, mais je pense ne pas me tromper pour autant en disant que ça ne semble pas être votre genre d'être égoïste au point de vouloir que d'autres souffrent avec vous si vous souffrez, a fortiori votre propre famille. » J'espérais néanmoins ne pas m'être trop avancé en risquant de blesser le X-men. « Je suis heureux de parler avec vous. On ne se connait pas vraiment, mais j'apprécie le fait de ne pas être tenu à un mètre du sol par le col comme cela aurait probablement été le cas face à votre "élément perturbateur", avec qui, vous ne pouvez le nier, il est peu aisé de dialoguer. Je comprends mieux pourquoi Charles vous fait tant confiance. Après tout, il aurait pu choisir de repartir avec vous et de laisser Iceberg ici à votre place - bien qu'il apparaisse plus impulsif finalement que vous ne l'êtes - ou tout simplement ne laisser personne à sa place. Vous auriez presque pu faire de la politique, vous savez. De la politique intelligente, j'entends. Si si, cela peut exister, du moment que l'on y croit et que l'on agit pour que ce soit le cas sans rester seul spectateur. Essayez d'y penser. »

Je ne plaisantais même pas. C'était bien des individus connectés aux réalités sans être restreints par elles qu'il fallait. Des individus ayant vécu assez de choses pour avoir du recul, pour ne pas se lancer sans réfléchir au nom du peuple pas plus que pour se lancer au nom des élites au mépris du premier. Des individus d'horizons variés pour représenter au mieux la diversité du monde. Pour rassembler au plus haut niveau et donner le modèle à suivre jusqu'au "plus bas". Si seulement.



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MessageSujet: Re: Map of the Problematique [Pv Colossus]   Map of the Problematique [Pv Colossus] EmptySam 9 Aoû - 21:14

[…]il fait partie de notre top 5 des terroristes à appréhender.[…]

Un léger sourire apparut sur mon visage. Le top 5 seulement ? Vu le caractère de Magnéto, il serait vexé de savoir qu’il n’est pas tout au sommet de la liste. La suite, par contre, effaça vite mon sourire.

[…]Pour le bien de la communauté internationale, il est important qu'Utopia montre sa volonté de coopération au même titre que les autres nations qui acceptent nos interventions sur son sol en cas de mandat d'arrêt international et de crises majeures. Je parle bien du SHIELD et des Vengeurs, et non des forces armées américaines, »


Le Conseil s’est toujours montré coopératif avec les autorités internationales, et c’est pourquoi nous participons à la recherche et aux tentatives d’arrestation contre la Confrérie. Les X-Men, pour ne citer qu’eux, sont disposé à vous aider si vous nous sollicitez. Cependant, dans l’état actuel des choses, pour éviter tous risques d’incidents, il vaut mieux limiter au maximum les interventions du SHIELD ou des Vengeurs sur Utopia.

Et quand je disais limiter… Je savais qu’il avait comprit que tant que le statut quo était maintenu, aucune intervention armée du SHIELD sur l’Ile ne serait autorisée. Une intervention du SHIELD sur l’Ile ne pouvait conduire qu’à une escalade de violence qu’il fallait éviter. Nous traitions nous même les criminels actuellement présent sur l’Ile, et cela resterait ainsi pour l’instant.

Nous parlâmes ensuite de la Loi, et puisqu’il m’avait laissé parler sans m’interrompre, je dis de même avec lui, acceptant juste un verre d’eau lorsqu’il me proposa à boire.

L’équilibre, oui. En temps que « Super-Héros », déjà, nous passions notre temps sur un fil. Où commencer ? Où s’arrêter ? Arréter un braqueur de banque, oui… Un savant fou voulant détruire le monde ? Oui. Un savant voulant sacrifier l’un innocent pour en sauver des dizaines d’autres ? Et quand se sont les autorités qui sont sur une mauvaise voie… Faut-il s’opposer à elles ? Doit-on tuer un criminel qui menace une autre personne ? Où commencer, où s’arréter… Perpétuellement en équilibre dans un monde qui bouge toujours plus vite.
Vous faisiez la comparaison avec la Bombe nucléaire. Mais il y a une différence fondamentale. Tous les pays n’ont pas les moyens de la créer, car ceux qui les ont les en empêche. Un Surhumain, ou un Mutant… Tous les pays en ont. Certains ont même basé leur développement sur l’exploitation de la minorité mutante… Souvenez-vous de Génosha. Quand les Super-Héros sont indépendants, ils ne risquent pas d’être instrumentalisés par le gouvernement. A partir du moment où ils sont obligatoirement un agent du gouvernement… Exemple extrême, si demain, les Etats Unis décident d’envahir l’Europe… Qui empêchera le gouvernement d’envoyer les Surhumains, formés et travaillant pour leur pays ? Lorsque le projet Initiative sera définitivement en place, tous les pays l’imiteront, car ce n’est pas si compliqué à créer.
Bien sûr, chaque pays possède déjà des unités de Surhumains sous leurs ordres. L’escadron Alpha au Canada, par exemple. Et Freedom Force qui a travaillé à l’époque pour les fédéraux… Facteur X aussi… Mais l’ont ne parle plus d’une équipe de cinq ou six personne. Mais d’armées complètes.
Il est impératif, Mr Stark, de poser des barrières pour empêcher cela. Pour l’instant, vous pouvez encore le faire. Et j’espère que vous trouverez le moyen de blinder suffisamment votre système pour éviter sa corruption.


Je fis une pause. Je n’avais rien contre le principe. Mais nous, Mutants, avions déjà trop vu de bonnes idées pervertis par la malice des Hommes.

Quand aux solutions qu’ils avaient put inventer… Croyez moi, nous connaissons déjà le « potentiel » de ces gens là.

