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 Hello from the other side ; I must've called a thousand times to tell you I'm sorry for everything that I've done

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Virginia P. Potts
Virginia P. Potts
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MessageSujet: Hello from the other side ; I must've called a thousand times to tell you I'm sorry for everything that I've done   Hello from the other side ; I must've called a thousand times to tell you I'm sorry for everything that I've done EmptyDim 25 Oct - 13:57

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Hello from the other side; I must've called a thousand times to tell you I'm sorry for everything that I've done




    - Le Connecticut ne te suffit plus ? Demandais-je amusée à Jax qui m’attendait sagement devant la porte d’entrée de Stark Industries.

    - Je dois avouer qu’à force, on s’y ennui. Me répondit-il avec un sourire avant d’embrasser ma joue. Ravissante comme toujours mon cher potiron. Sourit-il. Je ne pouvais pas voir le bleu de ses yeux derrière le verre noir de ses lunettes mais j’étais persuadée que j’aurais pu y lire tout son amusement.  Qu’est ce que je pouvais détester ce surnom. Bon où est ce qu’on va ? Me questionna t-il en se frottant momentanément les mains.

    - Par là ! Lançais je sans lui donner aucune autre indication. J’avais spécialement choisi l’endroit pour notre déjeuner et je ne voulais  pas lui donner un indice sur le type de cuisine que nous allions manger. Jax, malgré son courage certain, n’était en rien un aventurier lorsqu’il était question de goûter à quelque chose d’autre que les plats typiques américains. En bonne amie que j’étais, j’allais défaire ses préjugés et l’éduquer au maximum de mes capacités.




Tranquillement et sans vraiment nous presser, nous commençâmes à marcher tout en discutant. Nous n’avions pas eu l’occasion de nous voir depuis la fin de l’invasion. Comme tous les survivants, nous étions retournés à nous vies pour en recoller les morceaux. Je devais avouer que retrouver la normalité de mon travail et les murs familiers de la tour Stark m’avait aidé à passer outre les épreuves que nous avions tous traversé.  J’étais persuadée qu’il en était de même pour lui. Sourire aux lèvres, je l’écoutais me raconter de manière comique l’état dans lequel il avait trouvé son appartement lorsqu’il avait pu enfin y accéder. Beaucoup de choses étaient encore à reconstruire. Mais je supposais que cela nous donnait un but et nous permettait d’avancer. Il n’y avait rien de tel à mo avis que de garder son esprit occupé et de travailler sur son avenir pour laisser définitivement derrière le passé. Et cela même si ce dernier avait toujours une fâcheuse manie de venir toquer à notre porte et se rappeler à notre bon souvenir au plus mauvais moment. Un rire passa mes lèvres lorsqu’il me conta ses dernières mésaventures en matière de peinture. J’imaginais sans trop forcer, ce que jaune pétard sur les murs de son salon voulait dire. La vision était absolument grotesque et affreuse. Qu’elle idée de choisir un jaune aussi criard. Les hommes n’avaient décidemment aucun gout en matière de décoration d‘intérieure.   Secouant la tête, je lui demandais ce qu’il comptait faire à présent sur son salon ressemblait à un poussin géant. Jax lâcha un rire avant de me déclarer que bine sur il aller reprendre de zéro, laver les murs, décoller cette affreuse peinture et mettre quelque chose de bien plus épuré.  Amusée mais également ravie par ses projets, je lui proposais mon aide. Il avait bien besoin d’une petite touche féminine.  Bien entendu, il ne se fit pas prier par accepter. Nous passâmes le reste du trajet jusqu’au petit restaurant japonais à comparer nos agendas respectifs pour pouvoir se retrouver un ou deux week end dans le mois suivant. Malgré sa petite pique humoristique, je n’étais pas le moins du monde effrayée par l’idée de mettre la main à la patte et d’enfiler un jogging.  La perspective de me retrouver moi-même peinte de la tête aux pieds ne m’effraya pas plus. Mon père vivait dans un ranch et j’étais toujours mise à disposition lorsque je venais. Personne ne restait sur le canapé chez les Potts. Et puis, cela nous permettait toujours de passer des bons moments même si étions sur le toit en train de réparer ou remplacer les tuiles.


Jax grogna lorsque je lui signalais que nous étions enfin arrivés après notre bonne demi-heure de marche. Avec un temps aussi radieux, je n’avais aucune envie de m’enfermer dans un taxi. Et puis après avoir passé autant de temps à l’intérieur d’un hangar, je ne supportais plus l’idée d’être coincée quelque part. Faisant fi de ces remarques, je le poussais à l’intérieur du restaurant et donnais mon nom à la personne placée à l’entrée. L’endroit n’avait rien de bien impressionnant mais la nourriture était à tuer. Et je ne plaisantais qu’à peine. Cela avait été une agréable surprise de voir l’endroit  à nouveau ouvert et les propriétaires en bonne santé. Les Skrulls ne nous avaient pas tout pris.  Moqueuse à souhait, j’attrapais le dossier de la chaise pour tirer cette dernière et l’invitais à s’asseoir après un mouvement ridicule de la main. Jax, lunette à présent sur le haut du crâne, haussa puis roula des yeux avant de s’asseoir. Satisfaite de le voir assis et non pas en train de courir en sens opposé, je pris la place en face de lui et commençais à lui expliquer les différents plats. Bien que la liste ne soit pas si longue que ça, j’y passais bien une bonne dizaine de minutes devant répéter parfois plusieurs fois ce qu’un met contenait. Il était difficile de retenir les différentes caractéristiques des plats japonais lorsque l’on n’y était pas du tout initié.


    - Bon alors est ce que tu vas enfin me dire pourquoi tu es à New York ? Demandais-je une fois nos choix effectués et la commande partie en cuisine. Je savais très bien ce qu’il faisait là mais je voulais l’entendre le dire même si je comprenais son silence sur la question.

    - Tu ne lâches jamais l’affaire ! Rigola Jax en s’appuyant contre le dossier de sa chaise. Je haussais un sourcil de manière hautaine pour toute réponse, ce qui ne manqua pas de le faire rire un peu plus. J’étais Pepper Potts, je ne perdais jamais le nord. Je suis venu pour un entretien d’embauche. M’apprit-il finalement avec un sourire en coin. Après….tout ça, continua t-il, je me suis rendu compte que j’avais besoin de changer d’air et je me suis dis que je pouvais faire quelque chose de ma vie ici. Termina t-il.

    - A un nouveau départ alors ! Répliquais-je en levant mon verre de saké.

    - Tu ne vas pas me demander où je postule ?  Me questionna t-il, surpris par mon manque apparent de curiosité. Chose qui il fallait l’avouer ne me ressemblait guère.

    - Tu as un entretien avec le service recrutement de Stark Industries pour un poste de juriste d’entreprise.  Répondis-je avec un sourire. Je suis la co-directrice, je sais tout ce qui se passe. M’amusais-je devant son mouvement de tête. Mais  tu n’auras aucun traitement de faveur ! Repris je en pointant un doigt dans sa direction.

    - Je n’en attendais pas moins de toi. Souffla t-il en cognant finalement son bol contre le mien. Je ne doutais pas de sa réussite. Jax avait toujours été brillant et il méritait autant sa place que tous les autres concurrents. Même si j’avais le dernier choix dans le recrutement, fallait il encore qu’il passe toutes les étapes pour arriver devant les portes de mon bureau pour en dernier entretien professionnel.  Mais j’avais bon espoir pour lui. Je croisais les doigts.




_ _ _ _ _ _




    - Bon alors verdict, tu le referais ? Demandais je curieuse lorsque nous quittâmes enfin le restaurant une bonne heure et demi après y être rentrés.

    - Ce n’était pas mauvais. Me répondit-il sans vraiment répondre à ma question. Il n’était pas près à accepter la défaite. Mais nous avions tous les deux que ce n’était qu’une question de fierté, il avait déjà perdu.  Je me contentais de sa réponse que je comptabilisais dans ma tête comme la première victoire d’une longue série à venir.



Un grand sourire aux lèvres, je passais mon bras autour du sien et levais la tête vers le ciel pour profiter un instant de la douceur et chaleur des rayons du soleil sur ma peau.  Ayant tous deux des obligations, nous fîmes le trajet en sens inverse pour retourner  la Tour.  Sentant Jax devenir nerveux au cours du chemin, je tentas de mon mieux de le rassurer en lui disant que tout allait bien se passer et qu’il n’avait qu’à être lui-même.  Je m’abstins cependant de faire tout commentaire sur le genre de chose à dire ou ne pas dire devant les premiers recruteurs. Ce n’était pas mo boulot et puis j’avais mon intégrité professionnelle à respecter. Je n’allais pas jeter ma réputation au feu comme ça. Et puis, j’étais une fervente défenseuse du mérite. Personne n’était embauché chez nous sans le mériter. Nous ne prenions que les meilleurs.  Certes la compétition était rude mais c’était aussi ce qui permettait aux nouveaux venus d’avoir un travail de qualité. Une fois a l’intérieur de l’immense building, je le laissais se présenter seul à la réceptionniste qui après avoir vérifié qu’il était bien sur la liste des candidats du jour, lui donna un badge invité  et lui indiqua ou se rendre. Je levais les deux pouces en l’air lorsqu’il se tourna sur moi et le regardai disparaitre dans l’ascenseur.



    - A croire qu’il te poursuit ! S’exclama une voix dans mon dos avec une sorte de léger reproche dans la voix.

    - Happy …. M’indignais-je faussement en me retournant vers lui, amusée malgré moi par sa réflexion.  Je savais très bien dans quel sens et vers qui sa loyauté allait. C’était aussi ce qui en faisait un bon ami.   Jax n’est pas une menace. Ajoutais je tout de même en voyant son regard. Happy était très sérieux et je ne doutais pas une seule seconde qu’il allait en toucher deux mots à Tony dès que l’occasion se présentait.

    - Si tu le dis. Concéda t-il après un instant ce qui ne manqua pas de me faire sourire un peu plus.   Au fait, je voulais te demander si …. Reprit il. Je décrochais cependant bien vite de ses propos lorsque mes yeux verts se posèrent sur une silhouette masculine de l’autre côté de la rue.  Je bloquais un instant n’en croyant pas vraiment mes yeux. L’homme qui me regardait avec insistance ne pouvait pas être celui que je pensais.   Pepper ? Tout va bien ? Tu es toute pâle. Me demanda Happy  tout à coup inquiet  en posant une main sur mon épaule.

    - Euh … je… tentais je de répondre en reportant mon regard sur lui avant de el reporter à nouveau sur l’endroit ou je pensais avoir vu  Ezekiel Stane. Il n’y avait plus rien. Ni personne. Confuse et déboussolée, je posais simultanément mon regard sur Happy et sur la rue à travers la vitre des portes automatiques. Rien, il n’y avait rien.  Il n’était pas rare que je fasse encore des cauchemars à ce sujet mais jamais je ne l’avais halluciné en pleine journée.   Ezekiel Stane était en prison.  N’est ce pas ?  Je dois y aller. Soufflais je finalement en  me dirigeant d’un pas pressé vers l’ascenseur qui s’ouvrit avant même que j’ai le temps d’appuyer sur le bouton. JARVIS devait avoir senti mon soudain mal être.



Le cœur battant à tout rompre dans ma poitrine et une peur viscérale au fond de l’estomac, je me laissais porter jusqu’à l’étage ou se trouvait mon bureau mais également celui de Tony. Cette apparition soudaine m’avait chamboulée. Et même si je savais qu’il était derrière les barreaux, j’avais besoin de poser la question à Tony pour me rassurer et en être certaine à plus de 100%. Après m’être assurée auprès de l’IA que Tony était bien dans son bureau, ce qui relevait du miracle, je poussais violemment la porte de ce dernier sans frapper et en mettant de côté le fait que Tony était en réunion.  Ça lu donnerait une excuse pour y échapper.  Je ne fis guère qu’un pas dans la pièce avant de m’arrêter brusquement rendue stupéfaite par ce que j’avais sous les yeux.  Ma bouche s’ouvrit sur un cri muet. La colère et l’incompréhension se bousculèrent sur mon visage avant d’être balayé par le chagrin.  Mes yeux emplis de larmes encore contenues se posèrent sans relâche sur les corps nus de Tony et de la secrétaire aux jupes trop courtes et au décolleté toujours plongeant.  Mon esprit se reconnecta soudainement au reste de mon corps et je tournais les talons, claquant vivement la porte dans mon dos. Je rejoignis l’ascenseur en courant et pressais plusieurs fois le bouton pour fermer la porte le plus rapidement possible. Je n’avais aucune envie d’écouter ses excuses ou de me dire que ce ‘était pas ce que je croyais. J’avais peu être halluciné Stane, mais ça, c’était réel.  Et la douleur que je ressentais également. Mes larmes coulant à présent librement sur mes joues, je sortis en trombe de la tour et continuais à courir jusqu’à ce que mes pieds enfermés dans des chaussures à talons trop hauts pour ce genre d’activité me supplient de ralentir. De m’arrêter. De prendre un instant pour souffler.  Epuisée physiquement et mentalement, je me laissais tomber sur le banc du petit parc dans lequel j’avais atterri. Je ne savais pas ou j’étais et je m‘en fichais. Je savais juste que je ne pouvais pas rester à la tour. Pas après ça.  Tony pouvait me trouver à tout instant et je n’avais clairement pas envie de le voir. JARVIS ne pouvait pas le bloquer en dehors de mes appartements bien longtemps. Au fond, néanmoins, j’étais plus en colère contre moi-même que contre lui. J’aurais du le savoir, le prévoir. Je le connaissais mieux que personne. Comment avais je pu oublier toutes les femmes que j’avais ramené à la porte ? Comment avais je pu être aussi stupide. Je ne valais pas mieux que toutes ces femmes qui pensaient qu’elles étaient celle que le changerait.  On ne changeait pas Tony Stark. J’aurais du connaitre la chanson depuis le temps.
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Anthony E. Stark
Anthony E. Stark
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MessageSujet: Re: Hello from the other side ; I must've called a thousand times to tell you I'm sorry for everything that I've done   Hello from the other side ; I must've called a thousand times to tell you I'm sorry for everything that I've done EmptyDim 29 Nov - 16:45




Hello from the other side



You say you want it, but,
You can't get it in
You got yourself a bad habit



Mandarin City. Ou ce qu'il en restait. Descendant en altitude progressivement à chaque tour que j'opérais au-dessus de la ville en ruines, j'en profitais pour laisser mes capteurs et scanners balayer l'environnement afin de le cartographier, de repérer les éventuels champs électromagnétiques, systèmes défensifs encore en usage, et autres détails du genre avant de tenter un quelconque atterrissage. De ce que je voyais depuis presque une demi-heure déjà, nos ennemis, et a fortiori mon ennemi majeur en l'occurrence, n'avaient pas été plus épargnés que nous par l'invasion Skrulls. J'aurais aimé pouvoir en tirer une certaine satisfaction, si cela n'avait pas impliqué la destruction et la mort de milliers de vies. Le nombre de squelettes gisant au sol me donnait la nausée alors même que plusieurs centaines de mètres me séparaient encore d'eux. Ces gens avaient joué de malchance, d'abord esclaves du Mandarin puis exterminés par les Skrulls. Jamais une once de liberté jusqu'à la toute fin. Parfois je me demandais à quoi je servais.

Le genre de choses qui me retournaient aisément le ventre, et le cœur tout autant si je me laissais aller à trop de compassion. Mon esprit vif associait idée sur idée, conscience sur conscience, et pouvait me plonger rapidement dans une sensibilité dangereuse comme dans son opposé le plus insensible par seule nécessité de préservation. Aussi haut dans le ciel, concentré sur mes écrans rétiniens, j'étais lâchement rassuré de me savoir en sécurité dans mon armure. J'aurais pu avoir pris l'habitude de me confronter à ce genre de spectacles récurrents dans mon univers et mon "métier", mais ce n'était pas le cas. On ne s'habituait jamais vraiment. On trouvait juste des parades, des distractions pour dominer l'horreur et l'effroi, le chagrin et le désespoir. Les miennes étaient intellectuelles, ou humoristiques, désinvoltes. Ou, pour une fois, très personnelles.



Je m'étais esquivé de la Tour Stark en pleine nuit, laissant Pepper dormir seule. Elle était habituée à me voir sortir pour des urgences depuis le temps. En l'occurrence, je m'étais arrangé pour utiliser mon armure furtive et m'assurer qu'aucun traceur ne suivrait mon parcours. Hors de question que le SHIELD vienne tout faire foirer et ne compromette ma chasse à l'homme. Stane était bien trop malin. Evidemment, répondre au signal de cette balise qui s'était allumée dans la nuit sans prévenir, perceptible par mes seuls satellites privés, ressemblait fortement à un piège. Mais un piège presque trop grossier pour être de Stane ou du Mandarin. L'état du royaume de ce dernier ne faisait que me confirmer qu'ils étaient tous deux en cavale certes, mais surtout en période de récupération et de reconstruction. Tout semblait à croire qu'ils n'étaient pas encore en état de m'affronter. Peut-être juste une confrontation verbale pour me sortir une de leurs piques personnelles histoire de pas perdre la main avant de me filer entre les doigts. Evidemment, je pouvais me tromper. J'allais en avoir le coeur net sous peu tandis que je me rapprochais du sol boueux entremêlé de rocs et de morceaux de bâtiments effondrés. Il y avait même des cadavres Skrulls parmi les corps humains.

Je repérai la source du signal, non sans un léger serrement au coeur alors que je me posais face à la carcasse d'un de mes Gardiens. Comme HYDRA qui avait su voler une partie des plans du Hangar, chose qui avait été perçue durant la libération de Captain America, d'autres ennemis avaient également opté pour le plagiat. Si HYDRA n'avait pas forcément des ingénieurs adéquats, Stane en revanche était passé maître dans l'art de me voler mes inventions pour les reproduire en les pervertissant à des fins terroristes. Il savait comment me torturer. Toujours sur le qui-vive, je pénétrai à l'intérieur du monstre de fer inanimé pour atteindre la tête, où se situait le centre de contrôle. Je désactivai enfin le signal émetteur.

Fury, Stane, Mandarin, Hammer mère ou fille, un envoyé indirect d'Osborn ou de Trask, j'avais envisagé un peu tout et n'importe quoi concernant l'identité de mon futur interlocuteur, qui tenait à un lieu inaccessible, isolé et discret à n'en pas douter. L'un de mes radars m'indiqua l'apparition d'une présence à l'extérieur du Gardien. J'éteignais et il apparaissait. Typique. J'en ressortis en lévitant pour reposer pied à terre, invisible par prudence. Le silence était cette fois plus tendu qu'à mon arrivée première. Je fis avancer mon armure vide de quelques pas avant de la faire apparaître, contournant quant à moi le robot géant toujours furtivement. Je repérai la silhouette tapie dans l'ombre. Ma main se referma sur son col au niveau de sa nuque tandis que profitant de mon effet de surprise, je décollai aussitôt en l'emportant avec moi. Juste assez pour le jeter à terre plusieurs mètres plus loin aux pieds de mon armure-leurre. Il retomba dans la boue en grognant, tous mes capteurs détaillant sa physionomie et ses éventuelles armes. Il n'en avait pas.



« Bon sang, Tony, tu fais chier, » grogna une voix famillière, l'homme se relevant péniblement en se frappant les vêtements avec ses mains pour se nettoyer.
J'atterris cette fois véritablement à quelques mètres de lui, ordonnant à ma deuxième armure de disparaître de nouveau alors que j'apparaissais moi-même. J'eus un léger instant d'incompréhension en associant cette voix à cet homme que je n'avais pas revu depuis des années.
Il se retourna pour me faire face. Je serrai les poings. « Moi aussi je suis content de te voir, cousin, » fit-il, cynique. « Qu'est-ce que tu veux, Morgan ? » J'étais choqué de le trouver là, mais je refusais de le montrer. Dans ma tête, un festival de connections était en train de se faire. S'il était ici, dans cette ville adverse, ce ne pouvait être que parce qu'il était complice du Mandarin. De Stane. Indirectement voire directement responsable de tout ce qui me tombait dessus depuis des mois, bientôt des années. Je savais malheureusement que Morgan me haïssait depuis la fin de nos jeunes années, mais entre saboter mon entreprise, me faire perdre des millions régulièrement, et attenter à la vie de mes proches et la mienne, il y avait une marge que je ne le pensais pas capable d'avoir pris. Les flashs de Pepper retrouvée à peine vivante dans les décombres passèrent devant mes iris focalisés sur lui, se teintant d'une colère sourde et progressive.