Entre les voyageurs temporels, et surtout ce que les Mutants avaient déjà vécu… Les Sentinelles… Les Protecteurs X… Nous étions habitués à cela, nous. Il parla ensuite des minorités. Bien sûr que la majorité a toujours tenté d’écraser la minorité. Les Etats Unis eux même se sont construit ainsi. Les indiens ont été massacrés par les colons. Le Nord et le Sud s’affrontèrent. Combien d’espèces, combien de peuples, ont disparut à travers l'histoire parce qu’une espèce « dominante » les avait annihilé ?
Nous reprocher d’avoir créé Utopia, ou a Xavier d’avoir créé l’institut, était injuste. Le Professeur Xavier avait prévu de fournir au monde des Mutants capable de les protéger des Mutants délinquant. Comme les policiers s’occupent des criminels. Mais le monde n’avait vu en les X-Mens que des criminels, des terroristes en puissance.


[…]Voilà quel héritage il s'agit de laisser : le rassemblement, tout simplement. »

Le rassemblement. Doucement, d’une voix posé, je commençais à égrainer des noms.

Jean Grey. John Proudstar. Neal Shaara. Joseph. Kuan-Yin Xorn. Douglas Ramsey. Illyana Rasputin…

Le dernier nom se serra dans ma gorge, mais je continuais malgré tout.

Ce n’est qu’une infime partie des Mutants ayant donné leur vie pour l’humanité. Combien de fois Jean a-t-elle sauvé la Terre ? Difficile à dire. Combien d’innocent Douglas a-t-il permit de garder en vie ? Impossible de compter. Ont-ils eut une plaque officielle ? Une décoration ? Un enterrement en présence des Vengeurs et des autorités ?
Avait vous entendus parler des Morlock, Mr Stark ? Une communauté de Mutant, rejeté par les humains, qui se terrait dans les égouts pour vivre en paix. Ils ont été massacrés par une bande de criminelle. Parmi les rares qui ont survécu, certains ont été abattu à vue par la police alors qu’ils recherchaient de l’aide… Les survivants sont devenus pour la plupart des criminels… Et ce n’est pas le seul massacre de Mutant pacifiste qui a eut lieu. Une communauté semblable a été décimée à Londres.
Les Sentinelles. Les Purificateurs. La Ligue des Sapiens. Les Justes. Les Reavers. Les Amis de l’Humanité. Armes de l’Etats, secte, groupes criminels, terroristes, parti politique… Tous unis dans un même but : éliminer les « Mutos ». Depuis notre naissance, nous sommes des objets de haine et de dégoût. Que nous soyons pacifiques, que nous voulions mettre nos pouvoirs au service de l’Humanité, ou que nous soyons des criminels, nous sommes considérés de la même façon. Combien de Mutants sont morts à Genosha ? Combien ont été traqués comme un chien et  lynchés par des foules parce qu’ils avaient la peau d’une couleur différente ou une corne au milieu du front ?

Vous découvrez actuels, Mr Stark, vous et vos amis Vengeurs et « Encapés », comme l'on dit, ce que les Mutants vivent depuis toujours. La haine. Le méprit. La suspicion. Quoi que vous fassiez, les citoyens vous le reprocheront. Les politiciens en manque de cause et de buzz trouve maintenant à travers vous un cheval de bataille. Les parents interdisent aux enfants de vous regarder ou de vous parler. Sauver le monde alors que celui-ci nous hait. Vous découvrez actuellement ce concept. Cette sensation de vivre avec une épée de Damoclès au dessus de la tête en permanence. Nous… Nous le connaissons depuis toujours.
Ne nous blâmez pas de vouloir nous isoler et vivre en paix. Comme vous le dites, rien n’a été fait lorsque nous étions là, hormis des massacres et des brimades sans fin.
Le rassemblement, c’est ce que nous faisons. Nous avons pendant des années tendus la main aux « humains ». Elle a toujours été refusée, lorsqu’elle n’était pas purement et simplement arrachée.


Mes paroles étaient, je le sais, dures à entendre. Mais elles étaient vraies. Les Vengeurs n’ont jamais fait un geste pour aider les Mutants ou les X-Men. Bien sûr, ils avaient accueillit des Mutants dans leurs rangs. Pietro, Wanda, ou encore Hank. Mais comment aurait il put être autrement, les Mutants représentant plus deux tiers des Surhumains du monde ? Mais jamais ils ne vinrent soutenir les X-Mens dans leurs combats. Jamais ils ne s’opposèrent aux Sentinelles ou aux Purificateurs. Jamais il n'y eut de contact "officiel" entre X-Mens et Vengeurs. « A problème Mutant, réponse Mutante ». C’était la ligne de conduite appliquée. Et maintenant celle des Mutants du monde entier.

Ne pensez pas que malgré tout, les Mutants comptent s’isoler et laisser le monde se faire sans eux. Mais Utopia est une nécessité. Un refuge pour les Mutants du monde entier, duquel nous pourrons, tout en protégeant les nôtres, nous ouvrir au monde. Quelques pays ont décidés de jouer le jeu. Saviez-vous, par exemple, que l’Australie nous a envoyé une proposition d’accord ? Ils souhaiteraient organiser un programme pour leurs ressortissants Mutant, qu’ils puissent se former à maitriser leurs pouvoirs à Utopia avant de retourner dans leur pays. A terme, l’idée avancée par le ministre de l’éducation australien est d’ouvrir une école directement sur le territoire de leur pays avec des enseignants Utopiens ou formés sur l’Ile par nos soins. Rien n’est encore fait, mais le Professeur a bon espoir. Et vous savez ce qui est le mieux ? C’est que c’est le ministère de l’éducation qui porte le projet… Ils n’ont pas créé de « ministère des affaires mutantes », comme certains. Car un enfant, qu’il soit Mutant ou non… Reste un enfant.