« Tu as une minute avant que je te livre au SHIELD, » annonçai-je, implacable. « Sérieusement, Tony ? Tu pourrais au moins me regarder dans les yeux sans tout ton super attirail. » « Cinquante-deux secondes. » « Après tout ce temps tu ne m'accordes qu'une misérable minute ? Etant le dernier à partager le même sang que toi, je pensais être un peu favorisé. »
« Techniquement tu serais déjà au SHIELD à l'heure qu'il est, cette minute est précisément ta seule faveur. Trente-quatre secondes. » « Ton service au sein du SHIELD t'a rendu trop sérieux, il est où celui avec qui je volais l'hélicoptère paternel pour aller épater les filles ? » « Vingt secondes. »




« Très bien, très bien ! J'aurais préféré faire durer le suspense histoire de profiter de ces retrouvailles, mais puisque tu y tiens temps... » En une pensée je déployai deux mini-canons de mes épaules métalliques pour le mettre en joue tandis qu'il plongeait sa main dans l'intérieur de sa veste. « Faut te détendre, cousin, c'est juste un dossier sur l'assassinat de tes parents ! » ironisa-t-il en sortant la liasse de papier de sa poche. Je me raidis sans plus quitter cette dernière des yeux. « De suite on fait plus le fort hein. T'as pas chang... » Ses mots s'étouffèrent dans sa gorge une fois celle-ci dans le creux de ma poigne de fer, ayant bondi d'un coup de propulseur droit sur lui sans prévenir pour lui prendre le dossier. Et manquer de peu de défouler mon sursaut de colère et d'impatience sur lui. Au lieu de ça je le repoussai sèchement en arrière, où il manqua de tomber. Il se massa le cou en grimaçant, sans perdre sa grande gueule pour autant. « Tu tiens vraiment à me gâcher le moindre petit plaisir ! Moi qui tenais tant à te raconter cette belle his... » « La ferme ! » Non, je n'avais définitivement pas envie de jouer. J'ouvris le dossier pour en consulter et scanner toutes les pages, à la recherche de cette chimère qu'on me faisait miroiter depuis trop longtemps. Je le jetai bien vite dans la boue avec agacement.
« Pourquoi tu es là ?! Il n'y a rien là-dedans ! Si c'est un piège que tu me tends crois-moi je t'emporterai avec moi s'il le faut, » grognai-je. « Ce n'est pas un piège, enfin, pas que pour toi, » lâcha-t-il dans un sourire brisé, me fixant avec une sorte de gravité sarcastique. « Le Mandarin, Stane, Hammer... ils veulent ma peau depuis que j'ai arrêté de les aider, depuis qu'ils ont voulu aller trop loin... » « Pas mon problème. Dans moins de dix minutes tu seras au chaud dans une cellule du SHIELD. » « Ca l'est au contraire. Tout le dossier n'est pas dans ces pages mais là-dedans. » Il tapota sa tempe de l'index. Un mauvais frisson me parcourut l'échine, serrant mes poings. « Il est dans ton intérêt que je reste vivant et nous savons toi et moi que mon espérance de vie au SHIELD ne serait pas très grande face à eux...  » « Tu n'as rien, tu bluffes. Tout le monde bluffe. Personne ne sait rien parce qu'il n'y a rien à savoir, » déclarai-je, tranchant, bien décidé à ne pas me laisser avoir de nouveau par tous ces manipulateurs opportunistes.

« Pourquoi tu crois que mon père a cédé ses parts à Howard ? J'ai toujours cru qu'il ne voulait juste pas avoir à gérer une si grande entreprise, qu'il ne se pensait juste pas taillé pour ça et aspirait à autre chose. J'ai toujours cru qu'il m'avait privé d'un héritage colossal par lâcheté... » « Il l'a fait pour profiter de sa famille, de toi, et tout ce que tu as trouvé à faire c'est t'en foutre et lorgner sur ce que j'ai eu, » maugréai-je, une pointe d'amertume au creux de la voix tant j'avais toujours quelque part jalousé l'esprit familial dont étaient empreints ses parents. Contrairement aux miens. Nous avions envié tous deux le cadeau de l'autre fait par nos parents. « Ouais, ça c'est la version Disney... me ressors pas ta chanson tragique du mal-aimé, je t'ai subi pendant des années, je t'ai soutenu, mais y en avait que pour toi, toujours toi... Puisque tu veux des preuves, mon père a lâché Stark Industries parce qu'on a menacé de tuer sa famille et lui-même. Alors tu vas me dire que c'est normal dans une position aussi haute, que ton père en a reçu des centaines... et je te répondrai que cette fois il y avait des preuves concrètes. Qu'une entreprise précise a tenté de débaucher mon père plusieurs fois, de lui racheter ses parts, et qu'il a refusé. Qu'il a employé un privé pour remonter la trace et qu'il s'est fait tuer après avoir réussi à lier cette entreprise à la Kronas Corporation, dirigée par Aleksander Lukin...  » Au fur et à mesure de ses paroles, je sentais mon coeur s'emballer, chaque fibre musculaire se crisper sous une appréhension terrible.
« Ca y est les neurones se touchent dans ton super-cerveau, cousin ? Aleksander Lukin, celui-là même que le SHIELD sait être responsable des projets Soldat de l'Hiver et Veuve Noire avec Novokov... Oh tiens, ça serait pas ce cher Bucky Barnes tout récemment arrêté publiquement en plein Manhattan ? Lukin, Soldat de l'Hiver, HYDRA face au SHIELD tout juste créé par Howard lui-même avec Fury, accident de voiture... Lukin qui est depuis peu, en plus d'être celui de Kronas, l'heureux PDG de...? »
La Roxxon Oil Corporation. Roxxon. Cette entreprise concurrente qui depuis aussi longtemps que Hammer et toutes les autres du genre ne cessait de chercher à me briser, à me voler Stark Industries, ou à la démolir. Mon esprit était un champs de bataille. Il fonctionnait à pleine allure pour rassembler toutes les pièces du puzzle à présent que celles qui manquaient m'étaient données, ce qui donnait paradoxalement un chaos plus grand encore tant mes émotions s'y mêlaient avec fracas. Engendrant de nouvelles questions. Je regardais Morgan sans vraiment le voir.
« Mon père a préféré prévenir Howard pour le convaincre de lâcher prise lui aussi. Mais tu vois Howard, le grand lion, indomptable, impitoyable en affaires, il a bien refusé et proposé de racheter ses parts à la place pour le libérer de cette menace, voyant plus mon père comme un trouillard qu'autre chose, plutôt que de voir une partie de Stark Industries possédée par la Roxxon. Tu connais la suite. » Je n'arrivais plus à parler, figé dans mon armure. « Evidemment, Lukin n'est pas l'assassin des Stark. C'est son prédécesseur, Hugh Jones, qui l'est. Or si tu veux ta vengeance, il faudra te presser, parce qu'il est en stade quasi terminal dans un lit au fin fond de son Manoir... » J'aurais voulu faire pause. Figer le temps. Réaliser. Me réveiller. Faire quelque chose mais pas juste me tenir debout dans cette prison de métal soudain trop étroite pour moi et ma confusion anarchique. J'aurais voulu avoir des raisons concrètes de voir cela comme un mensonge de cet ennemi qu'était devenu mon cousin depuis des années, et dont j'avais appris à me méfier comme la peste. Mais tout s'était emboité à la perfection dans mon esprit, comme une seule et même route impossible à dévier. Elle et toutes ses multiples conséquences annexes que j'étais encore en train d'emmagasiner. Et qu'il se chargea partiellement de me balancer au visage.
« Je crois que le plus dramatique dans cette histoire, c'est que dans tous les cas, ta comédie de mal-aimé est une triste réalité. Howard n'a même pas pensé à protéger sa famille et a préféré continuer. Le comble c'est que mon père ne jurait que par toi, voulait t'aider, te sortir de tout ça, il t'aurait adopté s'il avait pu... et le tien aurait voulu m'avoir moi comme fils à ta place. On s'est fait ni**** tous les deux dès le départ. Mais pire encore, ça veut dire que depuis le début, Barnes savait, et par conséquent sa chère et tendre Veuve aussi. Belle solidarité, belle confiance chez les Vengeurs vraiment... Quelle amie... Et je parle même pas de Fury ! » s'exclama-t-il en marchant, ricanant entre deux phrases. « Ca serait être naïf de croire que, grand ami d'Howard et co-fondateur du SHIELD à ses côtés, il ne savait pas dès le début ce qui pesait sur les Stark, qu'il n'a pas ensuite confirmé la version de l'accident donnée par HYDRA pour cacher ses sales petites affaires de financements obscurs du SHIELD à ses débuts auprès de la Roxxon... en fait, mon ticket de survie, c'est de savoir les 70% que tu ignores encore, » rigola-t-il, cynique. Je me mis à marcher vers lui, menaçant, pour venir empoigner son col et le soulever de terre, fixant mes yeux d'un bleu électrique dans les siens. « Ton ticket de survie, c'est la Zone Négative, seule prison où personne ne pourra venir te tuer... ni te libérer. » « Jamais j'irai là-dedans, alors autant me tuer de suite. Et signer l'arrêt de mort de tes amis, et surtout de ta chère Pepper Potts. Stane a déjà manqué de la tuer, non ? Tu crois qu'il lui faudra encore combien avant de réussir ? Ca m'embêterait de la voir mourir, elle est si gentille, on avait passé une si bonne nuit tous les deux. » Figé une nouvelle fois, je le toisai sans comprendre. Sans vouloir comprendre. « De quoi tu parles... » « Vingt-six juillet 2003, t'étais à une soirée à Dubaï, elle s'ennuyait... je suis allé lui tenir compagnie en bon gentleman que je suis, c'est de famille. Y a pas à dire, elle a un faible pour les Stark. » « Tu mens, » m'énervai-je en refusant de voir ce que ma mémoire eidétique me ravivait automatiquement. Confirmation mémorielle que j'étais à Dubaï ce soir-là. Ivre au milieu de centaines de jet-setteurs à la villa d'un roi du pétrole. Pour changer. « Pose-moi des questions, tu veux savoir quoi ? Sa position préférée ? La localisation exacte de son signe de l'infini tatoué sous son sein gauche ? Ou peut-être cette façon qu'elle a de... » D'un seul mouvement, mon armure s'ouvrit pour m'en laisser sortir et abattre mon poing sur son visage en le projetant au sol. Je bondis sur lui, m'acharnant, défoulant ma colère soudainement incontrôlable. Je ne savais même pas si elle me venait des révélations sur mes parents ou sur Pepper. Probablement de tout à la fois au vu des larmes de rage et de chagrin qui filtraient des mes yeux. Plus je le frappais, plus je perdais pied, et le sang qui macula bientôt mes poings à tour de rôle n'y changea rien. Ce fou souriait encore même en rampant à moitié pour tenter de fuir. Je le haïssais tellement en cet instant. Tellement que j'aurais pu le tuer. L'envie vibrait dans chaque coup violent que j'abattais sur son visage, son torse, ses os. Il finit par me repousser d'un coup de pied. Je m'écrasai dans la boue à côté, le souffle court. Dans un nouveau cri je me jetai sur lui sans aucune tactique, le plaquant au sol, cherchant à le frapper encore sans vraiment y arriver. J'étais épuisé comme si le poids du monde venait de me tomber dessus. Je luttais pour ne pas croire ses paroles alors que je les savais vraies. « Arrête-moi... et tu peux dire adieu à tout ce que je sais... sur lui et sa belle-famille de barge... on sait toi et moi... que tôt ou tard tu vas merder Tony... que tu vas la perdre... parce que bon sang tu la mérites tellement pas... t'auras toujours ce truc qui déconne dans ta tête... malgré tous tes efforts... rends-toi service... mais tu peux au moins lui sauver la vie... alors... lâche... moi, » marmonna-t-il en ôtant ma main de son bras, me repoussant encore de côté.
Quel tableau pitoyable à nous battre dans la boue au milieu de nulle part. Nous battre comme lorsque nous avions 17 ans, que nous étions jeunes et stupides. Peut-être que nous l'étions plus encore aujourd'hui. Au fond je n'avais jamais compris pourquoi il en était venu à me détester à ce point. Lui que je revoyais toujours à mes côtés en voiture lorsque nous fuguions à travers le pays ou en séchant les cours pour faire les 400 coups. Assis par terre, à moitié affalé, je le regardai s'éloigner en boitant, disparaissant dans le brouillard au loin alors que je restais seul, dans le silence, encerclé par les démons de mon passé. Ceux-là même qui menaçaient mon avenir sans que je ne le sache encore.








Il était revenu. Sournoisement, subtilement, il était déjà à l'oeuvre, cet insecte au fond de mes oreilles qui grattait et grattait encore les parois de mon esprit, craquelant ses fondements à peine stabilisés depuis peu. Il vivait tapi dans les recoins de mon cerveau depuis ma naissance, s'activant ou hibernant aléatoirement en fonction des événements qui venaient marquer ma vie. C'était lui, le responsable de mes tourments les plus sombres, de mes dérives, de mes folies auto-destructrices, nourri par l'instabilité inhérente à un intellect trop grand autant que par les traumas de mes jeunes années. Et de toutes celles d'après. Je sentais la dérive menacer à l'horizon, et pourtant je me sentais impuissant à la combattre. On pouvait combattre une menace extérieure, mais pas intérieure.

Morgan avait su viser juste pour raviver l'appétit de ce parasite. J'avais beau savoir que je ne devais pas céder à ce potentiel piège, cette tentation malsaine, elle était malheureusement bien trop forte, car elle touchait à toutes les fondations de mon existence. Les ignorer était impossible. Comment ignorer le visage de cet individu affiché en grand sur mes écrans holographiques, ce meurtrier, ce requin, ce criminel multinational couvert depuis bien trop longtemps par ses avocats hors de prix, ses magouilles et autres pots-de-vins bien placés. Le dossier médical alarmant de Hugh Jones que je venais de hacker ne m'inspirait aucune compassion, aucune pitié. Cancer ou pas, mourant ou pas, je le haïssais. Je haïssais plus encore l'idée qu'une maladie me vole ma vengeance, qu'il meure avec le confort d'avoir vécu en toute impunité toutes ces décennies. Je haïssais l'idée de me sentir si mal alors que je pensais avoir vécu le pire, alors que je me pensais à l'abri du malheur à présent que j'avais Pepper. Voilà que mon cousin avait réduit à néant cette sensation d'allégresse et d'insouciance que j'avais réussi à retrouver depuis la fin de l'invasion.

J'étouffais de nouveau. J'étouffais sous ce flot de pensées, de calculs, d'émotions contradictoires qui ne me quittait plus depuis mon retour. De chaque côté, je me retrouvais face à un mur, une impasse. Les bilans comptables, les résultats d'exercice et autres historiques de la vie de la Roxxon Oil Company défilaient depuis des heures sous mes rétines épuisées, mais pourtant fixes et concentrées. Je calculais, et calculais encore. Mon plan était déjà presque terminé malgré toute la complexité qu'il demandait. Il y avait longtemps que j'aurais du le faire. Même sans savoir la vérité, juste pour rayer définitivement cette compagnie diabolique de la carte de l'économie mondiale. Je savais que je m'étais toujours empêché de la faire couler pour pouvoir pister ses connections, ses alliés de l'ombre, du Spymaster à HYDRA en passant par la Kronas Corporation. Le SHIELD s'était toujours servi de la Roxxon pour attraper de plus gros poissons. Ces salopards avaient prospéré et aujourd'hui, je comptais bien y mettre un terme malgré le court laps de temps que la maladie de Jones me conférait pour agir. Ma détermination était malheureusement à son comble et nourrissait chaque cellule d'intellect dont j'étais pourvu. J'avais eu beau tourner et retourner les paroles de Morgan dans tous les sens à la recherche de mensonges, mes propres recherches une fois revenu n'avaient fait que confirmer les faits. A partir de là, toute hésitation avait quitté mes pensées.

Mais j'étouffais, pris entre quatre murs qui se rapprochaient de moi. Quoi que je fasse, où que je regarde, où que j'aille, j'étais piégé depuis l'instant même où l'information avait atteint mon esprit. Même si j'avais trouvé la force et le courage de ne pas réagir, de continuer ma vie sans m'en formaliser, en admettant que cela ait pu être possible, je n'aurais pas pu jouer la comédie, l'indifférence, bien longtemps. Savoir que ces enfoirés avaient assassiné mes parents et demeuraient libres au-dehors m'aurait rongé, comme une tâche inexorable à accomplir sous peine de ne jamais trouver un semblant de paix. Tout mon être réclamait cette vengeance, tout en sachant qu'elle se mangerait froide comme toutes les autres.

Je n'avais juste pas le choix, et regarder de vieilles photos de mes parents après avoir ressorti des cartons poussiéreux n'aidait pas à rester rationnel. Comme si le fait soudain de savoir qu'ils avaient été assassinés, qu'ils m'avaient été arrachés par quelqu'un et non pas un coup hasardeux du destin, ravivait mon affection pour eux, effaçait le mal qu'ils m'avaient fait pendant vingt-et-un ans
au travers de leur indifférence, leur exigence, leur lassitude me concernant. Comme si cette vérité nouvellement acquise me donnait une dernière occasion de réclamer leur fierté jamais obtenue à mon égard, en les vengeant dignement. Comme un Stark.

Je me sentais de nouveau terriblement seul. Car le piège résidait tout autant dans le fait que je ne pouvais pas en parler à Pepper. Je ne le voulais pas. Elle ne méritait pas de subir le poids de mes problèmes personnels alors que le monde revenait à peine de l'horreur. Ca ne la concernait de toute façon pas, et je voulais tout sauf qu'elle réalise à quel point l'homme avec qui elle partageait ses nuits était capable du pire. Quand bien même aurais-je voulu partager un peu de ce poids avec elle, ce n'était juste pas mon style que de me confesser sur quoi que ce soit. Moi, l'autiste asocial.

De toute façon, pourrais-je jamais véritablement me confier à elle autrement qu'en étant ivre comme ces rares fois où j'avais trop parlé ces dernières années à ses côtés, en tant qu'ami ? L'image de Morgan partageant cette fameuse nuit avec elle, caressant sa peau, l'étreignant contre lui, s’immisçait toutes les minutes dans ma tête, parasite supplémentaire dont je me serais bien passé. J'avais beau savoir qu'à cette époque, elle était libre de voir qui elle voulait, je ne le supportais pas. Pas plus que je ne supportais de savoir que Morgan avait raison quand il parlait de sa vie en sursis. Comment la protéger de Stane, du Mandarin, des Hammer. Comment la protéger de moi, elle qui méritait tellement de vivre une vie sereine et joyeuse. Elle qui méritait un homme capable de faire le deuil de la mort de ses parents et non un homme s'effondrant à la moindre récurrence de son passé déprimant. Je ne voulais pas paraître plus faible que je ne m'étais déjà abaissé à le faire dans le Hangar. Je ne voulais pas qu'elle voie ce gamin meurtri que je redevenais à chaque fois que mon passé revenait sur le devant de la scène, comme une boucle incessante d'émotions tortueuses pour l'hypersensible non-assumé que j'étais. Comment ne pas la blesser en sachant qu'à la minute où je la verrais de nouveau, elle saurait. Elle saurait que quelque chose clochait, que quelque chose s'était passé entre la veille, dernière fois où nous nous étions vus, et aujourd'hui. Chance ou malchance, elle était l'une des seules sur cette Terre capable de voir au travers de toutes mes armures, tous mes masques, tous mes rôles. Si elle ne le voyait pas immédiatement, elle le comprendrait à terme, au creux du lit que nous partagions, dans mes absences, mes silences, mes insomnies qui à coup sûr allaient revenir au grand galop tant je ne pouvais plus éteindre mon cerveau sur le sujet. Accepterait-elle seulement que je lui dise que je ne pouvais justement rien lui dire ? J'en doutais, surtout à présent que nous étions ensemble.