L’espoir. C’était souvent la seule chose qui restait aux X-Men. L’espoir qu’un jour, enfin, les lynchages de Mutant n’existeront plus. Qu’un jour les Mutants et les Humains vivent en paix. A quoi se rattacher d’autre ?
La suite de la conversation me surprit d’avantage. Parler de ma famille et de mes ressentis n’étaient pas dans mes habitudes. Je m’étais façonné une armure, comme celle recouvrant mon corps, mais recouvrant mes émotions. Et puis… En parler avec un homme que je connaissais à peine, au court de discutions diplomatique… C’était d’autant plus étonnant.
Un instant, il me vint à l’esprit l’idée d’abaisser cette armure interne. De vider ce qu’elle retenait. Mais je ne le pouvais pas, et après une grande inspiration pour me redonner une contenance, je lui répondis.


Ce n’est pas mes proches que j’ai trahit, en effet, mais ma patrie. En tout cas, pour les autorités russes, c’est le cas. Mon père, lorsque Xavier me fit sa proposition, me dit de suivre mon cœur. Mais mon choix, ce jour là, il n’aurait pas dût rejaillir sur mes proches. C’est pourquoi cet anonymat est important, Mr Stark. Il ne concerne pas seulement la personne, mais ses proches également. Je sais que l’on dit que les policiers, les magistrats et autres politiciens sont dans le même cas. Mais c’est faux. Les personnes que nous devons affronter ne sont pas du même niveau. Ils sont bien plus dangereux et retors. Ils n’hésitent pas à tuer ou kidnapper pour affaiblir leur cible. J’en sais quelque chose.

Ma sœur avait été kidnappée, elle et d’autres proches des X-Mens, par le tueur nommé Arcade pour faire pression sur nous. Je revoyais Moria Mactaggert, les lunettes de travers et le visage en sang, après une agression de la Confrérie parce qu'elle avait osé aider Xavier. Le danger était bien plus tenace contre les Surhumains que contre les autres.

Je crains cependant de vous décevoir. Si le Professeur m’a laissé ici, et non pas Iceberg ou Logan, c’est parce que… Je suis celui qui connait le mieux Magnéto, avec Xavier.

Je ne mentais pas, sur ce niveau là, même si je détournais la conversation. Je n’étais là, au final, que parce que je connaissais bien le terroriste du top Cinq du SHIELD.
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Anthony E. Stark
Anthony E. Stark
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MessageSujet: Re: Map of the Problematique [Pv Colossus]   Map of the Problematique [Pv Colossus] EmptyDim 12 Oct - 14:26




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« Le Conseil s’est toujours montré coopératif avec les autorités internationales, et c’est pourquoi [...] Cependant, dans l’état actuel des choses, pour éviter tous risques d’incidents, il vaut mieux limiter au maximum les interventions du SHIELD ou des Vengeurs sur Utopia. »

Je souris, me servant un verre d'eau tout en lui en proposant de nouveau un après ces longs premiers échanges. Pour un russe des campagnes, comme il aimait si bien se qualifier, il était loin d'être bête et naïf. Et j'aimais cela. A vrai dire, j'appréciais même plus que de rigueur cette conversation. Avoir un véritable débat était un régal pour un esprit vif comme le mien, et rares étaient les audacieux ces derniers temps qui osaient tenir tête à mes arguments. Ou alors, ils le faisaient de manière têtue et non réfléchie, dans un pur esprit de contradiction par volonté d'avoir raison, même lorsqu'ils avaient tort. Mais nous étions tous comme cela, à divers degrés, que nous le sachions ou non. Moi-même, j'étais d'un entêtement borné lorsque cela me prenait. Les super-génies avaient super-du-mal à avouer avoir tort, c'était bien connu.

« Laissez-moi vous expliquer pourquoi je tiens tant à ce qu'Utopia autorise le SHIELD et les Vengeurs à intervenir, si la situation l'exige, sur son territoire. Le SHIELD est la seule armée internationale en mesure d'intervenir au travers de quelque frontière que ce soit. Il n'a jamais laissé aucune armée envahir un autre Etat sans réagir. Il a réagi lorsque les Etats-Unis ont attaqué Utopia, il a réagi lorsque Fatalis a envahi l'Europe après la Magnus Era. Qu'il réussisse est une autre question, une question de moyens, mais les réactions sont , et elles sont légales, sans quoi aucune nation n'aurait toléré l'intrusion du SHIELD dans ses frontières. C'est le fait qu'il puisse intervenir partout qui permet cette tolérance de la part des Etats. Je comprends qu'Utopia ne puisse si tôt accepter l'ouverture aux activités du SHIELD sur son territoire, et c'est tolérable sur du court-terme, mais comprenez vous-même, dans votre propre intérêt, que s'ériger en nation, et non plus seulement en peuple, exige des responsabilités d'agir en tant que telle. Vous n'êtes une nation que parce que les autres acceptent de vous juger comme telle et vous reconnaissent comme telle. La Palestine n'est pas un Etat parce que les autres lui refusent ce statut, qu'importe qu'elle hurle son injustice à la communauté internationale, qu'importe que ses hommes vainquent ou perdent une guerre. Utopia aurait pu subir le même sort, vous auriez pu repousser les américains et pourtant toujours demeurer une île artificielle peuplée de quelques illuminés au regard du reste du monde, si cela lui avait chanté. Un billet de 20 dollars ne vaudra jamais 100 dollars parce que j'aurai décidé qu'il le vaut, il demeurera fixé à la valeur déterminée et reconnue ainsi par l'ensemble des acteurs. Gagner une guerre ne suffit pas, pas plus que de brandir un drapeau en se proclamant libre pour l'être, sans quoi le monde serait bien plus simple, » fis-je avec une lasse ironie en me levant pour faire de nouveaux quelques pas.