Piégé. Condamné à perdre. Condamné au tourment permanent si je ne faisais rien, condamné au mensonge si j'agissais. Or mentir à la femme que j'aimais faisait mal. Je le savais en connaissance de cause, ne lui ayant toujours pas dit que Stane s'était échappé. Que son bourreau était en liberté, prêt à frapper de nulle part. Que j'avais été incapable d'empêcher ça, de la protéger, une fois de plus. "Tu crois qu'il lui faudra encore combien de temps avant de réussir ?" La voix de Morgan, encore et toujours, martelait ma tête. J'avais envie de hurler, de tout casser, mais tout ce que je faisais depuis des heures, c'était de rester assis face à ces dizaines d'écrans, c'était de travailler à ma vengeance, à ma propre chute inévitable. Est-ce que je me vengerais de Natasha ? De Barnes ? De Fury ? De tous ces traîtres qui savaient depuis le début ? Cela faisait mal, particulièrement de la part de Natasha. Même si je la savais pleine de secrets, je n'aurais jamais pensé qu'elle m'aurait caché quelque chose d'aussi important. Barnes avait été un pion, il était celui à qui paradoxalement j'en voulais le moins,car inconscient de ses actes. Natasha, elle, savait en toute connaissance de cause. Fury doublement. Je m'occuperais d'eux plus tard. Du moins, je m'en persuadais, car je savais qu'au fond je serais probablement bien trop abattu et las de tout pour véritablement leur faire payer.

« Monsieur, la réunion du Conseil d'administration commence dans une demi-heure, » intervint JARVIS. J'avais oublié. Cela voulait dire qu'on était déjà le matin. « Pepper peut s'en charger seule, je dois finir ça, » répondis-je. « Miss Potts déjeune avec Monsieur Jackson, elle vous l'a dit hier soir. Il doit passer un entretien d'embauche chez nous juste après. Vous aviez promis d'aller à cette réunion avec sérieux. Ce sont vos mots. » J'aurais pu faussement râler, et rire de ce rappel, mais il ne fit que rajouter une angoisse à ma liste. Jackson. Le fameux ami d'enfance avec qui elle était si complice. Hier encore, j'avais réagi à peu près posément, car depuis la fin de l'invasion, elle avait su me convaincre qu'il n'y avait rien entre elle et lui, qu'il n'était qu'un très bon ami.

Mais depuis cette nuit, ma bonne volonté s'était visiblement évanouie dans la nature. Combien de temps avant qu'elle ne réalise à quel point je n'étais pas à la hauteur ? A quel point je n'étais pas celui qu'il lui fallait ? Combien de temps avant que je ne finisse par la décevoir et que je ne la vois se désintéresser, s'ennuyer, s'éloigner de moi ? Combien de temps avant que la désillusion que j'étais passé maître dans l'art de créer chez les gens ne l'atteigne elle aussi, et qu'elle ne réalise qu'un autre était bien mieux pour elle. Un autre comme Jackson. Bien que n'en ayant pas envie le moins du monde, je quittai mon siège, éteignant tout, pour filer sous la douche et revêtir un costume d'affaires digne de ce nom pour la réunion.



Réunion pendant laquelle je ne fus pas des plus concentrés. Comparé aux révélations que je m'étais prises de plein fouet depuis ces dernières heures, les débats et résumés des derniers projets en cours de Stark Industries me paraissaient dérisoires en termes d'intérêt. Tout ce à quoi je pensais, c'était aux OPE hostiles que je comptais lancer contre la Roxxon à intervalles dispersés, en bon joueur d'échecs que j'étais. Tout ce à quoi je pensais, c'était à ces phrases qui tournaient en boucle dans ma tête, à ce discours que je servirais à Hugh Jones sur son lit de mort, avec la satisfaction de voir son désarroi sans assez de temps pour remédier à la destruction que j'aurais opéré contre son héritage, sa famille, son empire. La satisfaction que j'aurais de le voir partir en sachant qu'il aura tout perdu au dernier moment de sa vie, et que son nom sera sali à jamais. Pour un homme comme lui, cela serait un plus grand drame que toute autre chose.



Mais tout ce à quoi je pensais aussi et surtout, c'était à Pepper déjeunant en ce moment même avec Jax, insouciante, heureuse, souriante à n'en pas douter. Tout ce à quoi je pensais, c'était à l'impasse dans laquelle j'étais plongée vis-à-vis d'elle, et de notre couple à peine naissant. Quoi lui dire ? Quoi lui avouer ? Quoi lui cacher ? Comment lui faire accepter ? Comment préserver ces côtés sombres de ma vie pour la préserver elle ?
Comment ne pas gâcher ce petit havre de paix, cette petite bulle que nous avions réussi à créer depuis ces dernières semaines ? Comment ne pas perdre tous ces moments si précieux qu'elle m'offrait depuis qu'elle partageait plus qu'une partie de ma vie ? Dans ma colère vengeresse, j'étais aussi terrifié à l'idée de la perdre. La menace de Stane avait pénétré les moindres recoins de mon esprit et je parvenais de moins en moins à relativiser son importance depuis que Morgan s'était fait un plaisir de la rappeler à ma mémoire. Je ne pouvais pas imaginer la perdre. Déjà trop de fois on avait failli me la prendre définitivement et j'en subissais encore les échos émotionnels.
Je commençais seulement à toucher du doigt le bonheur d'être avec elle, de m'endormir apaisé en la tenant contre moi, d'ouvrir les yeux chaque matin sur sa silhouette tantôt endormie, tantôt éveillée. Pouvoir entamer chaque matinée et terminer chaque nuit en capturant ses lèvres relevait de petits miracles quotidiens dont je ne pouvais déjà plus me passer. « Malika, pouvez-vous servir un café bien corsé à Monsieur Stark je vous prie ? Je crois que nous sommes en train de le perdre. »
Quittant le vide et cessant de faire tourner nerveusement mon portable sur la table, ce qui semblait agacer l'audience, mes yeux roulèrent vers l'auteur de ces paroles au bout de la table, en train de lâcher le bouton du haut-parleur par lequel il venait de passer commande. Pendant une seconde mon regard noir le darda sévèrement, avant de se radoucir quelque peu en me rappelant où j'étais, et avec qui. Inutile que ma mauvaise humeur ne s'abatte sur ces personnes innocentes. D'autant plus que mon regard fut bien vite happé par l'entrée de la nouvelle secrétaire embauchée par Pepper récemment, dont la démarche assurée et le déhanché eurent de quoi perturber l'assemblée. Du moins, la partie masculine. J'eus presque l'impression que c'était la première fois que je la voyais, alors que cela faisait plusieurs jours déjà qu'elle travaillait ici. Elle était sexy. Comment ne l'avais-je pas vu avant ?

Je me giflais mentalement, détournant le regard de ses longues jambes alors qu'elle venait vers moi pour remplir ma tasse. Ne pas regarder son décolleté. Pense à Pepper. Pepper avec Jax. Quelque part. Tous les deux. Stane. Morgan. Roxxon. Jax. Assassinat. Stane. Je croisai le regard de la jeune femme, qui me sourit. Sourire que je lui rendis, sans m'attarder, envahi d'une soudaine bouffée de chaleur coupable. Le parasite avait fait son chemin, grignotant les parties stratégiques de mon esprit, affaiblissant ma volonté, favorisant les pièges dans lesquels je m'étais pourtant interdit de retomber. Stane. Morgan. Roxxon. Jax. Assassinat. Stane. La réunion se termina une heure après. Ils partirent. Elle revint, débarrassant la table, rangeant les dossiers. Je rangeais les miens, confidentiels. Ne pas la regarder. Stane. Morgan. Roxxon. Jax. Assassinat. Stane. Stane. Stane. Pepper. Jax. Stane. Je passai dans mon bureau où elle me suivit pour m'aider à ranger les dossiers, prendre des notes sur les choses à faire. M'affalant dans mon siège, exténué, je frottai mes yeux en essayant de dominer mon esprit chaotique. En les rouvrant, je réalisai qu'elle se trouvait juste à côté de moi, à moitié penchée pour me désigner le planning de la journée. Mes yeux se perdirent sur ses courbes, n'écoutant pas un mot de ce qu'elle disait. Faisait-elle exprès ? Etait-ce moi qui hallucinait où n'avait-elle pas cessé de me regarder bizarrement pendant la réunion maintenant que j'y pensais ? Stane. Pepper. Jax. Morgan. Roxxon. Piégé. Stane. Stane. Stane. Stane.
Elle était près de moi. Bien trop près de moi.



« Je suis sérieux, Tony, recommence pas à faire le con, écoute-moi. Tony ! » « Je t'écoute. » « Non, tu m'écoutes sans m'écouter. Put*** t'es vraiment qu'un crétin quand tu t'y mets. Pepper est la meilleure chose qui te soit arrivée dans la vie, et tu sais très bien qu'elle va pas revenir si tu vas pas la chercher. » « Elle est chez son père, » rappelai-je, sous-entendant clairement qu'il s'agissait du dernier endroit où je pourrais me permettre d'aller la chercher. « Elle y restera pas toute sa vie, t'as intérêt à te bouger le cul si tu veux pas la voir partir avec un autre. » « Si elle est heureuse... » « Elle était heureuse avec toi ! Tu fais exprès ou quoi ?!  Pourquoi tu te mets pas en tête que c'était toi qu'elle voulait ? Pourquoi t'as tout gâché comme ça ?! » L'énervement, l'exaspération de Happy étaient à deux doigts de faire retourner tout le restaurant de la Tour Stark, où déjeunaient les cadres. « C'est bon, t'as fini ? On peut parler de la météo maintenant ou c'est trop demandé ? » « Tu te fous de moi ? J'ai plutôt envie que toi et moi on discute de l'état dans lequel je t'ai retrouvé hier soir, » fit-il à voix plus basse, hargneux et sévère. Je maudissais Rhodey d'avoir conseillé à Happy de passer me voir pour vérifier que tout allait bien depuis le départ de Pepper. S'il n'avait pas fait ce détour, il ne m'aurait jamais trouvé ivre mort sur le sol du salon, à quelques gorgées près d'un coma éthylique. « C'est ça ta vie, Tony ? Tout bousiller à chaque fois qu'une lueur de bonheur frappa à ta porte ? T'as quoi, la trouille que ça marche ? Faut m'expliquer parce que je comprends pas, y a rien de cohérent dans ta façon d'agir.
Après tout ce qu'elle a fait pour toi, tu pouvais pas garder ta braguette fermée ? Avec les milliers de femmes que tu t'es tapées, il fallait que tu en rajoutes une ? Elle était si indispensable que ça celle-là aussi ? Comparé à Pepper ? Pepper ?! Parfois j'ai juste envie de t'en coller une et c'est ce que je ferai si tu te bouges pas pour la récupérer. Reviens ici, rassieds-toi, Tony ! »
Je n'étais pas venu pour ça. Pour me rappeler ce que je savais déjà. Pour rajouter au mépris et à la confusion que j'avais déjà envers moi-même. Happy avait bien trop raison pour que je puisse supporter de rester là plus longtemps.



L'insecte au fond de mon cerveau avait simplement continué son oeuvre. Qu'y pouvais-je si la veille au soir, en atterrissant sur le toit de la Tour après une mission, je n'avais pas pu contrer l'étreignant sentiment de solitude qui m'avait envahi à la seule pensée d'un souvenir. A la seule pensée de ses mains trouvant ma nuque et mes joues pour m'embrasser quelques jours à peine auparavant, inquiète d'avoir vu le combat à la télévision comme souvent durant tant d'années. A la différence que ces derniers temps, ses accueils avaient pu se faire avec bien plus de tendresse et d'affection. Qu'y pouvais-je si ce simple souvenir de voir son visage près du mien sur ce même toit m'avait fait plonger au fond d'une bouteille de bourbon dans les minutes qui avaient suivi, hanté par le regard de colère, de chagrin et de déception qu'elle m'avait lancé au moment fatidique.




Wheels are turning
I remember when you were mine
Now just to reach you
Baby, I'd stand in line


J'avais un don certain pour me foutre des conseils des autres, et malgré tout finir par les suivre. Happy me connaissait trop bien. Il savait qu'il avait raison, et que je savais qu'il avait raison. Le coup classique, qui faisait que je me retrouvais sur la route, seul au volant de l'une de mes innombrables voitures de sport. A l'instant même où Happy m'avait appelé pour me prévenir que Pepper avait été embauchée à Seattle par le même homme qui avait tenté de le faire avant l'invasion, j'avais su que je ne résisterais pas bien longtemps avant de craquer et de la rejoindre. Cela faisait une dizaine de jours qu'elle était partie, et environ quatre jours qu'elle avait quitté le ranch de son père pour emménager à Seattle. Je m'étais fait violence pour ne pas foncer dans le tas sous l'incontrôlable angoisse pleine de jalousie qui m'avait paralysé. Elle allait revenir. Elle ne pouvait pas faire ça. Pas après tout ce que nous avions vécu, pas après toutes ces fois où j'aurais donné ma vie pour sauver la sienne, pas après ces semaines passées ensemble. Tu parles. Après une telle trahison, évidemment qu'elle ne reviendrait pas. Je lui avais juste donné la meilleure raison de fuir, de me mépriser enfin comme le reste du monde. Je lui avais juste donné l'occasion de sauver sa vie loin de moi.

Même si je m'en mordais les doigts à en enchaîner les verres, retour de cette saleté de spirale infernale qui avait rythmé bien des années de mon existence. J'avais cru que l'éloigner de moi était une bonne idée, mais j'avais sous-estimé mon incapacité à vivre sans elle. Je ne pouvais pas. A chaque moment de la journée, le moindre objet, le moindre lieu, me rappelait sa présence tant elle avait occupé chaque partie de ma vie. Passer devant son bureau déserté me torturait. Errer dans son appartement plongé dans l'obscurité, figé comme elle l'avait laissé, n'avait fait que casser un peu plus à chaque fois le faux espoir auquel je m'étais raccroché de la voir revenir, ne serait-ce que pour récupérer des affaires. J'avais attendu. Attendu encore. Laissé des messages, des dizaines de messages, à des heures plus improbables les unes que les autres. Juste pour la convaincre de me laisser m'expliquer, de me laisser m'excuser.

Au fil des jours j'avais progressivement réalisé à quel point la fracture était bien plus grande que ce que je croyais. A quel point je risquais définitivement de la perdre. Une fois de plus. Par ma faute. Je ne savais pas encore ce que j'allais lui dire, comment j'allais m'y prendre pour ne pas recevoir une gifle au premier mot franchissant ma bouche. Tout ce que je savais était que je ne pouvais plus attendre, surtout pas en la sachant à la merci de ce prétendant camouflé en employeur innocent. Il croyait quoi, que je ne le voyais pas venir ? J'accélérais, alors même que je grillais déjà de loin les limitations de vitesse. Sans me l'avouer, je savais que si je ne retrouvais pas Pepper, l'insecte allait finir son travail. Et j'allais faire une bêtise.

La route défilait sous mes yeux, interminable, mais nécessaire à mes réflexions. Même si j'appréciais la fonction "vol", je n'en avais usé que pour échapper aux paparazzis à mon départ de New York. Ensuite, retrouver l'asphalte sous les roues était un plaisir apaisant que je ne risquais pas de perdre de si tôt. J'arrivai à Seattle, après des heures de route sans aucune pause, à la nuit tombée. Laissant JARVIS me guider jusqu'à sa nouvelle adresse, je me faufilai dans sa rue avant de me garer au bas de son immeuble. Je descendis pour observer les lieux.



Le quartier avait l'air sympa. Mais quelle importance, elle ne devait en aucun cas y rester. J'ignorai les regards des gens qui se baladaient, d'abord attirés par la voiture unique en son genre qui venait de débarquer dans un bruit de moteur ronronnant, puis par son propriétaire.
Comme d'ordinaire, l'hésitation sur mon identité fut la première, avant que mon nom ne commence à se faire entendre. Je m'en fichais. Marchant sur le trottoir, le coeur battant légèrement plus vite que la normale de me retrouver aussi près d'elle depuis dix jours, j'avisai la hauteur du building et sortis un mini-drone volant de la poche intérieure de ma veste. Je le laissai décoller et se rendre à l'étage concerné, pour effectuer un scan thermique rapide. Elle n'était pas là. Soulagement et contrariété, frustrant paradoxe. Problème. Où était-elle ? L'idée qu'elle soit avec lui me crispa. Je retournai dans ma voiture et allumai les écrans holographiques de JARVIS, teintant les vitres pour ne pas être reconnu de l'extérieur. Je m'employai rapidement à géolocaliser le portable de Pepper. J'eus un instant d'hésitation, avant de me décider à géolocaliser également celui du PDG chez qui elle prévoyait de travailler. Mon sang en fit qu'un tour en le trouvant au même endroit que le sien, à moins d'un mètre d'elle. Le moteur vrombit de nouveau alors que je parcourais la ville à toute vitesse, me souciant peu du code de la route comme à l'accoutumée. Je finis par ralentir et me garer en double file juste devant le restaurant où ils avaient visiblement décidé de dîner. En tête-à-tête.

Ou presque. Je quittai le véhicule en reboutonnant ma veste de costard, marchant d'un pas conquérant jusqu'à l'intérieur du restaurant. Mon radar fonctionnant toujours à la perfection, mes yeux se focalisèrent en un instant sur sa longue chevelure rousse. Je me dirigeai vers sa table, ignorant le serveur qui voulut me demander pour combien de personnes je souhaitais une table. Mon coeur s'emballa à chaque pas qui me rapprocha d'elle, pourtant je me fis violence pour refouler la peur qui m'étouffait. Je ne savais toujours pas ce que j'allais faire, mais je ne pouvais plus reculer. C'était ça ou laisser ce type face à elle gagner et me la prendre. Mon sens de l'improvisation allait être mis à l'épreuve une fois de plus.

Attrapant une chaise non loin, je la tournai et la posai entre les deux, à leur table, m'y asseyant tourné vers Pepper sans leur demander une quelconque permission, qui m'aurait été refusée sans aucun doute. « Avant que tu dises quoi que ce soit, je t'en prie laisse-moi parler. Je sais que tu veux pas me voir mais je te demande juste de me laisser m'expliquer... » la suppliai-je d'entrée en joignant mes mains sur la table face à elle. Sauf qu'une voix s'interposa. « Excusez-moi ? Nous sommes en train de dîner... » Je me redressai, mon regard cherchant faussement au plafond et ailleurs d'où pouvait venir cette voix, ignorant volontairement l'individu à ma gauche les premières secondes pour bien lui faire comprendre à quel point il n'existait pas, et qu'il n'existerait pas pour Pepper tant que je serais là. Qui me parle ? Personne. Ah si, tiens, il y avait un truc assis pas loin.



« Tony Stark, » me contentai-je de répondre en lui tendant ma main, voire attrapant à moitié la sienne avant qu'il ne réagisse, pour la secouer et la laisser retomber en suivant. J'en profitai pour attraper une olive dans l'assiette à tapas sur la table, et Pepper retrouva toute mon attention dans la seconde qui suivit. Mon nom devrait suffire à faire comprendre à cet homme qu'il pouvait dégager la zone. « Je suis désolé, Pepper, tu me manques, je veux que tu reviennes, okay... Il faut que tu me laisses m'expliquer... juste toi et moi, je t'en prie... »
« Monsieur Stark, vous dérangez... » Je gratifiai la nouvelle intervention inoportune d'un sourire s'aparentant plus à une grimace qu'autre chose, en bon sale gosse que j'étais. Je perdais pied plus qu'autre chose face à la froideur de Pepper, face à cet homme qui ne trompait personne quant à ses intentions.
« Hey, mais attendez, vous ne seriez pas celui qui veut l'embaucher ? Quelle coïncidence, moi aussi ! » m'exclamai-je soudain dans un faux éclair de lucidité, sarcastique. « Vous pensez avoir de quoi rivaliser ? Vous voulez qu'on évalue les enchères sur son salaire ? Mieux, vous voulez qu'on parle de sa vie à Stark Industries ? Des challenges ? Des appartements privés ? Des aventures en tant que Rescue ? De ses amies Vengeurs et de toute sa vie qu'elle a construit là-bas ? Vous offrez quoi vous ? Métro-boulot-dodo et une prime chocolat à Noël ? Vous croyez pouvoir avoir une femme comme elle avec votre petit costard de contrefaçon et votre sourire colgate ? Vous avez déjà dirigé la résistance contre une invasion alien ? Parce que moi oui. Vous voulez qu'on parle du fait qu'elle soit là non pas parce que votre entreprise l'intéresse mais parce qu'elle m'en veut ? Vous croyez que c'est un bon facteur de motivation ? C'est un vote sanction, vous n'êtes d'aucun intérêt, elle aurait pu aller à Atlanta ou à L.A. que ça aurait été la même chose. »

Je savais que j'aurais du me taire au moment même où les mots avaient commencé à franchir mes lèvres dans un flot continu, hors de contrôle. Le grain de sable dans les rouages de mon esprit venait de faire planter toute retenue qui aurait été pourtant bienvenue dans cette situation. Je ne pouvais juste pas ne pas paniquer, seul contre deux, seul face à la peur de ne pas savoir si elle avait déjà passé une nuit avec lui ou que sais-je pour m'oublier, pour se venger, pour quoi que ce soit. Même si je la savais au-dessus de ce genre de choses, l'idée ne pouvait s'empêcher de flasher devant mes yeux. Angoissé à l'idée de la voir signer chez cet homme et ne jamais revenir ne serait-ce que graviter dans mon existence. Or, quand j'avais peur, comme tout animal blessé, menacé, je sortais les crocs, je devenais agressif, virulent. Je devenais cette carapace que le monde connaissait. Je devenais plus stupide encore.
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Virginia P. Potts
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MessageSujet: Re: Hello from the other side ; I must've called a thousand times to tell you I'm sorry for everything that I've done   Hello from the other side ; I must've called a thousand times to tell you I'm sorry for everything that I've done EmptyDim 6 Déc - 23:43

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Hello from the other side; I must've called a thousand times to tell you I'm sorry for everything that I've done



    - Papa, tout va bien ! M’exaspérais je en suivant la propriétaire de mon nouvel appartement afin qu’elle me présente mon nouveau chez moi. Pour la millième fois je suis bien arrivée, et je suis déjà à mon appartement. Pas de quoi s’inquiéter. Continuais-je en remerciant  la jeune femme lorsqu’elle m’ouvrir la porte et me laissa pénétrer dans l’entrée. Je te rappelle plus tard lorsque je me serai installée, d’accord ? Repris je  avec une voix calme pour espérer calmer mon paternel qui n’en finissait plus de s’inquiéter à tout va depuis que j’étais arrivée en trombe chez lui quelques jours plus tôt. Et je ne pouvais pas vraiment le blâmer. Okay, à plus tard Papa ! Saluais-je avant de définitivement raccrocher non sans lâcher un petit soupir de soulagement.  Désolée. M’excusais-je.

    - Oh je vous en prie, je connais ça aussi ! S’amusa t-elle en riant quelque peu. Toutes les filles devenues femme devaient avoir une anecdote similaire à raconter avec l’incontournable papa poule dans le rôle principal. On fait le grand tour ? Me demanda t-elle.




Avec un sourire, je commençais à la suivre à travers les pièces et écoutais religieusement toutes ses présentations et explications. Par soucis de facilité au vue de mes circonstances, j’avais choisi un appartement meublé. Je n’avais que peu envie de retourner à New York pour récupérer mes meubles. Meubles qui au final n’étaient même pas vraiment le mien vu que je n’avais pas déboursé un centime pour les acheter. Si l’on voulait être pointilleux, tout ce qui était à la Tour appartenait à Tony ou à Stark Industries. Et autant dire que tout de suite, je n’avais aucunement envie de posséder quelque chose qui venait de lui. Les seules choses que j’avais pris la peine de rapporter avec moi en quittant mon ancien lieu de résidence et de travail étaient mes vêtements, chaussures et accessoires. Ou du moins tout ce que j’avais pu faire rentrer dans mes deux valises. Bien entendu, j’avais pris soin de laisser le collier et les boucles d’oreilles  qu’il m’avait acheté lors de nos moments de complicité à la fin de l’invasion. Le geste était à la hauteur de sa trahison et dans ma déception et dans ma colère, j’espérais que cela lui fasse du mal. Dans mon esprit à ce moment même, souffrir était tout ce qu’il méritait.  Même si, il ne devait pas souffrir tant que ça de mon départ. Il en profitait probablement pour reprendre ses vieux travers. J’avais été de stupide de croire que j’aurais pu être celle qui allait le changer sur ce pan là de sa vie personnelle.  Comme quoi, j’aurais du écouter mon père et retenir la leçon que Tony avait si bien inculqué à toutes ses conquêtes.  Je m’étais vu plus importante que toutes les autres de part mon amitié avec lui et la chute n’en était que plus douloureuse encore.


Je serrais les dents agacée et me reconcentrais sur les dires de mon interlocutrice. La visite était pratiquement terminée et je n’en avais pas écouté la moitié. J’espérais secrètement que la propriétaire n’avait rien remarqué et n’avais pas pris mon silence pour du désintérêt. Je n’aimais pas paraitre malpolie. Mettant de côté mes pensées noires, je glissais une ou deux remarques bien placées dans la dernière pièce de l’immense appartement qui était maintenant le mien jusqu’à ce que je décide de changer d’endroit. Je remerciais la jeune femme et la raccompagnais jusqu’à la porte de l’immeuble avant de retourner me cloitrer dans mon petit chez moi. Je laissais tomber mon dos contre la porte close et fermais les yeux. J’apportais ma main droite à ma tempe et massais lentement. J’étais crevée et mon corps commençait à se plaindre de mes nuits blanches.   Malheureusement, je n’arrivais pas à fermer les yeux sans avoir des flashs des corps  enlacés de Tony et de mon ex secrétaire. Cette vision allait me hanter pour un bon moment j’en avais bien peur. Mais au final, ce n’était même pas cette image de leurs ébats qui me faisait le plus souffrir mais bien les souvenirs que j’avais de nos moments de tendresse et de complicité.


Je lâchais un soupir et effaçais du bout des doigts les larmes qui s’étaient mise à couler silencieusement sur mes joues.  Je pris quelques minutes pour mettre mes émotions sous clé. Une fois calée, je laissais mon regard embrasser la pièce principale que j’apercevais depuis la porte d’entrée. N’ayant pas vraiment prêtée attention lors de la visite, j’entrepris de me familiariser avec l’endroit. L’appartement n’était pas comparable à celui que j’avais laissé mais je le trouvais pas mal. Les grandes fenêtres de la pièce principale et la couleur crème de la pièce donnaient un côté épuré et paisible à l’endroit finement équipé et meublé.  Je sentais d’avance que j’allais passer pas mal de temps dans cette pièce. Et puis la cuisine américaine dernier cri qui était séparée du reste de la salle de séjour par un ilot de travail ne faisait que renforcer mon sentiment. Quiconque me connaissait savait que j’aimais passer du temps derrière les fourneaux pour faire la cuisine et la pâtisserie.


Après un dernier petit tour dans cette immense pièce à vivre, je passais dans les autres pièces qui étaient beaucoup moins intéressantes à mon goût. Exténuée par le voyage et toutes les autres choses qui se bousculaient dans mon esprit, je revins dans la salle de séjour et m’affalais sur le plus sofa. Je me relevais cependant bien vite et me dirigeais vers mon sac à main. J’ouvris ce dernier pour attraper la boite de somnifères qui se trouvaient au fond de mon sac. Mon père me les avait donnés après avoir compris que je passais mes nuits à regarder dans le vide sans dormir. Je n’y avais pas encore touché. Cependant la journée de demain allait être chargée et j’avais besoin d’être un peu reposée pour pouvoir l’affronter. Je devais défaire mes valises et rangeais mes affaires avant de faire les courses pour remplir mon frigo totalement vide.  Oubliant mon ventre qui grognait famine, je versais de l’eau dans un verre et posais un cachet dans ma main. J’avalais le tout rapidement avant d’ouvrir ma plus grosse valise pour prendre le plaid que j’avais eu l’idée de prendre avec moi. Heureusement que l’été était encore là et que les températures étaient assez élevées pour pouvoir me permettre de dormir sans couette. Il fallait croire que j’avais déménagé au bon moment.



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Je fus un instant déboussolée en ouvrant les yeux sur les murs nus de ma nouvelle chambre.  J’habitais ici depuis maintenant trois jours mais manquais encore cruellement d’habitude. Et puis sans peintures ou cadres aux murs, la pièce me paraissait terne et sans chaleur. Néanmoins le lit double de la pièce était bien pus confortable que le canapé du salon. Mon dos et mes cervicales avaient payé le prix fort lorsque j’avais pris la décision de m’endormir dans la pièce principale le jour de mon emménagement.  Ne souhaitant pas m’attarder dans cette chambre encore plongée dans le noir et sans vie, je me levais sans trop trainer et me dirigeais vers la salle de bain attenante. Autant dire que cette dernière était superbe et spacieuse. C’était probablement la plus belle pièce après la salle de séjour et sa fantastique cuisine que j’avais eu l’honneur de tester la veille après avoir fais des courses digne de ce nom.  Un bon repas chaud m’avait permis de lutter contre mon coup de blues et mes démons. Seattle n’était pas New York et ça je ne pouvais pas m’empêcher de le ressortir. Sans me sentir perdue dans cette grande ville inconnue, je ne m’y sentais pas à ma place. J’avais le mal du pays aussi amusant que cela pouvait être. Ma vie d’avant me manquait. Malheureusement pour moi, il m’était impossible d’y retourner. J’espérais néanmoins qu’avec un peu de temps, je finirai par me faire à Seattle. Finalement, pour le moment je n’avais pas fait grand-chose et n‘avait rencontré personne. Cela changerait forcément à un moment ou un autre.  Malgré la boule désagréable au fond de mon estomac, je me voulais optimiste. En définitive, l’optimisme était tout ce qu’il me restait.


Bien décidée à me détendre et à éloigner mes mauvaises pensées – au moins pour un temps- je pris une douche longue et brûlante.  De quoi bien commencer cette nouvelle journée qui serait normalement bien plus tranquille que la précédente. Toutes mes courses étaient faites et je pouvais donc profiter de la journée pour me balader dans mon quartier et dans le centre ville. Je ne connaissais rien de Seattle et je comptais bien en découvrir un peu plus. J’espérais découvrir l’endroit idéal pour prendre un café. Le petit endroit où je finirais à l’avenir lorsqu’il me venait l’envie de prendre n café et une petite gourmandise. Rien ne serait comme New York mais cela ne voulait pas dire que je n’avais pas le droit de reproduire certaines petites habitudes. Forte de cette idée et de cette envie qui ramena le sourire sur mon visage, je retournais dans ma chambre et ouvrais la porte de mon dressing rangé de la veille. A cause de l’invasion et de ce qui avait suivi, je n’avais pas autant d‘affaires qu’avant ce qui rendait le dressing de taille conséquente assez vide. J’avais cependant de quoi me mettre sur le dos et ne m’en plaignais pas.   Je choisissais rapidement une tenue adaptée au temps et à la saison.  Je quittais finalement mon appartement et partis à la découverte des rues et de l’architecture particulière de cette ville.  Après tout, je n’avais pas d’obligation avant le sir même ou je devais ma rendre dans un  restaurant huppé de la ville pour découvrir mon futur patron. Patron que je connaissais déjà bien entendu et que j’avais déjà vu à quelques reprises. Les présentations n’étaient donc pas nécessaires mais il avait insisté. Qui étais-je alors pour dire non ?


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Je fus un instant déboussolée en ouvrant les yeux sur les murs nus de ma nouvelle chambre.  J’habitais ici depuis maintenant trois jours mais manquais encore cruellement d’habitude. Et puis sans peintures ou cadres aux murs, la pièce me paraissait terne et sans chaleur. Néanmoins le lit double de la pièce était bien pus confortable que le canapé du salon. Mon dos et mes cervicales avaient payé le prix fort lorsque j’avais pris la décision de m’endormir dans la pièce principale le jour de mon emménagement.  Ne souhaitant pas m’attarder dans cette chambre encore plongée dans le noir et sans vie, je me levais sans trop trainer et me dirigeais vers la salle de bain attenante. Autant dire que cette dernière était superbe et spacieuse. C’était probablement la plus belle pièce après la salle de séjour et sa fantastique cuisine que j’avais eu l’honneur de tester la veille après avoir fais des courses digne de ce nom.  Un bon repas chaud m’avait permis de lutter contre mon coup de blues et mes démons. Seattle n’était pas New York et ça je ne pouvais pas m’empêcher de le ressortir. Sans me sentir perdue dans cette grande ville inconnue, je ne m’y sentais pas à ma place. J’avais le mal du pays aussi amusant que cela pouvait être. Ma vie d’avant me manquait. Malheureusement pour moi, il m’était impossible d’y retourner. J’espérais néanmoins qu’avec un peu de temps, je finirai par me faire à Seattle. Finalement, pour le moment je n’avais pas fait grand-chose et n‘avait rencontré personne. Cela changerait forcément à un moment ou un autre.  Malgré la boule désagréable au fond de mon estomac, je me voulais optimiste. En définitive, l’optimisme était tout ce qu’il me restait.


Bien décidée à me détendre et à éloigner mes mauvaises pensées – au moins pour un temps- je pris une douche longue et brûlante.  De quoi bien commencer cette nouvelle journée qui serait normalement bien plus tranquille que la précédente. Toutes mes courses étaient faites et je pouvais donc profiter de la journée pour me balader dans mon quartier et dans le centre ville. Je ne connaissais rien de Seattle et je comptais bien en découvrir un peu plus. J’espérais découvrir l’endroit idéal pour prendre un café. Le petit endroit où je finirais à l’avenir lorsqu’il me venait l’envie de prendre n café et une petite gourmandise. Rien ne serait comme New York mais cela ne voulait pas dire que je n’avais pas le droit de reproduire certaines petites habitudes. Forte de cette idée et de cette envie qui ramena le sourire sur mon visage, je retournais dans ma chambre et ouvrais la porte de mon dressing rangé de la veille. A cause de l’invasion et de ce qui avait suivi, je n’avais pas autant d‘affaires qu’avant ce qui rendait le dressing de taille conséquente assez vide. J’avais cependant de quoi me mettre sur le dos et ne m’en plaignais pas.   Je choisissais rapidement une tenue adaptée au temps et à la saison.  Je quittais finalement mon appartement et partis à la découverte des rues et de l’architecture particulière de cette ville.  Après tout, je n’avais pas d’obligation avant le sir même ou je devais ma rendre dans un  restaurant huppé de la ville pour découvrir mon futur patron. Patron que je connaissais déjà bien entendu et que j’avais déjà vu à quelques reprises. Les présentations n’étaient donc pas nécessaires mais il avait insisté. Qui étais-je alors pour dire non ?


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Il était pile huit heures lorsque le taxi me déposa devant le restaurant. Je détaillais un instant l’enseigne avant de tendre un billet de vingt dollar au conducteur en lui disant de garder la monnaie. L’homme remercia et repris sa course lorsque je fermais la portière.  J’hésitais un instant avant de finalement passer la double porte automatique. Je me présentais à l’accueil et suivis l’hôtesse pour arriver à la table où Voight était déjà installé. Je souris professionnelle en le voyant se lever et serrais sa main coupant court à tout autre tentative qu’il pouvait avoir. Je n’étais pas là pour être son amie ou son jouet. J’avais assez donné dans ce département. J’étais là pour être la seconde de sa compagnie et son employée modèle. Pas autre chose. Du moins pour le moment même si il était évident que je ne changerai pas d’avis. Voight était un homme agréable à l’œil et assez charmant sous ses airs de requin mais il n’était pas Tony. Et malgré la douleur que je ressentais je me devais d’être honnête envers moi-même et cela dans le but d’avancer et de franchir les étapes vers la guérison.  C’était le seul moyen que j’avais de m’en sortir et d’accepter la leçon qui m’avait été donné pour ne pas refaire bêtement les mêmes erreurs.  Ça faisait mal mais j’étais la seule à blâmer pour ma stupidité.


    - Vous êtes ravissante Mlle Potts. Me complimenta t-il en tirant ma chaise en parfait gentleman. Même si je n’en attendais pas moins vu votre réputation de femme élégante. Continua t-il en reprenant sa place. Je lui adressais un sourire poli malgré le sentiment désagréable qui courra le long de mon bras. Je cachais mon soudain malaise en replaçant correctement mes mèches rousses bouclées pour l’occasion sur le côté gauche de ma nuque. Je vous sers un verre de vin ? J’ai pris la liberté de commander une bonne bouteille en vous attendant, j’espère que cela ne vous dérange pas. Rajouta t-il en  penchant la bouteille dans ma direction en signe d’invitation.

    - Cela ne me dérange aucunement, je suis sûre que vous avez des biens meilleurs goûts que les miens. Le flattais j’en lui tendant mon verre dans lequel il laisse couler le liquide rouge.

    - Etiez-vous déjà venue à Seattle ? Me questionna t-il par la suite alors que nous glissions quelques regards à nos menus.

    - Seulement pour affaires j’en ai bien peur. Je n’ai jamais eu le temps de découvrir cette ville dont on n’a fait que me vanter les mérites. Lui répondis-je en lui glissant un sourire. Je faisais ce métier depuis bien trop d’années pour ne pas savoir quoi dire ou comment le dire. J’avais acquis un certain talent dans ce domaine. Je compte cependant bien remédier à cela.  Si vous avez des suggestions de lieux à visiter, je suis preneuse. Repris je en penchant légèrement la tête sur le côté.

    - Madame, Monsieur avez-vous fait votre choix ? Nous questionna un serveur à l’allure pincé et certainement nouveau vu sa nervosité palpable. Après quelques plaisanteries et rires de circonstance, le jeune homme plus détendu se retira. Une conversation légère débuta entre nous sur un peu tout et rien. Il n’était pas poli de directement venir au sujet de notre rendez vous. Ce n’était pas comme ça que cela fonctionnait. Les situations sérieuse arrivaient en général après l’entrée voir parfois même juste avant le dessert suivant la nationalité des participants.

    -  Avant que tu dises quoi que ce soit, je t'en prie laisse-moi parler. Je sais que tu ne veux pas me voir mais je te demande juste de me laisser m'expliquer. S’interposa tout à coup uen voix puis son propriétaire qui ne se gêna aucunement pour transgresser mon espace personnel. Surprise par cette apparition soudaine, je sursautais violemment sur ma chaise.

    - Non mais ça ne va pas ! M'indignais-je soudainement de très mauvaise humeur sans pouvoir m’en empêcher perdant ainsi pour quelques secondes les manières impeccables que j’avais déployé depuis le début de cette soirée. Furieuse, je foudroyais Tony du regard. Dire que j’étais stupéfaite par son culot serait mentir. Il ne m’avait que trio bien habituées au fil des années.  Exaspérée, je décalais ma chaise pour éviter de me trouver trop près de lui. Une distance de sécurité était nécessaire à présent entre nous. Et cela non pas parce que je risquais de craquer et de lui déclarer mon amour toujours fort mais plutôt parce que j’allais craquer et lui exploser mon verre en cristal sur la tête. Comment osait-il. Si i croyait que j’allais oublier les images dont j’avais été témoin, il se mettait le doigt dans l’œil jusqu’au coude.  Ni oublier ni pardonner. Et si il pensait que ses excuses allaient changer quelque chose il n’était pas au bout de ses peines. Rien ne pouvait justifier ce qu’il avait fait à mes yeux rien.  Et le voir rabrouer mon nouvel employeur de la sorte ave tant d’arrogance débile et mal placée ne faisait qu’accroitre mon énervement. Comme vous avez pu le voir Monsieur Voight, tout ce que les médias et la presse à scandale racontent sur Tony Stark est vrai. Intervenais-je. A une chose près cependant. Ils s’entêtent à l’appeler un homme alors que clairement après un tel discours l’on se rend clairement compte qu’il n’est qu’un petit garçon. Terminais-je en adressant un sourire serré mais toujours poli à Tony.   Voight cacha un sourire amusé derrière le bord de son verre de vin.