Je peinais à rester en place, préférant rester quelques instants debout, mains dans les poches, tandis que mon regard se portait au-delà de la vitre sécurisée qui donnait une vue imprenable sur le ciel et ses épais nuage de coton voguant autour de nous. Et dire que mon propre père avait participé à la création du SHIELD et que des années plus tard, voilà que je lui succédais sans jamais l'avoir envisagé et encore moins souhaité, hormis les quelques semaines ayant précédé la chute de Fury. Ces fameuses semaines maudites où mes recherches avaient porté leurs fruits une fois mises en commun avec celles de Reed, prouvant une nécessité jusqu'alors seulement pressentie, songée, jamais réellement crue comme pouvant arriver aussi vite. Aujourd'hui, je tenais le monde entre mes mains, le fardeau délaissé opportunément par un Fury déchu. Et ce globe de bleu et de vert me brûlait les paumes sans que je ne puisse plus m'autoriser à le lâcher. Pas tant que je n'aurais pas trouvé d'autres mains pour le rattraper sous les miennes. Cela me tardait. Pourtant ce moment ne venait toujours pas. Et l'ingénieur, le bâtisseur, le constructeur en moi, étouffait au fil des jours sous le manteau noir de ce fardeau. Le SHIELD ne créait ni ne détruisait, il maintenait les choses en place. Il n'était que le bouclier et c'était l'ONU, et d'autres éléments liés à cette dernière, qui se chargeaient d'élaborer le monde à bâtir. Le SHIELD, aussi indépendant et mystérieux pouvait-il être dans son fonctionnement, n'en recevait pas moins des ordres, et les exécutaient. Voilà pourquoi je me savais capable d'assumer ce rôle seulement temporairement. J'avais saisi l'occasion non pas par appât du gain ou du pouvoir, mais parce que j'avais refusé de voir les requins politicards placer un de leurs pions à la tête de la plus puissante organisation légale existante. Comme j'allais y venir avec mon hôte, si l'on ne voulait pas se voir imposer des choses, il était impératif de rentrer dans le jeu et non de lui tourner le dos sous prétexte que les règles ne nous plaisaient pas.

Le SHIELD. Le bouclier de l'Humanité, organisation cherchant à établir la justice par des unités publiquement affichées, craintes et respectées, et scélérate à la fois dans certaines de ses méthodes d'espionnage les plus obscures et secrètes, protectrice ou révélatrice de secrets ayant été maintes fois salvateurs de nations comme de milliers de vies selon ce qu'il convenait de faire. Une organisation à l'image du monde qu'elle cherchait à protéger de lui-même, en somme. Ni totalement bonne, ni totalement mauvaise, seul l'objectif premier, louable et respectable, permettait de faire du SHIELD une oeuvre penchant en faveur du "bien" et non l'inverse. Seule l'intention, au final, insufflait la différence nécessaire. Mais l'équilibre était ardu à maintenir ainsi. La frontière avec l'autre côté était mince, à l'instar d'un monde toujours sur le fil du rasoir et prêt à plonger dans le chaos et l'anarchie en cas de vent contraire dans les voiles. Tenir le gouvernail, taper sur les doigts des déviants, nations comme groupes terroristes, comme héros dangereusement et égoïstement insoumis, voilà quel était le rôle du SHIELD. Un rôle ingrat qui pourtant fascinait nombre de gens, sans quoi nos rangs auraient depuis longtemps cessé de se régénérer. C'était donc bien que la Paix et la Justice étaient toujours une volonté commune à l'Humanité, du moins à la majorité de celle-ci. C'était donc que le SHIELD, l'armée sans bannière, la nation volante, tenait encore son cap malgré les rats d'HYDRA qui avaient rongé sa coque et que j'avais purifié récemment avec l'aide de Natasha, Maria, Bobbi et bien sûr Iska, sans qui la traque silencieuse et officieuse des taupes n'aurait jamais pu avoir lieu depuis ma prise de fonctions.
« Vous êtes désormais une nation parmi d'autres, une brique au milieu d'un mur de briques, cimenté par des règles internationales. Il sera dans votre intérêt d'y prendre part, car si vous ne le faites pas, vous laisserez non seulement les autres décider pour vous de la tournure des événements mondiaux, mais pire encore, votre progression provoquera une régression générale, et d'autres nations se demanderont pourquoi elles doivent laisser le SHIELD intervenir chez elles alors que d'autres lui refusent ce droit.
Si toutes se mettent à rejeter le SHIELD, alors nous reviendrons aux multiples antagonismes sans épée de Damoclès pour retenir les armées de chaque Etat, pour ne pas dire la folie de certains. Toute exception fragilise la règle générale. Comme je vous l'ai dit, l'histoire n'est qu'un perpétuel recommencement, et sans armée royale, les féodaux se rebellent et se dévorent entre eux pour s'emparer de la couronne. Ca ne serait dès lors plus le SHIELD, composé d'hommes et de femmes de toutes nations, de toutes races, qui imposerait la Justice et la Paix, mais une armée nationale favorisant de facto sa nation au détriment des autres, jusqu'à ce qu'une autre ne lui vole la couronne, insatisfaite de cette injustice, établisse sa propre loi, et ainsi de suite. L'injustice, le déséquilibre, nous y revenons encore. Voilà de quelles responsabilités vous avez hérité en accédant au rang de nation. Des droits, et des devoirs. » Je ne doutais pas un instant que le Mutant savait déjà cela, mais il était important de le rappeler en exposant mon raisonnement logique si je voulais me faire bien comprendre de lui, et donc d'Utopia.