    - Vos plats. Coupa le serveur. Est-ce que Monsieur dîne avec vous ? Nous demanda t-il un peu confus en voyant Tony le parasite.

    - Oh non il ne faisait que passer. Cela vous dérangerait il de le ramener à la sortie ? Il doit vaquer à ses autres… obligations. Rajoutais-je à voix basse sur le ton de la confidence.  Le serveur hocha la tête et demanda à Tony de le suivre alors que peste jusqu’au bout je lui adressais un dernier sourire innocent en guise d’au revoir. Qu’il aille au diable.


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Anthony E. Stark
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MessageSujet: Re: Hello from the other side ; I must've called a thousand times to tell you I'm sorry for everything that I've done   Hello from the other side ; I must've called a thousand times to tell you I'm sorry for everything that I've done EmptySam 12 Déc - 23:23




Hello from the other side



I'm sorry for everything I've done
From the second that I was born it seems I had a loaded gun
And then I shot, shot, shot a hole through everything I loved



« Comme vous avez pu le voir Monsieur Voight, tout ce que les médias et la presse à scandale racontent sur Tony Stark est vrai. A une chose près cependant. Ils s’entêtent à l’appeler un homme alors que clairement après un tel discours l’on se rend clairement compte qu’il n’est qu’un petit garçon. » Elle venait de me traiter de petit garçon, ou je venais de rêver. J'arquai un sourcil, encaissant avec mon flegme habituel. Ou le faisant croire. « Faux. Je suis pas petit. Je suis juste à la bonne taille, ni trop grand ni trop nain, » rétorquai-je avec un faux sérieux, ironie plus que jamais mal placée. Ce qu'elle m'avait dit, et surtout le ton, la froideur, le regard avec lequel elle l'avait fait, m'avaient blessé, mais plutôt mourir que de le montrer. Surtout devant un rival, ou du moins cette chose qui se pensait comme tel. Son rire à peine caché irrita mon égo sans grande surprise. Je tournai mon attention dans sa direction. « Vous êtes encore là vous ? Ah oui j'oubliais, vous ne vouliez pas juste l'embaucher ce soir, mais aussi l'emballer. Oups, c'était un secret ? Mes excuses, » grimaçai-je, absolument pas désolé de lui casser ses faux-semblants de gentleman de bas étage prévisible depuis l'autre bout de la planète même pour un aveugle de dos. Son malaise léger mais présent m'inspira plus encore pour achever de l'exposer en plein jour. « De toute façon, j'imagine que même Pepper vous avait vu venir avec vos gros sabots. J'ai pas raison Pep' ? Ca se voit tellement qu'il veut coucher avec toi. » Arrête-toi. Tu vas trop loin. Les tables alentours nous regardaient de manière de moins en moins discrète, ce que je voulais d'ailleurs, histoire de continuer de plonger cet abruti dans l'embarras le plus total en la matière. S'il pouvait même en arriver à fuir en prenant peur de l'influence que je risquais d'avoir dans son quotidien s'il me prenait Pepper, et s'il pouvait filer à l'anglaise, cela ne m'arrangerait que plus encore. « Vos plats. Est-ce que Monsieur dîne avec vous ? » intervint le serveur. « Oui. Je prendrai un... » « Oh non il ne faisait que passer. Cela vous dérangerait il de le ramener à la sortie ? Il doit vaquer à ses autres… obligations. » « Absolument pas. Je... » Mais je n'eus pas le temps de poursuivre car je fus raccompagné jusqu'à la sortie bien malgré moi, sans pour autant être malmené. Je n'étais pas n'importe qui et comme souvent on prenait des pincettes avant d'oser froisser un Stark, a fortiori Iron Man. Avant de passer la porte, je m'arrêtai et me retournai, dévisageant tour à tour les deux serveurs qui m'avaient ramené jusqu'ici.

« Vous, vous étiez aux cuisines, et vous, vous étiez ouvrier sur le Projet Gardien. Je me souviens de vous, je savais que j'avais déjà vu vos visages quelque part, » dis-je en les pointant de l'index à tour de rôle. Cela servait d'avoir une mémoire eidétique. C'était une partie de mon intellect que souvent les gens avaient tendance à oublier. Moi le premier. Ironie. Trop de choses passaient dans mon esprit à chaque seconde, et je m'imposais de laisser passer bien de ces dernières si je voulais conserver une certaine stabilité mentale, dans la mesure du possible. La plupart du temps, je me rappelais de tout, mais refusais d'y accorder de l'importance pour éviter toute surcharge. Leurs quelques cicatrices discrètes sur le cou n'avaient fait que raviver dans la foulée une suite d'associations d'idée qui avaient débloqué mes souvenirs de cette sombre période, encore trop récente à mon goût. « Ravi que vous vous en soyez sorti, messieurs, » dis-je néanmoins sincèrement en leur tendant la main pour la serrer avec énergie. Il y avait bien trop de visages qui s'étaient évanoui à jamais dans ce Hangar, durant cette invasion, cette énième guerre. Cette guerre avait marqué chaque survivant, et je savais que pour beaucoup, voire la plupart, les Vengeurs avaient retrouvé toute leur place dorée en ayant mené brillamment la Résistance. Bien que j'étais effectivement sincère, je n'allais pour autant pas me priver du prestige et de la reconnaissance que mon ancien rôle en tant que Directeur du SHIELD et héros incontesté me conféraient. Si cela pouvait me permettre de grappiller quelques instants auprès de Pepper, je n'allais pas me priver.

« Je sais que vous faites votre boulot. Mais vous voyez, j'ai absolument besoin de parler à cette femme encore quelques secondes. Je pense que vous savez comme moi à quel point l'invasion a pu nous ouvrir à tous les yeux sur bien des choses... Je n'échappe pas à la règle, alors en l'honneur de cette guerre menée côte à côte, je vous demande cette faveur... » J'étais bon. J'étais même très doué quand je le voulais. Roi de la manipulation à mes heures perdues à n'en pas douter. La technique majeure était de penser chaque parole. Car bien que je n'étais pas un soldat par vocation tel que Steve, je l'étais par la force des choses, le statut de Vengeur, les guerres précédemment menées pour la survie de l'Humanité. Et j'avais énormément de respect pour toutes ces personnes qui avec ou sans pouvoir, nous avaient suivi dans la bataille. Sincère, avec un objectif annexe, voilà quelque chose que je faisais souvent. Quelque chose qui me faisait passer tout aussi souvent pour un salopard fourbe et menteur, alors que je ne l'étais pas. Ou différemment. Les deux hommes se consultèrent du regard. Je sentis leur fléchissement avant même qu'ils ne s'écartent pour me laisser passer. J'étais vraiment doué, définitivement. Je les remerciais d'un geste de la tête et d'un regard entendu. De retour à la table de Pepper, laissée là avec son prétendant démasqué à voix haute pour mon plus grand plaisir de jaloux assumé, je ne m'assis pas et me contentai de m'adresser à elle, ignorant totalement "l'autre".

« Je n'ai aucune autre obligation à part toi. Que tu le veuilles ou non, toi et moi on doit avoir cette conversation, j'attendrai le temps qu'il faudra. mais je laisserai pas les choses se finir comme ça, » Les mains dans les poches, je la quittai du regard pour revenir sur mes pas, non sans faire une halte près de son interlocuteur du soir. Je me penchai légèrement pour lui murmurer à l'oreille, sans grande discrétion cependant, et à voix haute. « Si j'étais vous, je vérifierais le cours de la bourse demain matin, le système financier est encore précaire depuis l'invasion, on ne sait jamais ce qui peut arriver, » le menaçai-je à demi-mot avec un sourire, lui accordant un dernier clin d'oeil mesquin en tapant son épaule. Histoire de lui confirmer qu'il ne faisait vraiment pas le poids face à moi, et qu'en plus il risquait d'y perdre et non d'y gagner.

Avec la situation qui était la mienne, la colère latente qui m'habitait concernant le meurtre de mes parents, et mon plan de vengeance par la manipulation de l'économie et des finances à l'égard de la Roxxon, entre autres choses, mieux valait ne pas trop se placer parmi mes adversaires, même à plus petite échelle. Les limites pouvaient très vite devenir floues lorsque les émotions et les sentiments s'immisçaient dans la chaîne de raisonnement. Que dire de la difficulté de rester maître de soir lorsqu'on avait de surcroit était élevé avec l'argent et le pouvoir. Mes frontières n'avaient clairement jamais été les mêmes que celles du commun des mortels. Quittant le restaurant d'une démarche nonchalante et cynique, je remerciai les deux serveurs en repassant entre eux, ayant tenu parole à leur grand soulagement quant à mon temps réduit de parole accordé peu avant. Je retrouvai la fraîcheur extérieure, et disparut dans l'habitacle teinté de ma voiture de sport. Mon apparence assurée s'affaissa instantanément alors que mon regard se reportait sur la baie vitrée du restaurant d'où je pouvais encore voir la silhouette de Pepper. Avec l'autre. Ma gorge se noua de nouveau alors que je mettais le contact dans un vrombissement reconnaissable, sous l'oeil des passants admiratifs que je ne voyais même pas, perdu dans mes inquiétudes. Quittant ma place, j'avisai la voiture de mon "ennemi" du moment garée non loin. Sans même réfléchir, je passai à côté en la frôlant après avoir quitté ma voie pour rouler un instant à contre-sens. Des klaxons retentirent mais je les ignorai. J'ouvris la portière brutalement pour venir percuter et rayer méchamment le véhicule dans un volcan d'étincelles. De l'autre main je jetai une flopée de mes cartes de visite histoire qu'il puisse demander légalement des réparations qui ne me coûteraient rien en comparaison du bien que venait de recevoir mon égo. Et puis, ma voiture était blindée, alors autant en profiter. Je reclaquai la porte une fois mon méfait accompli et poursuivit ma route en déboitant de nouveau d'un coup sec, retrouvant le bon sens de la marche comme si de rien n'était. Direction chez Pepper. Petit garçon ? J'aurais plutôt dit sale gosse.



« Camouflage, » ordonnai-je à JARVIS tandis que je frôlais le tableau de bord tactile pour ouvrir la boîte à gant. Celle-ci se déploya en plusieurs étages superposés sur lesquels je pris ce dont j'avais besoin, avant de refermer le tout. Je pris également le sachet contenant les quelques courses rapides que j'avais fait en chemin, me doutant qu'elle ne devait pas avoir grand chose étant donné son arrivée récente. Parallèlement, ma superbe voiture de sport, conçue bien sûr par mes soins, avait été parcourue d'une sorte d'onde énergétique d'un bout à l'autre, ayant entamé le processus de camouflage urbain. De voiture luxueuse, elle passa à simple voiture commune garée dans une rue quelconque parmi d'autres voitures quelconques au beau milieu de la nuit. Enfin, la rue n'était pas quelconque en vérité, il s'agissait de celle où habitait Pepper.



Descendant de la voiture, je verrouillai celle-ci tout en remettant correctement ma veste, observant un instant le haut de l'immeuble où elle avait décidé d'emménager. Je ne pouvais pas la laisser faire sans tout tenter avant. Je pénétrai dans le bâtiment et pris l'ascenseur, dans lequel je me retrouvai coincé de longues secondes avec une femme et son enfant de neuf ans. Le regard insistant de ce dernier, que je sentais braqué sur moi depuis sa hauteur de trois pommes et demi juste à ma gauche, m'obligea à fixer les portes devant moi, à l'ignorer. Je savais par expérience que si je le regardais, il allait définitivement me reconnaître, voire prendre mon regard pour un signe d'encouragement qui provoquerait une éventuelle crise d'hystérie de baby fanboy. Je me contentai d'offrir un sourire poli à la mère lorsque je m'écartai d'un pas pour la laisser sortir. La voir rougir me ramena un instant de quelques jours en arrière, face au même rougissement feinté de la secrétaire de Pepper. Qui n'était pas restée timide bien longtemps à mon égard d'ailleurs. Malheureusement. Refoulant le malaise, le sentiment de honte et de dégoût de moi-même, je sortis de l'ascenseur à mon tour et vins me planter devant la porte d'entrée de l'appartement de Pepper. Vérifiant d'un regard de chaque côté que personne n'était dans les parages, je sortis un énième gadget de ma poche que je plaçai contre chacune des serrures à tour de rôle, laissant les nano-drones analyser ces dernières pour mieux les déverrouiller de l'intérieur avant de revenir dans leur capsule.

Dans un petit clac, j'ouvris la porte et pénétrai dans les lieux en refermant derrière moi à double tour, comme si rien ne s'était passé. Je me retrouvais dans l'obscurité, trouvant bien vite le salon traversé par quelques rayons de lumière provenant des lampadaires au-dehors et de la lune. Si je me sentis gêné de rentrer ainsi par effraction, cela ne dura qu'une seconde. Le souvenir de son tête à tête avec l'autre crétin eut tôt fait de me rappeler les motivations de ma démarche actuelle. J'allumai au fur et à mesure de ma visite des pièces, me baladant entre les cartons que j'examinai seulement du regard à mon passage. Je résistai à l'envie d'en ouvrir certains, sachant pertinemment que je risquais d'avoir mal rien qu'à la vue de souvenirs bien trop nombreux que nous partagions, et que chaque objet, chaque décoration de son ancien chez-elle incarnait malgré eux.
Terminant mon petit tour, je rééteignis les lumières, ne laissant qu'une petite près du canapé dans lequel je me lassais tomber. C'était bien le seul meuble quasiment de déballé et d'installé. Promenant mes yeux autour de moi, je réalisais le silence pesant qui m'enveloppait, écho d'une terrible solitude qui me revint en pleine figure à la seule pensée de la savoir en train d'emménager ici. Loin de moi. Par ma faute, certes, mais quand bien même, cela n'enlevait rien à la douleur.

Je savais que je jouais presque le tout pour le tout en venant la chercher ici. J'avais beau vouloir le nier, je sentais les grains de sable se faire plus nombreux dans mon esprit, gangrénant ses rouages. Le dérapage me menaçait de nouveau et je ne le sentais revenir que trop bien, en particulier parce que le précédent n'était pas si lointain, et remontait à la fin de l'invasion. Dérapage où sans elle, j'avais déjà manqué de franchir le dernier pas. Pour le moment, je muselais mon désespoir en me raccrochant à l'instant présent, à mon objectif de la reconquérir, de la persuader de me laisser une autre chance. Mais je savais que si je n'y parvenais pas, je courrais à la catastrophe, celle qui était intrinsèquement liée à mon faible équilibre mental et émotionnel. Incapable de tenir en place sous le stress de l'attente, je me relevai, partis dans la cuisine, et déballer ma poche de courses pour faire un chocolat chaud. Je savais qu'elle adorait ça, depuis aussi longtemps que je la connaissais. Je m'employai correctement à l'élaboration de cette tâche, avant de me figer.

Il venait d'y avoir un bruit près de la porte, un bruit de clés. Elle était là. Mon coeur accéléra d'une traite, la panique me prenant, alors que de l'extérieur je m'imposai de ne rien laisser paraître. Je savais d'avance que j'allais avoir droit à des réprimandes sur ma conduite au restaurant, mais je m'en fichais pas mal. J'étais plutôt focalisé sur ce que j'allais devoir dire une fois ceci passé, pour la convaincre de m'écouter, de revenir. Prenant la tasse tout juste préparée, je me dirigeai vers le milieu du salon, face à la porte qui était à deux doigts de s'ouvrir.

« Tiens, je t'ai fait un chocolat chaud, » dis-je en tendant la tasse devant moi, comme pour l'accueillir avec une attention que j'estimais nécessaire pour essayer de l'amadouer à l'avance. Transition zéro. Culot trois-cent pour cent. Comme si de rien n'était.

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Virginia P. Potts
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MessageSujet: Re: Hello from the other side ; I must've called a thousand times to tell you I'm sorry for everything that I've done   Hello from the other side ; I must've called a thousand times to tell you I'm sorry for everything that I've done EmptyMer 16 Déc - 16:38

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Hello from the other side; I must've called a thousand times to tell you I'm sorry for everything that I've done




    - Je suis vraiment navrée. Répétais-je pour ce qui me semblait être la quinzième fois en un peu moins d’une heure. A croire que je n’avais plus que ces mots à la bouche.  Voight m’offrit un sourire quelque peu crispé et posa ma veste sur mes épaules en parfait gentleman. Seuls ses gestes secs trahissaient son mécontentement. Comment pouvait-il en être autrement après ce qui s’était passé avec Tony quelques minutes auparavant. Dépitée par la tournure des évènements, je le suivis sans un mot à l’extérieur du restaurant. Je ne savais plus où me mettre après tout ça. Jamais je n’avais eu aussi honte de ma vie. Jamais je ne m’étais sentie si humiliée en public. Jamais.

    -  Je vous dépose ? Me demanda t-il  sans pour autant retrouver la petite lueur qu’il avait eu au fond des yeux en début de soirée. A croire que les menaces de Tony aussi stupides soient elles avaient fait leur petit effet. De cela je ne m’en plaignais pas vraiment. Ça m’évitait de devoir repousser ses avances moi-même.

    - Non ça ira, merci. Je crois que j’ai assez abusé de votre temps et de votre gentillesse. Lui déclarais-je avec un sourire.

    - Je vais vous appeler un taxi. Reprit-il en sortant son téléphone portable de sa poche.

    - Non je vous en prie. Marcher me fera du bien. L’arrêtais je avant qu’il ait pu finir de composer le numéro de sa compagnie de taxi habituelle. Ne vous inquiétez pas, si je me perds, j’ai le GPS. M’amusais-je quelque peu en le voyant prêt à répliquer.

    - Je m’en voudrai si quelque chose venait à vous arriver Mlle Potts. Seattle est moins dangereuse que New York mais la ville n’est pas sure pour autant. M’expliqua t-il avec un léger froncement de sourcil. Mais qu’est ce que c’est que ça ? C’est une blague ? S’énerva soudainement mon nouvel employeur en accrochant ses mains dans ses mèches brunes.  Une grimace  sympathie se posa sur les traits fins de mon visage en avisant l’état de sa voiture de sport tout luxe. Quelqu’un n’y était pas allé main morte.  Quelqu’un ou Tony. Cela lui ressemblait bien comme comportement d’enfant pourri gâté n’ayant pas eu ce qu’il souhaitait.

    Après une telle découverte, je n’eus aucun mal à fausser compagnie à mon patron qui avait bien d’autres soucis à régler. Tout en marchant, je passais les bras dans les manches de mon trench coat et  resserrais les pans de ce dernier autour de mon buste. Ne sachant pas vraiment comment me rendre à mon appartement d’ici, je tapais l’adresse de mon logement dans mon téléphone et me laissais guider par les indications fournies par le GPS. Je haussais un sourcil  en avisant la bonne demi-heure de marche qui m’attendait. Sur des talons hauts comme des miens, cela allait me prendre beaucoup plus de temps. Je ne me démontais pas pour autant et me mis en route.  Après tout, j’allais pouvoir mettre ce temps à profit pour calmer mes nerfs malmenés et retrouver un semblant de paix intérieure. Je croisais un peu plus fortement mes bras sous ma poitrine lorsque la scène du restaurant se rejoua devant mes yeux. Dire que j’étais en colère était un euphémisme.  J’étais furieuse contre Tony et contre son attitude en tout point déplacée. Que croyait-il ? Qu’il fallait qu’il cligne des yeux pour que je revienne et lui pardonne tout ? S il pensait ça, il ne me connaissait finalement pas si bien que ça. Il pouvait se mettre le doigt dans l’œil jusqu'au coude. Bien sur qu’au fond je me doutais que le fait qu’il dérape avec quelqu’un d’autre que moi était une possibilité. Un risque que j’acceptais de prendre en commençant une relation autre qu’amicale et professionnelle avec lui. Mais le savoir et se retrouver devant le fait accompli étaient décidemment deux choses bien différentes. J’avais espéré que ce qui était arrivé à toutes les autres, n’allait pas forcément se reproduire avec moi.  Finalement, je ne savais pas ce qui m’énervait le plus. Le fait qu’il ait fait ça sans même chercher à vraiment se cacher ou ma propre naïveté. Je m’étais crue différente des autres. Une pensée que je devais partager avec elles. L’ironie du sort je supposais.  Agacée, je roulais des yeux tout en me fustigeant violemment à voix basse. Le sans-abri que je dépassais me jeta un regard de travers auquel je répondis par un sourire fin et crispé, peu engageant.  Cette froideur n’était pas dans mes habitudes mais aujourd’hui n’était pas un bon jour. Je me promis de repasser dans quelques jours pour lui apporter un petit quelque chose à se mettre sous la dent. Pour le moment, je repris ma route en peu plus rapidement tout en continuant de me traiter d’idiote dans les tréfonds de mon esprit.  J’aurais du savoir à quoi m’attendre. J’avais été aux premières loges pendant des années.  A croire que mon arrogance s’était jouée de moi. Avec un soupir, je refoulais les larmes qui se trouvaient au bord de mes yeux et continuais ma route. Plus vite je serais chez moi, mieux ça irait. Du moins le croyais-je.



    _ _ _ _ _ _



    Ce fût soulagée après quarante minutes de marche que j’arrivais devant la porte de mon appartement. J’avais été tenté plus d’une fois de héler un taxi pour finir le trajet mais l’appel de la nuit avait été plus fort. Une envie de balade que j’allais payer au centuple vu la douleur qui irradiait mes plantes de pieds. Quelle idée. Au moins, l’air frais avait fait son effet et mon esprit était enfin apaisé. Ou du moins à peu près. J’allais devoir me contenter de ça. Après tout, c’était déjà mieux que rien. Gesticulant d’un pied à l’autre, j’enfonçais la clé dans la serrure et tournais la poignée une fois celle-ci déverrouillée.    Plus que quelques secondes de torture et j’allais pouvoir me débarrasser de mes escarpins et enfoncer mes deux pieds dans une bassine d’eau chaude avec de l’huile essentielle en sirotant pourquoi pas une infusion à la camomille pour m’aider à dormir.   Je devais avouer que ce programme était en tout point alléchant.


      - Non mais dites-moi que je rêve ! M’exclamais-je en m’arrêtant après franchi le seuil de la porte qui se referma sans un bruit dans mon dos. Mon calme si durement acquis venait de voler en éclat à la simple vue de Tony dans mon salon.  Je ne me souvenais pas l’avoir invité. Pour qui se prenait-il au juste ?

      - Tiens, je t'ai fait un chocolat chaud. Avait-il le culot de déclarer. Non seulement il s‘invitait chez moi  mais en plus il se servait tranquillement de mes affaires. D’un geste rageur, j’enlevais mes chaussures à talons non sans retenir un soupir de soulagement lorsque mes pieds nus se posèrent sur le sol froid. Voilà qui allait calmer les lancements de douleur lancinants. Je laissais tomber mon sac à main plutôt violemment sur le sol avant de me diriger vers lui. Sans ménagement et surtout sans un mot, j’attrapais la tasse brûlante. Je vidais le contenu directement dans l’évier en regardant Tony droit dans les yeux. Il n’était pas le bienvenu et il avait intérêt à le comprendre vite avant que je ne laisse libre cours à mon énervement. Il avait titillé le dragon et s’il continuait il allait en subir les conséquences.  Poussant le bouchon encore plus loin, je nettoyais rapidement la tasse vide et la mettais à sécher.  Comme si de rien n’était.

      - T’es encore là ? Le message n’était pas assez clair peut être ? M’enquis-je sans réellement le faire en le voyant toujours debout au milieu de mon salon. Il était coriace et têtu. J’étais bien placée pour le savoir.  Seulement bornée moi aussi je pouvais l’être. Oh non tu te tais ! L’avertis je en le voyant ouvrir la bouche. Je t’ai assez entendu pour le reste de ma vie. Et tout Seattle avec moi. Rajoutais-je en faisant bien entendu référence à la petite scène dont il avait fait profiter tout le restaurant. Au cas où tu n’aurais pas compris, tu n’es pas le bienvenu. Repris je après quelques secondes de silence pendant lesquelles il n’avait fait aucun geste vers la sortie. En plus il est tard et j’ai autre chose à faire que de te supporter. Je suis sure que Malika n’attends que toi. A moins que ça soit Anna aujourd’hui ou Tessa. Fis je mine de réfléchir.  Pas que ça m’intéresse de toute façon. Déclarais-je en haussant les épaules.  La vérité était que je ne voulais absolument pas savoir. J’étais déjà au bord de l’explosion ou de l’implosion selon les points de vue, je préférais donc ne pas en rajouter.  Qu’est ce qu’il pouvait m’irriter à rester planté là. Je serrais les dents et allais ouvrir de moi-même la porte d’entrée lui signifiant que c’était vraiment l’heure pour lui de prendre congé. Tu sais, je trouve ça plutôt triste que tu te penses si important pour moi au point de venir jusqu’ici. Soufflais-je avec presque une note de pitié dans la voix. Tous les moyens étaient bons pour le faire partir. Et si jamais tu t’amuses encore une fois à t’immiscer dans ma vie privée et professionnelle, je te jure que je te tue.  Assénais je finalement à moitié sérieuse. Je n’étais pas capable d’un tel geste. Nous en étions tous les deux conscients. C’était plus pour la provocation qu’autre chose. Mais cela lui prouvait à quel point je pouvais être sérieuse. Il était hors de question qu’il gâche ma vie. Le « je ne peux pas l’avoir alors les autres non plus »  n’allait pas fonctionner. Ni avec moi ni avec personne de mon entourage proche ou lointain. Maintenant dehors ! Terminais je en ouvrant un peu plus la porte et en lui faisant signe de sortir. J’en avais fini avec lui.
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Anthony E. Stark
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MessageSujet: Re: Hello from the other side ; I must've called a thousand times to tell you I'm sorry for everything that I've done   Hello from the other side ; I must've called a thousand times to tell you I'm sorry for everything that I've done EmptyMer 23 Déc - 14:08




Hello from the other side



I'm sorry for everything I've done
From the second that I was born it seems I had a loaded gun
And then I shot, shot, shot a hole through everything I loved



« Tu gaspilles, » fis-je remarquer en pivotant pour la suivre du regard. Elle venait de m'arracher la tasse des mains pour aller la vider derrière le comptoir de la cuisine. J'entendis le bruit de l'eau et en déduis qu'elle lavait la tasse. « En plus je l'avais bien dosé pour une fois. » J'essayais de la jouer décontracté et désinvolte, fidèle à moi-même, mais au fond j'étais mal-à-l'aise face à son regard noir à mon encontre. Elle ne plaisantait pas, je pouvais sentir sa fureur, pour ne pas dire sa haine à mon égard. Ca faisait mal. Mais le temps et les coups m'avaient appris un peu trop souvent à cacher tout ça derrière mon éternel masque d'acier, cynique et faussement intouchable. Sauf qu'avec elle, ça n'avait jamais vraiment marché, et même pire, ça avait tendance à décupler sa colère, pensant que je me moquais d'elle, ou qu'elle ne comptait pas assez pour moi pour être touché par ses mots et ses actes. Pourtant, le passé avait prouvé à maintes reprises, et surtout ces derniers temps, à quel point elle avait pouvoir de vie ou de mort sur mon moral, et donc sur mon existence entière, sans même le vouloir.

« T’es encore là ? Le message n’était pas assez clair peut être ? » Je restai planté au milieu du salon, à la regarder, nullement décidé à partir, bien au contraire. Je voulus parler mais elle m'interrompit sèchement. « Oh non tu te tais ! Je t’ai assez entendu pour le reste de ma vie. Et tout Seattle avec moi. [...] Je suis sure que Malika n’attends que toi. A moins que ça soit Anna aujourd’hui ou Tessa. Pas que ça m’intéresse de toute façon. » « Pep', laisse-moi au moins... » commençai-je, sentant la honte et la culpabilité revenir au grand galop rien qu'à l'écoute de ce prénom maudit, cette femme qui m'avait tenté dans un moment de trop grande faiblesse.  Je m'arrêtai bien vite en la voyant quitter la cuisine pour se diriger d'un pas décidé vers la porte d'entrée. Elle l'ouvrit en grand en me regardant avec insistance. Le message était limpide mais je l'ignorai. Je ne partirais pas. Pas sans elle. « Tu sais, je trouve ça plutôt triste que tu te penses si important pour moi au point de venir jusqu’ici. » Ouch. Ca faisait mal. « C'est toi qui est bien trop importante pour moi pour que je ne vienne pas jusqu'ici, Pep'... » rétorquai-je néanmoins en m'avançant vers elle. Paroles qu'elle balaya d'un regard noir et refusa d'entendre, continuant dans sa lancée dévastatrice. « Si jamais tu t’amuses encore une fois à t’immiscer dans ma vie privée et professionnelle, je te jure que je te tue. » « J'aimerais bien voir ça tiens, » plaisantai-je avant de me reprendre, me rappelant que ce n'était pas vraiment le lieu ni le moment de prendre ce qu'elle me disait à la légère. Ce qu'elle confirma par une violente injonction en ouvrant plus encore la porte. Elle était clairement plus hermétique que je ne l'aurais cru. Okay. Plan B.

Après un instant d'immobilisme à la regarder elle puis la porte, je me remis en mouvement pour aller chercher dans la poche que j'avais amené, le mug que j'avais ramené pour elle, mais pas que. Je posai le sac sur le canapé et me mis à déballer mon butin. Le Mug en question, sur lequel était écrit "Mon boss est le plus sexy", qui avait été brisé durant Apocalypse mais réparé par mes soins ensuite, devenus un symbole supplémentaire de notre amitié indestructible à l'époque. Mais je sortis également plusieurs bijoux, et surtout le petit cheval forgé en cuivre que je lui avais fabriqué au Hangar durant l'invasion, pour son anniversaire, à défaut de pouvoir faire les boutiques pour lui faire un cadeau digne de ce nom. « Tu les avais oubliés, » dis-je en terminant de tout exposer sur le sofa, essayant de cacher le malaise dans ma voix ou encore mes gestes quelque peu saccadés, alors que je savais pertinemment qu'elle les avait abandonnés à la Tour volontairement. Ca et tout le reste. Moi avec. « Un cadeau est un cadeau, » ajoutai-je en me redressant. Au fond, j'espérais surtout que ces petits symboles de multiples attentions que j'avais pu avoir à son égard au fil du temps la feraient changer d'avis ne serait-ce qu'assez pour me laisser une chance. Je me redressai et me tournai vers elle, pour constater non sans un frisson désagréable qu'elle n'avait pas changé de posture, près de la porte qu'elle tenait en attendant que je la franchisse. Implacable.

« Est-ce que tu peux au moins m'écouter avant que je m'en aille ? Parce que de toute façon je partirai pas sinon, » fis-je plus sérieusement, voire même un peu agacé, terminant de la rejoindre sur les deux derniers mètres. Ma main s'aplatit sur la porte pour la fermer sèchement, gardant mon bras tendu de la sorte afin qu'elle ne cherche pas à la rouvrir. Tout près d'elle, je plantai mon regard dans le sien, ignorant le battement de coeur en trop qui s'immisça instantanément face à sa beauté, face à cette proximité retrouvée, même si elle n'était que partielle. Autant de sensations qui ne faisaient que renforcer mon dégoût de moi-même pour l'avoir blessée, et l'avoir perdue. Alors qu'elle était tout ce que je voulais.

« Tu peux pas faire ça, Pepper. Tu peux pas laisser derrière nous toutes ces années juste parce que j'ai merdé stupidement. J'ai paniqué, j'ai vraiment paniqué, je sais même pas pourquoi j'ai fait ça, mais ça n'est arrivé qu'une fois et ça n'arrivera plus jamais, je te le promets, j'ai compris la leçon. Cette fille je m'en fiche, d'accord ? Comme toutes les autres. C'est plus la vie que je veux et je le sais maintenant. Je connais même pas leurs noms ! » m'exclamai-je, ma main libre posée sur mon torse puis balayant l'air en fonction de mes paroles. Des paroles sincères même si terriblement maladroites. « Mais je connais tout de toi. Je te connais et c'est toi et seulement toi que je veux, depuis le début. Je suis prêt à faire tout ce que tu voudras, mais je t'en prie, reviens. Toi et moi, on était heureux, on peut encore l'être, » ajoutai-je, plus suppliant qu'autre chose alors que je cherchais dans ses yeux un signe de faiblesse quant à sa colère. Lentement, j'approchai ma main de la sienne pour la prendre, priant pour qu'elle ne s'échappe pas. Ce qu'elle ne fit pas. Je me rapprochai alors lentement. « Tu peux pas laisser derrière nous cette journée au bord du lac, tu peux pas laisser derrière nous cette nuit sous les étoiles sur le toit de la Tour, ni cette soirée sur la plage à San Francisco... Ni nos escapades dans les ascenseurs de la Tour ou les cabines d'essayage de ces grands magasins dont j'oublie toujours le nom quand je suis avec toi... » souris-je légèrement, mon visage tout près du sien.

J'aurais pu, et probablement dû, craindre une gifle à me retrouver aussi proche d'elle, mais en cet instant toutes ces considérations s'étaient évaporées au profit de ces innombrables souvenirs que je partageais avec elle. Elle était si près que je pouvais sentir son délicieux parfum, voire persque son souffle sur ma peau. Ses yeux émeraudes étaient juste les plus belles choses qui m'avaient toujours été donnés de voir dans mon quotidien, et ça ne changerait pas de si tôt à en juger le rythme désordonné de mon coeur rien qu'en les croisant. « Moi je peux pas, Pep', je peux pas et je sais qu'au fond toi non plus. » Ma main lâcha la sienne pour venir chercher le bas de sa joue tandis que je brisai les derniers centimètres qui nous séparaient pour l'embrasser fougueusement, n'y tenant plus. Je l'aimais tellement. La plaquant dos contre la porte, mon autre main trouva sa taille pour la serrer contre moi. Je ne cherchai rien d'autre qu'à retrouver ce sentiment fusionnel et passionnel qui nous avait lié jusqu'alors de bien nombreuses fois dans les endroits les plus improbables de la Tour et d'ailleurs. Un sentiment que j'espérais raviver chez elle, et que je refusais d'abandonner au passé. Car si je le faisais, je n'avais plus d'avenir.

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MessageSujet: Re: Hello from the other side ; I must've called a thousand times to tell you I'm sorry for everything that I've done   Hello from the other side ; I must've called a thousand times to tell you I'm sorry for everything that I've done EmptyDim 3 Jan - 22:42

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Mon petit monologue plein de venin n’eut pas l’effet recherché. Tony, loin de quitter l’endroit comme je le voulais, se retourna vers le canapé et la poche en plastique qu’il avait du déposer sur ce dernier peu après son arrivée frauduleuse. Je serrais les dents devant tant d’audace et d’irrespect. Il se foutait de moi. Il se foutait de ce qu’il me faisait subir et il se foutait de mes envies et de mes besoins. Furieuse devant son comportement, je plissais les yeux et serrais la main autour de la poignée de la porte jusqu’à en avoir les doigts blancs. Son culot était définitivement quelque chose qui m’étonnerait toujours. Quelque chose qui n’avait pas fini de me déplaire également.  Avant que je n’aie le temps d’ouvrir à nouveau la bouche pour lui demander encore moins poliment de déguerpir, il commença à déballer ses « présents ». Un à un les cadeaux qu’il avait pu m’offrir depuis la fin de l’invasion, les objets qui avaient été sauvegardés pendant cette dernière se révélèrent à moi. Lorsque j’avais déménagé ou fui selon les points de vue, je les avais consciemment laissés derrière moi. Je ne voulais aucun objet qui pouvait me rappeler mon ancienne vie et surtout pas les années passées à ses côtés. Le rappel ne pouvait qu’être douloureux et il me semblait avoir déjà bien souffert. Un avis qu’il ne semblait cependant pas partagé. Et comment le pourrait-il lorsque cela ne recoupait en rien ses intérêts ?


    -   Tu les avais oubliés. Déclara t-il simplement en sachant très bien qu’il n’en était rien. Agacée par sa présence et son petit manège, je ne retins pas le léger ricanement qui remonta le long de ma gorge. Il se foutait vraiment de tout. Et de moi avec. Tony Stark était décidemment le symbole même de l’égoïsme le plus narcissique.  Un cadeau est un cadeau. Reprit-il en se retournant enfin vers moi. Est-ce que tu peux au moins m'écouter avant que je m'en aille ? Parce que de toute façon je ne partirai pas sinon. Continua t-il  avec aplomb. Je le connaissais assez bien cependant pour savoir qu’au fond, sous sa carapace insupportable, il n’en menait pas large.  Et cela me réjouissait quelque peu, je devais bien l’avouer. Autrefois j’aurais compatis à son manque de confiance en soi, à son mal être intérieur. Aujourd’hui néanmoins il n’en était rien. Toutes les munitions à ma disposition étaient bonnes à prendre. Avec cette même suffisante de façade, il s‘approcha de moi et apposa sa main avec fermeté sur le bois de la porte pour la fermer. Je grimaçais lorsque le mouvement brusque amena mon corde à se tordre dans une position désagréable m’obligeant à lâcher la poignée. Tu ne peux pas faire ça, Pepper. Tu ne peux pas laisser derrière nous toutes ces années juste parce que j'ai merdé stupidement […] Cette fille je m'en fiche, d'accord ? Comme toutes les autres. C'est plus la vie que je veux et je le sais maintenant. Je ne connais même pas leurs noms ! S’exclama t-il soudainement.

    - Leurs noms non mais leurs tours de taille de poitrine et le reste ça par contre, tu les connais bien. Ne pus je m’empêcher de répliquer avec humeur face à ses justifications et fausses excuses. Si il croyait que ses belles paroles allaient effacer tout ce que j’avais vu, il se mettait le doigt dans l’œil. Et après, il était quand même bien gonflé. C’était lui et lui seul qui avait jeté par la fenêtre tous les beaux moments que l’on avait partagés ensemble. Moi je n’étais pour rien. Non je n’y étais pour rien.  N’est ce pas ?

    -   Mais je connais tout de toi. Je te connais et c'est toi et seulement toi que je veux, depuis le début. Je suis prêt à faire tout ce que tu voudras, mais je t'en prie, reviens. Toi et moi, on était heureux, on peut encore l'être. Reprit il en faisant comme si il n’avait pas entendu ma dernière remarque. Je lâchais un petit ricanement moqueur étouffé. Apparemment heureux nous ne l’étions pas assez pour lui. Sinon il ne serait jamais allé voir ailleurs. Cette logique me paraissait tout à fait fondée. Peut être au final étais ce réellement de ma faute finalement. Peut être n’étais pas assez. Pas assez pour lui. il avait clairement besoin de choses que cette femme avait pu lui proposer et que j’étais incapable de lui offrir.  Blessée à cette seule pensée, je serrais les dents et durcissais mon regard. Je n’en revenais pas. Comment pouvais-je me sentir coupable ? Je n’avais rien fait. Ou pas assez...  Les poings serrés le long de mon  corps, je soutins son regard tout en essayant de refouler les larmes qui menaçaient de s’échapper de mes yeux. Tu ne peux pas laisser derrière nous cette journée au bord du lac... Ni nos escapades dans les ascenseurs de la Tour ou les cabines d'essayage de ces grands magasins dont j'oublie toujours le nom quand je suis avec toi... Continua t-il en tirant sur la corde sensible qu’était notre ancienne relation amoureuse. Et  pour un coup bas, cela en était un.