    « Je sais que Charles en a conscience, c'est pourquoi je compte sur vous pour lui dire ce que je n'ai eu le temps de lui dire aujourd'hui : ne tardez pas trop. Le SHIELD est à même de négocier des conditions, de former une unité de liaison composée d'X-men de votre choix s'il le faut pour fouler votre sol, peu importe, mais il est crucial qu'il obtienne ce droit d'intervention en cas de besoin. Il le faut non pas pour le SHIELD en lui-même, ce n'est pas une question de pouvoir gérer mieux que vous ou non les problèmes qui frapperont Utopia, nous ne remettons pas en cause votre capacité à le faire, il vous faut voir bien au-delà. C'est une affaire de stabilité. On y revient. L'équilibre. Qu'il ait une histoire peu reluisante ou pas, le SHIELD est l'armée dominante du moindre mal, car il domine tout le monde le plus équitablement possible, bien que comme dans tout, la perfection en la matière est difficilement atteignable je vous le concède aisément. Mieux vaut préserver le Roi en place et tenter de l'améliorer, le conseiller, le faire murir, en participant de l'intérieur et en acceptant les termes du jeu - ce que j'ai fait pour cette Loi de Recensement au lieu de m'y opposer frontalement comme Steve, car cela n'a jamais mené à rien - que de causer son déclin par dépit et risquer l'émergence d'un opportuniste pire que le précédent. »

Manipulant quelques hologrammes s'étant matérialisés autour de moi pour m'informer de certains événements en cours, je les fis rapidement disparaître pour les transférer dans mon esprit cyberpathe et les y traiter parallèlement à ma conversation à l'abri des regards indiscrets, qu'il s'agisse de mon invité ou de tout éventuel mouchard. Même après une purge de taupes, la paranoïa demeurait. Le SHIELD conditionnait à merveille en la matière, qu'on le veuille ou non. « L’équilibre, oui. En temps que « Super-Héros », déjà, nous passions notre temps sur un fil. Où commencer ? Où s’arrêter ? [...] Exemple extrême, si demain, les Etats Unis décident d’envahir l’Europe… Qui empêchera le gouvernement d’envoyer les Surhumains, formés et travaillant pour leur pays ? Lorsque le projet Initiative sera définitivement en place, tous les pays l’imiteront, car ce n’est pas si compliqué à créer. Bien sûr, chaque pays possède déjà des unités de Surhumains sous leurs ordres. [...] Il est impératif, Mr Stark, de poser des barrières pour empêcher cela. Pour l’instant, vous pouvez encore le faire. Et j’espère que vous trouverez le moyen de blinder suffisamment votre système pour éviter sa corruption. »
« Je l'espère aussi. Néanmoins vous faites une confusion. Pourquoi ai-je nommé ce projet l'Initiative des 50 Etats d'après vous ? Pourquoi n'ai-je pas appelé cela la Super-Armée ou l'Armée des Masqués, ou que sais-je encore ? Parce que la nuance est de taille.
Ces équipes sont dispersées dans les 50 Etats de notre nation pour faire face aux menaces internes de notre pays, non pour créer 50 équipes de Vengeurs, qui eux agissent au niveau international et sont jusqu'à présent les seuls autorisés par l'ONU à le faire. Nous ne créons pas l'Initiative des Cinq Continents voyez-vous, ce cadre-là appartient aux Nations Unies et non aux Etats-Unis. Les armées servent hors des frontières, la police à l'intérieur, et l'Initiative est effectivement une sorte de Super-police, intervenant là où les tasers et autres menottes ne suffisent pas à tenir en échec les criminels surhumains. Et alors ? Des humains s'engagent pour leur patrie, d'autres pour la justice, portent l'uniforme, bleu ou kaki, quelle importance. Pourquoi des surhumains ne pourraient pas porter le Masque pour la justice également ? A l'armée, on vous forme à tirer, protéger, évaluer votre environnement. Dans la police, on vous apprend les lois, vos devoirs, vos engagements, à tirer et à juger quand vous pouvez ou non le faire sur vos concitoyens. En quoi le Camp Hammond diffère-t-il de cela ? En quoi est-il plus néfaste d'apprendre à un pyrokinésiste à maitriser ses pouvoirs pour mettre fin à une prise d'otages sans les carboniser avec les criminels ? Le danger des 50 viendrait donc d'un usage fait contre le peuple lui-même et non vers les autres. Mais ce danger, qu'il soit doté de surhumains ou pas, a toujours existé. Le monde n'a pas attendu l'apparition des Mutants pour détourner les autorités de leurs buts premiers, le monde n'a pas attendu les Surhumains pour former les Jeunesses Hitlériennes. C'est un danger qui ne disparaîtra probablement jamais, la tentation autoritariste est millénaire, inhérente à l'homme et au pouvoir. Voilà pourquoi je vous parle d'une surveillance de chaque instant par les contre-pouvoirs, car mon "système" comme vous dites, ne se gardera pas de la corruption par ma seule personne encore heureux, je serais bien trop épuisé trop vite. Les héros, le peuple, qui vous voulez, le fait est que nous sommes tous responsables du monde que nous façonnons, la faute n'incombe pas qu'à une poignée de dirigeants. Il faut nous rappeler que c'est nous qui les avons placés là-haut, et nous qui pouvons les en faire redescendre. Les laisser faire lorsqu'ils vont trop loin, c'est être complice par indifférence et politique de l'autruche, mais je ne vous apprends rien. Bien sûr, vous pourriez me dire que c'est justement ce qu'a choisi de faire Captain America, et je vous répondrai que non. A cause d'une seule loi parmi des milliers, il a condamné tout le système sans même essayer de le corriger. Il a choisi de taper dessus au lieu de tenter d'abord de le recadrer pacifiquement. Si nous devions tout casser à chaque brique écorchée nous vivrions encore dans des grottes. J'aurais aimé agir avec lui plutôt que contre lui. Mais ce débat est obsolète depuis un moment déjà, malheureusement. »

Malheureusement. Idiots étaient ceux qui osaient penser que je me plaisais à frapper mes amis et alliés. J'aurais préféré que Steve argumente et persuade avec moi les politiques d'adoucir leur Projet Wideawake pour en faire la Loi que j'avais amené à créer. Probablement que nous aurions fait encore mieux avec lui pour nous adapter à cette nouvelle société, pour calmer sa rage et ses réclamations de vengeance qu'il nous avait fallu changer en justice pour éviter le pire. Mais il m'avait tourné le dos, il avait refusé ma main tendue pour m'envoyer son poing dans le visage.