Avant que je n’aie temps de lui exprimer le fond de ma pensée, ses lèvres se posèrent sur les miennes. Trop surprise face  à tant d’audace, je restais immobile les yeux ouverts et me laissais embrasser. Pendant l’espace d’un instant, je me laissais même porter par la douceur de ses lèvres et les souvenirs tendres qui s’y rapportaient. Dans ma confusion personnelle, je portais mes mais à sa nuque. Je me repris cependant bien vite en réalisant ce que j’étais en train de faire et avec qui je le faisais. Il ne méritait pas mon pardon et moi non plus je ne méritais pas ça.  Je tentais de me dégager sans grand succès. Tony se contenta de me coller un peu plus contre lui pour éviter que je ne m’enfuie et mette de la distance entre nous. Secouée d’un éland e panique, j’envoyais  avec force mon genou rencontrer ses parties masculines les plus sensibles. L’effet fut immédiat.  Tony glissa au sol en grognant et je filais à l’autre bout de mon salon. Rageuse et dégoutée autant par son comportement que par le mien, j’essuyais ma bouche avec le revers de ma main droite.


    - T’es vraiment… commençais je sans pouvoir finir ma phrase. Pourtant les insultes se bousculaient sur ma langue. Tu n’as pas le droit de venir ici et de me balancer tout ça au visage. Continuais-je en tremblant pratiquement de rage. T’es celui qui a tout balancé par la fenêtre pour une partie de jambe en l’air. C’est toi qui a tout gâché.  Toi ! Pas moi ! Alors ne viens pas me dire que je n’ai pas le droit de tout mettre derrière moi quand t’es le seul responsable ! Rajoutais-je avec les yeux mouillés. Tout ça, c’est de TA FAUTE ! Assénais-je finalement en perdant de ma superbe et en balançant le mug qu’il avait pris le temps de ramener avec lui. Et dire que je m’étais promis quelques heures auparavant que j’en avais fini avec lui.
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Anthony E. Stark
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MessageSujet: Re: Hello from the other side ; I must've called a thousand times to tell you I'm sorry for everything that I've done   Hello from the other side ; I must've called a thousand times to tell you I'm sorry for everything that I've done EmptyLun 4 Jan - 12:39




Hello from the other side



I'm sorry for everything I've done
From the second that I was born it seems I had a loaded gun
And then I shot, shot, shot a hole through everything I loved



J'avais comme l'impression d'avoir passé une éternité sans ne plus sentir ce goût délicieux, cette douceur, ce frisson qui me prenaient à chaque fois que je l'embrassais. Bien que partiellement prémédité, c'était surtout le fait qu'elle m'avait manqué qui avait guidé cet acte audacieux. Je crus en avoir la récompense en sentant sa main saisir ma nuque comme elle avait si souvent pris l'habitude de le faire, me faisant redoubler d'ardeur à capturer ses lèvres et à la serrer contre moi. Mon coeur perdit tout autant pied à la seule pensée d'avoir réussi à la convaincre, à la reconquérir. Pourtant je déchantai très vite lorsqu'une violente douleur au niveau de l'entrejambe me fit lâcher tout prise pour agripper mes attributs, m'écroulant à moitié à terre en gémissant, mon épaule trouvant le mur pour me retenir maladroitement et m'y laisser glisser. La garce. Elle venait de me frapper et pas qu'un peu. Bon sang que ça faisait mal. « Put*** de m*rde ! Non mais ça va pas ! » vociférai-je entre deux grognements. Elle rélaisait ou pas qu'elle venait de mettre en péril ce qui m'importait le plus dans mon anatomie, bien plus que tout autre homme tant mon égo s'abreuvait de ses exploits et conquêtes ? J'avais l'impression qu'on venait de me les broyer avec une massue et la douleur vive se propageait dans tout mon corps, à peu près aussi vite que mon visage devenait rouge. Est-ce que j'allais mourir ? Etait-ce ça, mon talon d'Achille, moi le survivant de toutes les crises interplanétaires que ce monde ait connu ? Clairement, ma faiblesse, c'était les femmes. Et la plus grande de toute, c'était la femme.

« T’es vraiment… Tu n’as pas le droit de venir ici et de me balancer tout ça au visage. » Je tentais de me relever péniblement, à moitié courbé contre le mur. En cet instant, tout ce que je ressentais se limitait à la douleur physique et à la hargne morale la plus instinctive qui soit, et qui faisait fi de toute considération de mérite quant à ce qui m'arrivait. J'avais mal et quand j'avais mal, ça m'énervait. Et je ne parlais même pas de mon égo blessé par ce baiser mal terminé, pour ne pas dire repoussé de la plus claire et traîtresse des façons. Sauf que j'ignorais encore que je n'étais pas au bout de mes peines, et que j'allais payer encore longuement mon crime. « T’es celui qui a tout balancé par la fenêtre pour une partie de jambe en l’air. C’est toi qui a tout gâché. Toi ! Pas moi ! Alors ne viens pas me dire que je n’ai pas le droit de tout mettre derrière moi quand t’es le seul responsable ! » J'entendais sa colère, j'entendais son chagrin autant que je voyais ses yeux peiner à retenir les larmes de couler. Cela me fit au fond bien plus mal de la voir à ce point souffrir que ce qu'elle venait de m'infliger, même si sur le moment je ne le réalisai pas, trop aveuglé par la douleur physique qui n'était pas pressée de partir et qui noyait mes sens et ma raison. Pourtant je me redressai enfin debout en soufflant comme si je venais d'affronter un boxeur.

« Tout ça, c’est de TA FAUTE ! » Je ne vis que trop tard le mug voler à travers la pièce, pour venir me frapper de plein fouet au visage. Ma tête eut un violent mouvement en arrière à l'impact, qui m'arracha un cri de surprise et de douleur. Encore. Je portai aussitôt ma main à mon oeil, sentant le sang couler dans la seconde à travers mes doigts et sur ma joue. Je jurai et grognai plus fortement encore, gardant l'oeil fermé pour ne pas voir le sang couler dedans. Il provenait de mon arcade, explosée de la même manière que le mug lui-même désormais en plusieurs morceaux sur le sol. Je dus ravaler plusieurs jurons, et décidai de traverser le salon droit vers la salle de bain afin de canaliser ma colère soudaine et ne plus lui faire face. Sait-on jamais qu'il lui vienne l'idée de me balancer le reste des objets à sa portée. Ou qu'il me vienne à moi l'envie oppressante de l'insulter pour de bon sans réfléchir.

Une fois dans la salle de bain, une main toujours contre ma blessure pour contenir le flux de sang, je me dépêchai de fouiller avant de me rendre compte qu'il n'y avait encore quasiment rien dans les placards vu son déménagement récent. Je jurai de plus belle dans ma barbe, me servant alors du papier WC pour éponger le sang et maintenir une sorte de compresse de fortune contre ma plaie. Finalement, ne pouvant rien faire d'autre, je m'assis sur le rebord de la baignoire et attendit que le sang veuille bien cesser de couler. Cela me permit de souffler un peu et de me calmer, reprenant mes esprits après ces deux assauts de douleur. J'avais encore mal à mon entrejambe, mais ma blessure à l'arcade avait pour avantage de dévier mon centre d'attention et de ne pas trop m'attarder dessus, dans une répartition équitable. Après quelques instants, ce fut l'abattement moral qui se fit plus présent que mes blessures physiques en repensant aux paroles assassines, mais tellement vraies, de Pepper. C'était moi, et moi seul, qui avait tout gâché, je le savais.

Je me penchai en avant, m'accoudant de mon bras libre pour poser mon front dans ma paume, l'autre main tenant toujours la compresse contre mon oeil. Je soupirai longuement, préférant rester là pour ne pas me retrouver de suite dans la même pièce qu'elle. Je ne lui en voulais pas. Je me sentais simplement terriblement mal, d'autant plus à mesure que j'appréhendais l'ampleur, la gravité, le mal que je lui avais fait. Je sentais mon coeur demeurer à un rythme rapide, non plus par colère, mais par peur de nouveau alors que je cernais l'impasse dans laquelle je me trouvais, dans laquelle je nous avais mis. Sa violence à mon égard me faisait moralement mal. J'avais la sensation d'avoir fermé plus encore la porte que je tentais de rouvrir. Or je ne voulais pas la perdre. Je ne voulais pas rentrer. Pas sans elle. Pas sans une once d'espoir alors que tout mon univers personnel s'effondrait de l'autre côté aussi, concernant mon passé, mon cousin, mes parents. Je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas faire face si je n'avais pas un avenir auquel me raccrocher. Mon avenir, c'était elle, ça l'avait toujours été. C'était toujours elle, pour elle, que j'avais cherché à survivre à mes ennemis mais surtout à moi-même quand tout ce que je désirais, était de fuir, de partir, de me reposer définitivement pour ne plus souffrir de mon propre mal-être. Mais quoi que je fasse, je ne parvenais jamais à lui dire, à lui faire vraiment comprendre à quel point elle était tout pour moi. Quoi que je fasse, je finissais toujours par irrémédiablement tout détruire.

Je lâchai un cri étouffé lorsqu'une masse glacée tomba entre mes bras, sur mes genoux, sans que je ne m'y attende, ravivant la douleur de mes bijoux de famille en convalescence. Je me redressai, avisant Pepper tout juste entrée dans la pièce. J'examinai ce qu'elle venait de me jeter, à savoir un paquet de légumes congelés. Super. Je ne savais même pas si je devais m'en servir pour mon entrejambe ou pour mon arcade. Muet, mal-à-l'aise autant qu'elle semblait l'être de céder et de venir ici, je la regardai furtivement de biais chercher quelques objets et ustensiles que je n'avais pas vu en arrivant, découragé par le déménagement et ma déduction rapide que je ne trouverais rien pour m'aider. Elle vint finalement s'asseoir sur le rebord, à côté de moi.
Je m'écartai un peu avec gêne pour lui laisser de la place, mais aussi par crainte de la toucher et de l'énerver de nouveau. Je devais avouer qu'elle m'avait calmé, et que je n'avais plus une once d'envie de plaisanter ou de jouer les conquérants audacieux. Son silence pesant, ponctué par le seul bruit de ses gestes, achevait de renforcer l'atmosphère lourde et tendue qui venait de se recréer instinctivement dans la pièce. Ca me faisait mal de voir à quel point j'avais anéanti cette complicité qui nous avait toujours liés. Je ne savais plus vraiment si poursuivre mon but était faisable. Si je ne ferais pas mieux de partir comme elle le voulait. Après tout, j'avais des kits médicaux dans la voiture. Pourtant j'étais toujours là.

Me forçant à regarder le sol devant moi, et non elle juste à côté, dans l'attente de savoir ce qu'elle cherchait en étant ici, je retins de justesse un sursaut lorsqu'elle attrapa mon poignet pour me faire lâcher ma plaie à l'arcade. Je fus tenté de résister mais je me laissai faire face à sa force autoritaire et au regard noir qui ne la quittait plus dès qu'elle le posait sur moi. Il me tétanisait. Prenant toujours soin de regarder tout sauf elle, je la laissai non sans surprise examiner ma blessure. Ses gestes n'étaient clairement pas tendres ni délicats, comme j'avais l'habitude de les avoir connus par le passé, ce qui ne me surprit pas bien sûr dans le contexte actuel. Néanmoins, je me focalisai plutôt sur le fait qu'elle n'en était pas moins là, elle non plus, malgré ledit contexte. « Ne bouge pas, » maugréa-t-elle avec autorité alors que je grimaçais sous de petits pics de douleur. Avec une pince, elle s'employa à retirer les bouts de céramique restés plantés dans ma chair, nettoyant les contours avec du désinfectant ensuite. Ce silence me pesait. Elle était si proche et pourtant je la perdais, par mes propres actions. Ca me rendait malade.

« Je voulais pas te faire de mal, Pep'... J'ai jamais voulu ça... » finis-je par dire, dans un murmure à peine audible. J'avais peur de chacune de ses possibles réactions désormais. Non pas parce que je risquais une douleur physique, mais bien parce que ses paroles et ses expressions, ses larmes, s'avéraient bien plus incisives et meurtrières que toute autre chose. La voir souffrir me faisait souffrir. « C'était pas contre toi, ni pour elle, ça n'avait rien à voir... J'ai juste... » Les mots se perdirent dans ma gorge. Je ne savais pas comment expliquer mon acte. Je ne me voyais pas non plus me justifier avec une quelconque vérité, car au fond, je n'étais en rien excusable, peu importe ce qui pouvait m'être tombé dessus pour me déstabiliser. Ca n'aurait jamais du impacter ma vie privée, ma vie avec elle. Tout ce que je savais, c'était qu'aujourd'hui cet acte me répugnait et me donnait envie de remonter le temps pour ne jamais le commettre, ne jamais la perdre elle.
« Tu es la meilleure chose qui me soit arrivée dans la vie...  même si je sais que ça paraît aberrant, tout ce que j'ai toujours voulu c'est que tu sois heureuse... C'est ce que tu mérites... c'est tout ce que je voulais Pep'... c'est tout ce que je veux... Et je sais que j'ai tout gâché... je le sais... Mais... » Mais quoi. Quels arguments pouvaient être en mesure de la faire changer d'avis ? Comment retrouver ne serait-ce qu'un soupçon de confiance de sa part après une telle trahison ?

Je soupirai, conscient de mon état plus que minable. Je ne trouvais pas de mots assez bien pour exprimer ce que je ressentais, comme toujours dès lors qu'il s'agissait d'évoquer mes véritables émotions. Me placer en état de vulnérabilité me terrifiait et cela ne risquait pas de changer de si tôt. « Je... On pourrait aller à Malibu... juste toi et moi... plus de Vengeurs... plus de fondation ou d'entreprise... juste nous deux... je... je serais là que pour toi et je pourrais te prouver que je veux changer... que je... même amis... même si ça doit prendre des années... mais laisse-moi une dernière chance Pep'... J'ai besoin de toi dans ma vie... Je ferai ce qu'il faut, je prendrai soin de toi... laisse-moi juste réparer... nous réparer... » insistai-je maladroitement d'une voix légèrement tremblante, les mots et surtout les émotions se bousculant dans mon esprit et dans mon coeur, rendant confus le moindre de mes propos. Mes regards envers elle se faisaient rapides et courts, comme par peur de me brûler en croisant trop longtemps ses yeux glacials. Le conflit entre mon coeur et ma raison avait toujours fait rage en sa présence, retenant le flot de sentiments, atténuant ce que tout mon être aurait voulu lui dire depuis bien des années. Mais je n'avais jamais réussi, et aujourd'hui n'était en rien un moment approprié. Je n'en avais de toute façon pas la force, en arrivant plus à la supplier qu'autre chose tant je la sentais m'échapper.

Le silence s'installa alors qu'elle finissait de me soigner. Son mutisme me blessa plus encore, ajoutant à mon angoisse, de même que ses paroles. Je finis par reprendre la parole pour repousser ce malaise qui nous enveloppait, la laissant réfléchir, changeant de sujet ou presque. J'avais tellement peur finalement d'entendre sa réponse, probablement négative, qui scellerait mon sort. « Au fait, tu... tu m'as pas dit pourquoi tu étais revenue ce jour-là... tu semblais avoir quelque chose d'important à me dire... » dis-je avec un embarras certain en évoquant partiellement le sujet de notre situation.


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Virginia P. Potts
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MessageSujet: Re: Hello from the other side ; I must've called a thousand times to tell you I'm sorry for everything that I've done   Hello from the other side ; I must've called a thousand times to tell you I'm sorry for everything that I've done EmptyDim 10 Jan - 20:56

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Un soudain effroi s’empara de moi lorsque les premières gouttes de sang tombèrent sur le carrelage. Je n’avais pas voulu envoyer le mug dans le visage de Tony. Je n’avais pas prévu sa trajectoire.  Un instant désemparée, je suivis des yeux le trajet d’une goutte de  sang le long de sa joue. Malgré ma colère et le coup de genou que je lui avais asséné, je ne désirais pas le blesser de cette manière. Je n’étais pas de nature assez brutale pour infliger ce genre de coups et surtout à quelqu’un que j’aimais.  Immobile, je le regardais se relever complètement et partir à l’aveuglette vers la salle de bain. Je le regardais sans rien dire ouvrir deux mauvaises portes avant de trouver la bonne.  J’attendis quelques secondes avant de souffler et de laisser tomber ma tête dans ma main droite. Toute cette situation m’épuisait. Cette soirée m’épuisait. Pourquoi ne pouvais-je pas avoir ce que je désirais pour une fois ? Je souhaitais juste un moment de calme, de répit. Dire que j’aurais pu être au lit depuis quelques heures sans tout ce bazar. Exaspérée, je fermais les yeux et comptais de plus calmement que je pus jusqu’à dix. Mon père disait toujours que lorsque l’on perdait son calme ou que tout à coup la vie devenait trop dure, il fallait vivre dix secondes par secondes jusqu’à ce que ça aille mieux. Cela pouvait paraitre stupide mais compte par tranche de dix parfois pendant des heures m’avaient permis de surmonter les moments les plus difficiles de ma vie et notamment le décès de ma mère. Soufflant un bon coup, je considérais mes options.


Loin d’être sans cœur comme on pouvait le penser au vu de mes dernières actions, je fis un crochet par la cuisine pour attraper un sac de légumes surgelés avant de me diriger vers la salle de bain.  J’hésitais un instant dans l’encadrement de la porte avant de me décider finalement à entrer dans la pièce.  Avec peu de douceur, je laissais tomber le sac sur ses genoux ce qui ne manqua pas de le faire grogner de surprise ou de douleur ou des deux. Bien que je ne tenais pas à le voir souffrir, j’avais bien du mal à maitriser mon énervement à son égard. Une manière inconsciente de lui faire payer sa trahison il fallait croire. Personne n’était parfait.  Dan le silence le plus total, je farfouillais un instant dans mes placards pour trouver ma trousse de premier secours. J’en avais toujours à portée de main dans mon appartement ou dans mon sac à main. Ma vie aux côtés des vengeurs, de Tony et de Rhodey m’avait appris à toujours être prête. Et puis ma passion pour la cuisine et la pâtisserie m’avait apporté son lot de brulures et coupures en tout genre. Une bouteille de désinfectant, des compresses et des steri-strip n’étaient donc jamais de trop. Après quelques secondes de recherche je posais enfin la main sur la trousse rose de victoria secret que mon père m’avait acheté il y avait de cela quelque temps à présent. Autant dire que venant de sa par, le cadeau avait eu de quoi me surprendre.  J’imaginais très mal mon père de nature assez réservé se retrouver  au milieu de ce genre de magasins féminins. J’appliquai du désinfectant sur une compresse et m’assis sur le rebord de la baignoire à côté de Tony. Hors de question que je laissais se vider de son sang ou attraper une infection chez moi. Quelqu’un serait bien capable de me le reprocher.  Et faire des procès aux autres au nom d‘une compagnie ne me dérangeait guère, je n’avais en aucun cas envie d’être la cible d’un conflit légal et médiatisé.


    - Je ne voulais pas te faire de mal, Pep'... J'ai jamais voulu ça... souffla t-il après quelques minutes d’un silence pesant. Je retins de justesse un rire jaune face à sa réflexion. Il avait clairement loupé son coup alors.  C'était pas contre toi, ni pour elle, ça n'avait rien à voir... J'ai juste... continua t-il alors que je pinçais sa plaie pour en rapprocher les bords. Les steri-strip n’étaient efficaces que si ils étaient bien mis.  Tu es la meilleure chose qui me soit arrivée dans la vie...  même si je sais que ça paraît aberrant, tout ce que j'ai toujours voulu c'est que tu sois heureuse... C'est ce que tu mérites... c'est tout ce que je voulais Pep'... c'est tout ce que je veux... Et je sais que j'ai tout gâché... je le sais... Mais... rajouta t-il alors que je déposais le dernier bout de papier blanc sur son front. En toute honnêteté, j’aurais aimé qu’il se taise. Rien ne pouvait me faire oublier ce que j’avais vu et ses paroles n’avaient pour moi aucun sens. J’avais beau connaitre Tony  et son mode de pensée depuis des années, j’avais aujourd’hui du mal à le suivre. Il avait fait tout le contraire de ce qu’il disait. Et je devais bien avouer que je n’avais pas la moindre envie de l’écouter me balancer des excuses bidons. Je ne les supportais plus et elles rajoutaient au mal que je ressentais. Tony m’avait meurtrie et blessée au-delà de ce que j’aurais pu imaginer. Et ça je n’étais pas prête de lui pardonner. Je... On pourrait aller à Malibu... juste toi et moi... Je ferai ce qu'il faut, je prendrai soin de toi... laisse-moi juste réparer... nous réparer... souffla t-il finalement. A cette dernière remarque, je ne pus m’empêcher de lâcher un fin rire désabusé.