    « Jean Grey. John Proudstar. [...] Avait vous entendus parler des Morlock, Mr Stark ? [...] Tous unis dans un même but : éliminer les « Mutos ». Depuis notre naissance, nous sommes des objets de haine et de dégoût. [...] Nous… Nous le connaissons depuis toujours. » « Comme les handicapés, les nains, les noirs, les femmes autrefois... Vous n'êtes pas exceptionnels à ce niveau-là, et nous ne le sommes pas plus à présent que ce mépris nous tombe effectivement dessus. La persécution est humaine, et si on ne peut changer l'homme, on peut lui imposer des lois et le respect de celles-ci pour civiliser chaque bête cruelle qui sommeille en nous du mieux possible. » « Ne nous blâmez pas de vouloir nous isoler et vivre en paix. Comme vous le dites, rien n’a été fait lorsque nous étions là, hormis des massacres et des brimades sans fin. Le rassemblement, c’est ce que nous faisons. Nous avons pendant des années tendus la main aux « humains ». Elle a toujours été refusée, lorsqu’elle n’était pas purement et simplement arrachée. » « Je ne vous blâme pas. Cette réaction était naturelle, simplement malheureusement prévisible et nullement nouvelle. Mais tous les humains ne détestent pas les Mutants, tous les allemands n'étaient pas des nazis, tous les Mutants des Magnéto. Mais il est vrai que tous les Mutants ne sont pas non plus des Charles Xavier, pas plus que tous les humains ne sont des Ghandi. C'est inhérent à l'homme, non au gène. Des Mutants rejetteraient d'autres Mutants s'ils décidaient par exemple soudainement pour x raison que seuls les télépathes représentent la vraie race supérieure, s'ils leurs prenaient l'envie de décréter que seul l'Esprit est pur, et que les pouvoirs physiques sont subordonnés à l'esprit, voire des aberrations indignes de vivre. L'homme est capable de persécuter qui il souhaite selon les critères qui lui conviennent à une période donnée, ce n'est pas pour rien qu'il y a plusieurs nations et non une seule Humanité, pas pour rien qu'il y a Utopia, et les milliers d'autres Mutants à travers le monde qui ne sont pas venus vous rejoindre. Les humains se persécutent déjà les uns les autres, s'ils ne se tendent déjà pas la main entre eux, comment avez-vous pu penser qu'ils le feraient envers vous ? Désolé de vous le dire mais vous n'avez pas le rôle unique de martyr. Tout le monde martyrise tout le monde tôt ou tard, cette conception d'humains contre mutants est ce qui tend à contenter chacun pour lui rappeler que l'autre est le fautif et jamais soi-même, mais au final, des humains affrontent des humains, des mutants affrontent des mutants, des mutants affrontent des humains. Il n'y a pas de camps génétiques, seulement des camps d'intentions, et ils changent au gré du vent et des circonstances. » « Ne pensez pas que malgré tout, les Mutants comptent s’isoler et laisser le monde se faire sans eux. [...] Saviez-vous, par exemple, que l’Australie nous a envoyé une proposition d’accord ? [...] Ils n’ont pas créé de « ministère des affaires mutantes », comme certains. Car un enfant, qu’il soit Mutant ou non… Reste un enfant. » « Bien sûr que je le sais, vous parlez au Directeur de la plus grande agence d'espionnage du monde, rappelez-vous, » fis-je avec un sourire en coin, « Et j'en suis ravi pour vous. Cela confirme bien que tout le monde ne veut pas votre peau. Mais plus encore, qu'il vous faut rentrer pleinement dans l'arène politique internationale et non par seulement des collaborations à la carte. Vous savez, nombre de majorités ont oppressé et éradiqué des minorités je vous l'accorde, mais l'inverse est tout aussi vrai. Que dire de ces minorités religieuses ou idéologiques au pouvoir depuis des décennies, qui oppressent et "purifient" leurs pays de races majoritaires mais soumises pour le devenir elles-mêmes ? Les Alaouites sont une minorité gouvernant une majorité. Que dire des Maronites du Liban, des Mongols ayant gouverné une Chine démographiquement supérieure, des quelques centaines d'Anglais qui ont dominé des milliers d'Indiens, ou de l'Appartheid ? Le nombre est un facteur mais non une condition, il s'agit avant tout de placement des hommes. L'argent, qu'on le veuille ou non, signifie le pouvoir, ce n'est pas une fin mais un moyen d'en acquérir. Le pouvoir de lever une armée, le pouvoir de diviser l'armée adverse en soudoyant une partie de ses troupes, qu'importe. Si la minorité possède l'argent, la minorité peut devenir tout aussi tyrannique, et génocidaire, que les majorités dont vous parlez. Il suffit d'observer comment une minorité persécutée en Europe est devenue une minorité persécutrice au Moyen-Orient. Comment alors ne pas avoir peur d'une minorité dotée de pouvoirs immenses et insondables, persécutée, puis persécutrice, et de nouveau persécutée ? Comment ne pas avoir peur, dans votre cas, de la majorité terrifiée sortant torches et fourches pour enrayer une menace envisagée, possible, prouvée par Magnus, mais non inévitable, prouvée par les Utopiens pacifiques ? Voyez le dilemme, la question n'est encore une fois pas tant dans la nature des gènes ou la supériorité numérique que dans les intentions de chacun. Autrefois le pouvoir se gagnait par la force, hier par l'argent, et voilà que les mutants remettent la force pure au goût du jour, en se défaisant de la nécessité de l'argent qu'ils peuvent fabriquer, détruire, renier, rendre obsolète par leurs propres capacités. C'est cela qui fait peur à cette Humanité qui ne vous a pas tendu la main, le fait que vous puissiez renverser d'un revers de bras les règles qu'elle a établi avec peine. Vos pouvoirs sont à l'image de l'argent, non pas une fin ni la cause réelle, mais un moyen tout aussi redoutable d'acquérir du pouvoir, le pouvoir de changer totalement les règles du jeu. Tout ceci est d'une complexité redoutable et je pense, tout comme Charles, qu'adapter les règles à tous les joueurs et non la partie dominante vaut mieux que de tout effacer, ou de rester figé en refusant le changement. Et pour cela, seul un cadre strict, équitable du mieux qu'il en est possible après tant de déséquilibres de chaque côté, est en mesure de ramener la paix. Le roseau doit ployer et non résister au vent, car on n'arrête pas le vent tout comme on n'arrête pas une société qui évolue, ainsi une fois la tempête passée, il est toujours debout, la société est toujours debout, différente, mais debout. J'ai toujours trouvé cette image très pertinente, » m'amusai-je de moi-même. « Mais tout ceci est déjà presque terminé. Nous avançons, avec ou sans les rebelles, qui finirons à terme par se battre contre des moulins à vent si ce n'est pas déjà le cas. Les Vengeurs ont d'autres choses à faire que de se quereller avec eux. »


Alors que le pays retrouvait un rythme de vie pour le moins normal, se désintéressait de plus en plus de voir les Masqués se déchirer ponctuellement entre eux, il nous fallait avancer. Le SHIELD, les Vengeurs, avaient bien trop de crises à gérer pour perdre du temps à pister leurs anciens alliés. Que devenait un conflit lorsque l'un des camps choisissait de quitter la bataille pour s'occuper d'autre chose ? Il perdait toute raison de se battre. Il lui restait deux choix : pourchasser l'ennemi abandonnant la lutte pour autre chose et l'éradiquer, ou lui-même abandonner le combat à son tour à défaut de trouver une armée avec qui croiser le fer. Au fil des semaines, les Vengeurs Secrets passaient d'adversaires à simple nuisance que j'avais choisi de recaler aux priorités inférieures à côté de tout le reste, bien plus urgent. Et le monde continuait de tourner, avec la Loi. La traque la plus ardente était passée et à présent, il y avait plus urgent. Le plus gros était fait. A vrai dire, les rebelles avaient déjà perdu depuis longtemps, le jour même où ils n'avaient pas été suivi par un soulèvement général mais par une simple poignée de Masqués, là où le reste de la population humaine comme surhumaine préférait poursuivre sa vie et sa tranquillité. Parce que la Loi ne leur causait pas le mal absolu que Steve avait préconisé qu'il ferait. Parce qu'elle n'était pas dans la réalité, la loi diabolique qu'il n'avait eu de cesse de déclamer. Une fois recensés, ils continuaient leur vie. Ils ne demandaient rien de plus, et Reed et moi n'avions jamais envisagé de leur demander plus que cela. Nous n'étions pas les liberticides dénoncés par le héros étoilé. Les méthodes d'action n'avaient du être durcies que parce qu'ils nous avaient forcés à le faire. L'engrenage avait été inévitable, mais à présent que les rebelles étaient recalés aux affaires moindres, le cours des choses revenait à la normale. Et bientôt, avec un peu de chance, les rebelles cesseraient d'être des rebelles, et je pourrais enfin lâcher ce poste maudit qui avait ruiné ma santé, ma vie sociale, mes amis.