    -Nous ne somme pas des objets cassés Tony. Notre relation brisée n’est pas quelque chose que tu peux réparer. Tu ne retrouveras jamais ma confiance avec un coup de tournevis. Ne pus-je m’empêcher de lui signaler.



Instantanément le silence retomba entre nous. Je savais que je lui faisais du mal mais je ne pouvais pas m’en empêcher. C’était juste plus fort que moi. J’avais beau essayé de me calmer et de peser mes mots, ma bouche allait plus vite que mon cerveau.  Plus vite que tout le reste. Comme souvent. Ce n’était pas la première fois que le filtre qui existait normalement entre mes dires et mon subconscient se volatilisait pour me laisser déblatérer tout ce que je pouvais bien avoir sur le cœur. Et souvent ce n’était pas très joli à voir.  J’ouvris la bouche pour essayer de dire quelque chose d’un peu moins agressif à son encontre mais rien ne passa mes lèvres. Je n’avais rien à lui dire de plus et certainement rien de moins colérique.  


    - Au fait, tu... tu m'as pas dit pourquoi tu étais revenue ce jour-là... tu semblais avoir quelque chose d'important à me dire... Reprit Tony contre toute attente. J’aurais pensé qu’après ma dernière remarque assassine, il n’aurait plus dit un mot vu l’impasse dans laquelle nous nous trouvions.  J’accrochais mon regard au sien et le fixais sans rien dire.

    - Tu me l’aurais dit si je n’avais jamais poussé la porte de ton bureau ce jour là ? Questionnais-je cependant en mettant de côté sa question pour le moment. J’avais besoin de savoir. Besoin de savoir qu’il m’aurait dit la vérité. Finalement, ne dis rien, je n’ai pas envie de savoir.  Lâchais-je après réflexion. Je ne supporterais pas de l’entendre me dire que non il ne m’aurait rien dit. Je ne pourrais pas supporter ce genre d’honnêteté malhonnête.



Après quelques instants de réflexion je décidais finalement qu’il avait besoin de savoir pourquoi j’avais déboulé sans frapper ce jour là. Si mon hallucination n’en était pas une, il avait le droit de savoir. Cela le concernait aussi et le mettait directement en danger. J’avais beau le haïr sur le moment, je ne voulais pas sa mort pour autant.   Je ne voulais pas le voir souffrir de la main d’autrui et surtout pas de la main de ce genre d’ennemi. En essayant d’être la plus précise possible, je lui racontais donc ce que j’avais vu ou ce que j’avais pensé voir du moins. Après tout, sans être ivre j’avais quand même pas mal bu pendant le déjeuner.  J’haussais les épaules à la fin de mon court récit. Dit à vois haute, ma peut du moment me paraissait stupide et dérisoire. Stane était en prison.  Pas dehors à se balader tranquillement dans les rues. A croire que cette après midi n’avait été qu’un fiasco de A à Z. Perdue dans mes pensées, je ne remarquais pas Tony se crisper. Je ne relevais qu’à peine les yeux lorsqu’il se redressa raide comme un piquet. Je me reconcentrais sur lui en revanche lorsqu’il commença à perdre son calme et à parler à toute vitesse en gesticulant. Je le suivis en fronçant des yeux lorsqu’il pénétra dans ma chambre sans y être invité.


    - Je peux savoir ce qui te prend ? Demandais-je avec humeur en lui arrachant la valise qu’il venait de prendre des mains. Ne touche pas à mes affaires. Grognais-je alors que je le voyais ouvrir ma penderie.  TONY ! hurlais je finalement en perdant moi aussi mon calme devant son manège sans queue ni tête.  Quel mot de la phrase tu ne touches pas à mes affaires n’as-tu pas compris ? repris je sur le même ton. Oui il n’y avait pas à dire, il me tapait sur le système. Surtout quand il avait envie d’en faire qu’à sa tête.
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MessageSujet: Re: Hello from the other side ; I must've called a thousand times to tell you I'm sorry for everything that I've done   Hello from the other side ; I must've called a thousand times to tell you I'm sorry for everything that I've done EmptyLun 18 Jan - 20:35




Hello from the other side



I'm sorry for everything I've done
From the second that I was born it seems I had a loaded gun
And then I shot, shot, shot a hole through everything I loved



« Nous ne somme pas des objets cassés Tony. Notre relation brisée n’est pas quelque chose que tu peux réparer. Tu ne retrouveras jamais ma confiance avec un coup de tournevis. » Je sentis mon coeur se crisper à sa réplique, baissant la tête, fuyant son regard pour laisser le silence revenir nous envelopper. Je serrai et desserrai mes doigts sur mon genoux, luttant contre le chaos qui régnait en moi, contre le bruit de mon sang martelant mes tempes au fur et à mesure que je réalisais que plus j'essayais, plus j'aggravais les choses. Pourtant je lui avais dit la vérité. C'était peut-être ça le pire au fond, que de voir que la vérité elle-même n'avait plus d'effet sur elle. Je savais que nous n'étions pas des objets, que les relations humaines échappaient aux lois matérielles que je connaissais et maitrisais sur le bout des doigts. Mais je n'avais que ce prisme pour interpréter mon environnement humain, tant j'avais des lacunes en la matière. Mon comportement de ces dernières minutes suffisait amplement à confirmer cet état de fait.

Je ne pouvais pas lui en vouloir d'être si cinglante et froide, je méritais chacun de ses mots et de ses regards noirs, quand bien même me blessaient-ils durement. J'aurais aimé pouvoir fabriquer une armure me protégeant de toutes ces émotions, de tous ces sentiments qui m'assaillaient et me malmenaient, mais c'était là probablement la seule armure que même mon génie ne pourrait jamais parvenir à construire. Encore moins pour me protéger d'elle, qui avait au fond toujours eu les plein pouvoirs sur mon coeur. Chose ô combien dangereuse a fortiori quand cela tournait à ce qui semblait être de la haine un peu plus à chaque minute. J'aurais tout donné pour remonter le temps, pour revenir à ces dernières semaines de bonheur simple, même encore avant, lorsque nous n'étions qu'amis mais heureux de l'être. Tout ça avait éclaté en mille morceaux et plus j'y pensais, plus je me dégoutais.

Avec le recul, je m'étais rendu compte que les trois quarts de mes actions avaient été faites pour elle, ou par rapport à elle, à ce qu'elle m'inspirait et qui me donnait envie de me battre. J'avais toujours cherché à prendre soin d'elle, de manière directe comme indirecte, veillant à son confort matériel le plus absolu mais aussi affectif, avec Rhodey et Happy, entre autres. Il n'y avait bien que ses prétendants que je n'avais jamais pu me retenir de faire fuir pour des raisons évidentes aujourd'hui, mais si obscures et excentriques à l'époque.

Brisant le silence, je préférais partir sur un sujet annexe plutôt que de risquer un "non" direct et définitif, sans réfléchir. Cependant, elle choisit elle aussi de dévier le sujet pour revenir sur ce moment fatidique où elle avait pénétré dans le bureau. « Tu me l’aurais dit si je n’avais jamais poussé la porte de ton bureau ce jour là ? » Je me tendis légèrement, ne m'attendant pas à cette question. J'eus l'impression de m'enfoncer plus encore rien qu'à méditer en silence sur ma réponse. Je ne savais même pas quoi lui répondre. Je voulais être honnête avec elle, mais pour cela je me devais de faire une introspection. Or je n'avais même pas pensé à cela, étant donné que la question ne s'était pas posée. Si elle n'était pas arrivée à l'improviste, qu'aurais-je fait ensuite ? Qu'aurais-je fait après avoir commis l'irréparable ?

Ma main trouva nerveusement l'arrière de ma tête, frottant mes cheveux, descendant sur ma nuque pour y rester quelques secondes, cherchant dans le vide une réponse qui me terrifiait. J'avais trompé toutes mes rares relations un tant soit peu sérieuses qui avaient précédé, et je n'avais jamais rien dit. Parce que j'étais un enfoiré de première, plus encore à cette époque lointaine où l'alcool ne quittait jamais vraiment mon sang de jour comme de nuit. Mais ce n'était pas une excuse. J'avais juste toujours fait en sorte de saboter les rares lueurs d'espoir qui s'étaient trouvées sur mon chemin. J'étais en permanence rongé par ce paradoxe destructeur, celui de vouloir agir, de vouloir vivre, alors que je souhaitais tout le contraire à la fois et me détruisait physiquement comme moralement pour y parvenir à petit feu. Mes tentatives de suicide à peine camouflées sous des déboires de fêtard ou autre témoignaient de cette dualité qui me faisait osciller d'un côté à l'autre. Il n'y avait jamais eu que Pepper pour me stabiliser. Sans elle, jamais je n'aurais survécu aussi longtemps. J'aurais survécu à tous mes ennemis, toutes les crises interplanétaires, tous les complots du monde, mais pas face à moi-même, définitivement mon pire adversaire. Celui que je ne pouvais pas vaincre. Pas sans aide. Son aide à elle.

C'était peut-être parce que c'était elle, elle qui était différente à mes yeux, que j'aurais probablement fini par le lui avouer. Me connaissant, misérable, rongé par le remord de blesser autant ma plus grande et sincère amie que la femme que j'aimais, j'aurais sûrement cédé face à ma conscience. J'en étais sûr. J'allais lui faire part de ma réponse mais elle me coupa avant que les mots ne passent mes lèvres. Je la regardai, hésitant un court instant à forcer cette interdiction pour justement lui faire savoir que j'aurais fini par être honnête. Mais je ne le fis pas. Je voyais et sentais toujours sa colère vibrer, rebondir contre les parois de la pièce de façon quasi palpable. Mieux valait que j'évite d'envenimer les choses comme tout à l'heure. Même si je disais la vérité, elle n'était pas en état de l'entendre, de la croire, de l'accepter. Je baissai de nouveau la tête, serrant les dents pour contenir ma frustration et mon angoisse persistante. L'impasse se redessinait au grand galop et mon cerveau était bien trop parasité par le flot d'émotions pour réfléchir à une solution sensée.

Ce fut bien pire encore lorsqu'elle consentit à répondre à ma question. Je crus que ce serait une bonne chose de dévier du sujet tabou, de savoir enfin de manière plus légère pourquoi elle était arrivée si rapidement dans mon bureau. J'eus l'impression que le sang quittait progressivement mon corps au fur et à mesure qu'elle exposait ce qui lui était arrivée, avant qu'une sueur froide n'achève de me faire pâlir de manière inévitable et surtout bien visible.
Ce fut sûrement aussi perceptible que la nervosité qui envahit mes gestes, celle avec laquelle je me mis à agripper mes cheveux au point de manquer de les arracher. Je mis plusieurs secondes à réaliser l'ampleur de ce que ses paroles signifiaient, une avalanche de pensées, d'analyses par rapport à tout ce que je savais déjà de Stane, ses méthodes, ses ambitions, sa personnalité, son sadisme à l'égard de ses ennemis, les torturant mentalement avant de les confronter physiquement... exterminant leurs proches. Les flashs de ma course-poursuite et de mon combat urbain avec lui, sauvé in extremis par Iska en plein New York, les flashs des morts qu'il laissait sur sa route à mon attention, usant de mes technologies aliénées par ses soins, mais surtout les flashs cruels de l'attentat où j'avais failli la perdre revinrent automatiquement étouffer mes pensées, décuplant ma perte de contrôle. Mon cerveau était déjà en train de chercher à comprendre ce que signifiait cette action de Stane, à se montrer à elle alors

« Tu peux pas rester là il faut que tu rentres que tu reviennes je peux pas veiller sur toi si t'es loin de moi y aurait trop de failles et il est trop malin et je peux pas te perdre c'est de ma faute je peux pas te laisser ici il faut que tu quittes cette ville et que tu reviennes et... » Je m'étais levé brusquement, faisant les cent pas de gauche à droite dans l'étroite salle de bain en me frottant le front avec presque trop de force, parlant sans discontinuer autant à elle mais surtout à moi-même. J'étais dévoré par une panique subite, terrifiante, monstrueuse, détonnant avec l'état abattu et presque résigné dans lequel je me trouvais juste avant. « On peut pas rester il faut qu'on parte, » répétai-je en faisant volte-face brusquement pour quitter la pièce et foncer dans sa chambre. Je me mis à chercher un peu partout, sous le lit, sur l'armoire, une valise ou un sac assez grand pour ramener ses affaires, ou du moins les principales, car le reste je me chargerais de les faire rapatrier par mon personnel. Je dégotai la plus grande valise que je voulus lancer sur le lit pour l'y ouvrir mais Pepper venait de me rejoindre à l'instant.

« Je peux savoir ce qui te prend ? Ne touche pas à mes affaires. » m'ordonna-t-elle en l'attrapant. « Je t'expliquerai en chemin mais il faut que tu reviennes okay, » dis-je en la faisant lâcher d'un léger geste brusque, étendant l'objet grand ouvert sur le lit. Je ne comptais pas lui expliquer en vérité, ou pas de suite, pour ne pas la terroriser plus que nécessaire. Je me dirigeai vers la penderie et commençai à attraper le plus de vêtements possibles dans mes bras, sans me soucier de leur repassage. Le personnel de la Tour se chargerait de tout lui remettre à neuf, mais là il s'agissait d'une question de survie. Je ne serais tranquille qu'une fois dans la Tour, ce bunker technologique à même de la protéger de Stane. Probablement l'un des lieux les plus sûrs au monde avec le Baxter Building, le Château de Fatalis et le Saint des Saints du Docteur Strange. D'autant plus qu'à New York, il y avait le Manoir des Vengeurs non loin, un nombre impressionnant de héros solitaires et autres mutants alliés à même de surveiller la ville en plus de mes propres systèmes de renseignement technologiques et réseaux humains personnels.

Je remplis la valise avec une rapidité aussi affolante que maladroite, tassant le tout comme je pus sans me soucier des injonctions de plus en plus agressives de Pepper. « TONY ! Quel mot de la phrase tu ne touches pas à mes affaires n’as-tu pas compris ?  » « On trouvera un moyen si tu ne veux pas être à la Tour, tu pourras loger au Manoir ou dans un appartement non loin si tu ne veux pas être près de moi, mais tu dois revenir à New York, hors de question que tu restes là je le laisserai gagner je le laisserai pas réussir cette fois, » dis-je sans lui répondre, plus vite encore qu'avant sous un effet boule de neige paniqué. J'étais soudain prêt à accepter toutes ses exigences sur nous du moment qu'elle acceptait d'être en sécurité, même si cela signifiait de ne plus la revoir, de ne pas chercher à la croiser ou à prendre de ses nouvelles. Je pourrais toujours négocier ça par la suite après un certain temps qui amadouerait sa rancœur, mais sa sécurité n'avait pas de prix. Je ne survivrais pas s'il lui arrivait quelque chose. J'avais à peine réussi lorsque Stane avait approché du but plus que quiconque quelques années auparavant, ou encore lorsque plus récemment les Skrulls avaient eux aussi presque réussi lors de son excursion pour aller chercher son père. Non, elle était bien trop importante pour que je puisse survivre à sa mort. Et elle ne méritait pas de mourir par ma faute, par ma négligence, par mon incapacité à me débarrasser de mes ennemis. C'était lorsque cela la concernait que je me maudissais de ne pas être capable de faire comme le Punisher, à savoir éliminer les problèmes définitivement.

Je refermai la valise en forçant de mes bras, tellement nerveux que je n'eus aucun mal à le faire alors que d'ordinaire toute valise surchargée se devait d'opposer une résistance minimum, histoire de coller au cliché. J'attrapai la poignée d'une main pour la décoller du lit, et saisis sans sommation de l'autre la main de Pepper pour l'attirer avec moi vers la porte de la chambre. Nous devions vite rentrer à New York, il fallait que je la mette à l'abri, et que je me penche immédiatement sur la vérification de mes systèmes défensifs voire l'élaboration de nouveaux. Mais sa main s'écarta tout aussi vite de ma poigne. Elle me cria dessus, plus furieuse que jamais. Croyait-elle que je plaisantais ? Que je feintais pour la faire revenir, sous un faux prétexte ? « Pepper... PEPPER ARRETE JE FAIS CA POUR TOI TU COMPRENDS PAS ! » hurlai-je alors qu'elle venait d'attraper la poignée de la valise pour m'empêcher de l'embarquer. Nous nous mîmes à tirer dessus dans des directions opposées, le ton montant sous le joug de la colère pour elle, de la peur pour moi, ce qui donnait le même résultat pour tout dire. « C'EST TOI QUI COMPREND PAS TONY Y EN A MARRE C'EST POURTANT CLAIR JE VEUX QUE TU SORTES DE MA VIE ! »

A trop tirer, la valise finit par exploser et s'ouvrir d'un coup, faisant voler les vêtements partout au sol autour alors que l'objet retombait à nos pieds avec fracas. Puis le silence s'imposa aussitôt. Je la regardai, figé, le coeur battant, alors qu'elle faisait de même, le souffle haletant d'avoir tant hurlé contre moi, et moi contre elle. Je sentis mon estomac se nouer, ma gorge s'assécher, tandis que ses mots demeuraient les seuls à résonner dans la chambre à présent sens dessus dessous. Que je sorte de sa vie. Je n'arrivais pas à encaisser ces quelques mots, probablement les plus cruels jamais entendus de sa part parmi toutes ces années vécues ensemble. Pourtant nous avions eu nos disputes, et pas des calmes vus nos caractères respectifs, mais jamais au point de vouloir ce qu'elle venait de me crier comme si cela sortait précisément de son coeur saigné à blanc. Je crus que j'allais chanceler le temps d'une seconde, pris d'un vertige sous les tambourinements du sang contre mes tempes, seul bruit violent que j'entendais à présent au milieu du silence. J'aurais voulu trouver quelque chose à dire mais la situation se passait de mots. Le point de non-retour, nous y étions. J'avais commis l'irréparable, et au lieu d'obtenir une dernière chance en venant la voir, je venais tout simplement de me condamner définitivement. Et elle aussi, en échouant à la faire revenir pour sa sécurité.

Baissant la tête, cherchant un point sur le sol auquel me raccrocher le temps de déglutir pour combattre la sécheresse subite de ma gorge et le chaos de mon esprit, je finis par fuir entièrement son regard et me retourner pour quitter la pièce sans demander mon reste. Si je ne rejoignais pas vite ma voiture, j'allais m'effondrer sous le poids du choc. Une fois dedans, je décollai, décidant de rentrer au plus vite par la voie des airs plutôt que de savourer la route en sens inverse comme à l'aller. Je n'avais plus le coeur à rien. Plus de coeur du tout pour ainsi dire. J'avais laissé les débris éclatés sur le sol de la chambre de Pepper, où ils avaient leur juste place, pour avoir osé blesser la femme que j'aimais. Je savais que je méritais ce qui m'arrivait, mais je n'arrivais tout juste pas à y croire. Nous qui avions surpassé toutes les crises, tous les combats, tous les drames comme toutes nos joies ensemble, je n'arrivais pas à réaliser que c'était fini. Il ne fallut pas plus de quelques minutes pour que je perde la force de retenir les larmes qui cherchaient à s'enfuir depuis que je l'avais quittée, seul le fait de devoir conduire m'interdisant de m'abandonner totalement à ma peine. Je savais de toute façon que ce n'était que reculer pour mieux sauter dans la première bouteille que je trouverais une fois arrivé à la Tour. La première et toutes les suivantes.

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