« Ce n’est pas mes proches que j’ai trahit, en effet, mais ma patrie. [...] Je sais que l’on dit que les policiers, les magistrats et autres politiciens sont dans le même cas. Mais c’est faux. Les personnes que nous devons affronter ne sont pas du même niveau. Ils sont bien plus dangereux et retors. Ils n’hésitent pas à tuer ou kidnapper pour affaiblir leur cible. J’en sais quelque chose. » « Permettez-moi de vous contredire encore. Qui les héros sauvent-ils, d'après vous ? Sauvent-ils uniquement des héros ? Sauvent-ils uniquement des gens dotés de pouvoirs ? Ces humains se font attaquer par des gens qui ne sont pas de leur niveau, comme vous dites, qui leurs sont largement supérieurs. Ce sont des citoyens lambdas, des policiers, des juges, des agents du SHIELD rentrant chez eux après trois jours de mission pour retrouver leurs familles. Croyez-vous que nos ennemis ne s'en prennent qu'à nous parce que nous agissons contre eux ? Que nous avons surgi chaque camp simultanément pour nous affronter uniquement l'un l'autre ? Ne sommes-nous pas nés parce qu'ils s'en prenaient justement d'abord aux autres, aux faibles, à ceux qui ne pouvaient se défendre par eux-mêmes ou défendre leurs familles menacées de kidnappings ou de morts s'ils ne satisfaisaient pas rançons ou autres services malsains ? Vous pensez vraiment qu'ils vivent de petites menaces différentes des nôtres, que nos ennemis sont gonflés d'honneurs et ne s'attaquent qu'à ceux de leur trempe ? Oseriez-vous dire cela en face de ceux qui l'ont vécu et qui ne sont pas des Masqués ou des X-men ? Toutes ces potentielles victimes doivent-elles donc devenir anonymes elles aussi pour se rendre au tribunal ou au commissariat et exercer leurs fonctions ? Doit-on effacer l'annuaire, les cartes d'identité, les adresses, de chaque commerçant extorqué et menacé par le Gang de Hood pour qu'il puisse continuer de travailler, de chaque politicien dont la famille est mise sous pression par le Monarque de Latvérie, de chaque trader menacé de la même manière par Madripoor s'il refuse d'aider à blanchir de l'argent sale ? Nous n'avons pas l'exclusivité des complots, des familles menacées, des amis tués. Nous existons précisément parce que nous avons voulu nous dresser entre les gens qui subissaient cela et leurs bourreaux. En agissant ainsi, nous savions tous que nous hériterions de ces mêmes menaces, et que nous mettrions nos proches en danger. Nous avions le choix, et nous l'avons pris, en connaissant les conséquences. L'affreuse vérité est qu'aussi admirables que nous puissions paraître, nous avons tous été égoïstes. Nous avons choisi notre vocation, l'appel du devoir, au détriment de la sécurité de ceux à qui nous tenions, voilà la vérité des Héros. L'anonymat est un confort illusoire. Nos ennemis ont toujours su nous retrouver comme nous avons toujours su les retrouver malgré leurs propres masques de Super-Vilains. Et plonger tout le monde dans l'anonymat par peur de nos ennemis, c'est les faire gagner. Aujourd'hui, il y a plus de héros publics que masqués et c'était déjà le cas bien avant cette Loi. Tous les Vengeurs ont une identité publique. Osez dire qu'ils n'ont pas de proches à protéger. Je n'ai peut-être pas de famille, mais il y a des gens à qui je tiens aussi surprenant que cela puisse paraître. J'ai choisi de révéler mon identité parce que même cachée, mes proches étaient déjà en danger. »
« Je crains cependant de vous décevoir. Si le Professeur m’a laissé ici, et non pas Iceberg ou Logan, c’est parce que… Je suis celui qui connait le mieux Magnéto, avec Xavier. » « C'est bien dommage. Mais seulement à moitié dommage puisque votre voix compte désormais au Conseil, c'est donc que vous avez tout de même un pied sur deux dans le milieu, que vous le vouliez ou non. C'est le pire avec la politique, c'est un trou noir qui vous y aspire et quand vous vous en rendez compte, il est souvent trop tard pour s'en éloigner, » fis-je, cynique à souhait. « Mais effectivement vous êtes un expert concernant le persécuté persécuteur. Aussi je vous éc... »
« Directeur, nous avons une urgence de niveau 8, Loki est apparu en ville et a ensorcelé trois créatuers asgardiennes pour... en fait il n'a rien demandé ni ne revendique rien, il souhaite juste provoquer le chaos semble-t-il. Deux Vengeurs sont déjà sur place mais ils peinent à contenir les monstres, » m'interrompit la voix de l'Officier retentissant dans la pièce. Seules les urgences supérieures au niveau 6 donnaient droit d'interrompre le Directeur peu importait son rendez-vous et activité du moment. Je lâchai un soupir en posant un instant ma tête sur le dossier de mon fauteuil avec lassitude.
« A croire que Loki s'ennuie depuis qu'il a fait disparaître Thor, son seul amusement digne d'intérêt... Symkaria, Asgard qui débarque sur Terre, et vous qui créez votre île... non vraiment, vous ne m'aidez pas, je vais finir vieux avant l'âge à ce rythme. Parfois je regrette que Fury ait attaqué Fatalis je vous le dis, » lâchai-je sur le ton évident de la plaisanterie, sauf sur le dernier point. Je comprenais mieux que jamais que le poste de Directeur du SHIELD ne pouvait reposer sur les épaules de n'importe qui, clairement. Les crises à gérer étaient aussi diverses que sensibles et complexes. Etre opérationnel au niveau psychique comme physique requérait des nerfs d'acier, à l'image de mon armure. Je me levai, posant mon verre vide sur la table basse.
« Je m'excuse mais je dois mettre un terme à notre entretien, fort agréable, » dis-je en activant mon armure Extremis qui vint recouvrir progressivement mon corps. « Voilà ce que je vous propose, Monsieur Raspoutine. Dans un premier temps, transmettez à Xavier ce que je vous ai dit à propos du SHIELD et d'Utopia, raison pour laquelle il vous a fait rester ici. Il lira vos pensées pour revivre notre passionnant débat au mot près je n'en doute pas si vous le lui accordez. Ensuite, si l'idée vous convient, nous pourrions établir une unité commune dédiée à l'arrestation de la Confrérie, Magnéto en tête de liste évidemment. Je vous laisserai désigner les Vengeurs et Agents du SHIELD qui vous semblent les plus dignes de confiance et les plus aptes à cette mission, pour se joindre aux X-men de votre choix. Liaison régulière, interventions et enquêtes communes. Notre coopération doit se renforcer. Si des Utopiens travaillent au SWORD, pourquoi pas au SHIELD ?
Je parle bien d'y travailler non de seulement coopérer, au même titre que nous avons des recrues françaises, chinoises, brésiliennes, il nous faudra tôt ou tard des utopiens. Par manque de temps, je ne peux débattre ici-même avec vous des conditions et autres modalités pratiques de cette équipe première, aussi je compte sur vous pour nous entretenir prochainement à ce sujet et celui de notre ennemi commun. Désolé de ne pas vous raccompagner moi-même, l'Agent Coulson s'en fera néanmoins un plaisir, » déclarai-je juste avant que ma visière ne se rabatte sur mon visage, laissant place aux fentes d'un bleu électrique impénétrables à la place de mes yeux. Au même instant, alors que je déverrouillai le sas sécurisé de décollage personnel situé dans mes propres quartiers afin de rejoindre le ciel, l'agent Coulson entra dans mon bureau. Un bureau qui, alliés ou pas, amis ou pas, ne pouvait rester occupé par un seul hôte sans son propriétaire ou un agent du SHIELD afin d'éviter toute fouille ou indiscrétion. Question de paranoïa naturelle pour une agence d'espionnage, dont personne ne s'offensait plus depuis bien des anneés. Le SHIELD n'avait pas d'amis. Toujours aussi imperturbable, il se chargea de ramener le Mutant au véhicule qui le reconduirait sur Utopia.
Quant à moi, j'avais un Dieu fourbe à renvoyer hors de notre planète, et une cité divine à surveiller. Je n'avais pas l'intention de laisser voir venir des créatures mythologiques sur Terre au gré des Dieux nouvellement invités sur cette dernière. Les affaires terriennes étaient assez nombreuses et infernales à gérer pour que ne s'y ajoutent celles des Dieux.
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