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 Les hasards de la rencontre

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MessageSujet: Les hasards de la rencontre   Les hasards de la rencontre EmptyDim 10 Juil - 11:24

Minuit, l’heure où le cœur de New York s’active, où les pulsions enfouies se réveillent. La queue est longue devant cette boîte de nuit, l’une des plus branchées de la ville, celle où la jeunesse dorée à qui la vie a tout donné se donne rendez-vous. Mon terrain de chasse… Un sourire carnassier illumine mon visage, d’une lumière malsaine qui n’éclaire rien. Le poitrail redressé, la tête hausse, je m’avance à travers la foule en faisant claquer mes talons pour bien me faire remarquer:

-Ecartez-vous, bougez-vous. Laissez-moi passer, ne restez pas là !


Je ne cours pas, j’avance normalement comme si j’étais en pleine rue dégagée. Tel Moise face à la mer rouge, je fais s’écarter la foule devant moi, la magie du bâton remplacée par celle de ma voix. Le lendemain la plupart d’entre eux, déjà fort alcoolisés, ne se souviendront qu’à peine de cette scène à l’aspect surréaliste. Seul un importun semble rester en travers de mon chemin. Il a du mal entendre mon injonction.

-Hé, il vous faites quoi, là ? A la queue comme tout le monde.

Je m’arrête, je le fixe et l’étudie de la tête au pied, les mains jointes derrière le dos. La vingtaine, blond, yeux bleus, plutôt bien bâti, bien habillé avec un T-shirt à la mode et un jean troué. Le garçon « populaire » de son lycée sans doute. Fils de bourgeois, promis à un bel avenir, membre d’uné équipe de football. Une jeune fille rousse se tient à son bras. Elle a l’air vaguement inquiète, elle est sans doute plus intelligente que son compagnon et a compris que quelque-chose n’allait pas chez moi. Je pourrais répéter mon ordre et les choses en resteraient là. Mais après tout je suis là pour m’amuser. Je croise les bras, regarde l’enseigne de la boîte d’un air pensif, avant de regarder ma future victime droit dans les yeux et de lâcher.

-Dis-moi, quelle est la distance entre le port de New York et Ellis Island à ton avis ?

Je ne lui laisse même pas le temps de répondre.

-Mais pff, suis-je bête ? Ne nous a-t-on toujours pas enseigné à apprendre les choses par nous-même ? Tiens, tu sais quoi ? Tu vas te rendre au port, tu vas t’avancer jusqu’au bord, tu vas faire un magnifique plongeon dans l’eau et tu vas nager jusqu’à Ellis Island. Et tu y resteras jusqu’au matin.

L’agacement et la suffisance se sont évanouies du visage du jeune homme remplacé, remplacées par un regard de pur terreur.

-Mais Monsieur… je ne sais pas nager !

Un lycéen sportif qui ne sait pas nager ? Mon sourire mauvais s’agrandit.

-Tiens donc, tu ne sais pas nager ? Et bien voilà ce que tu vas faire : tu vas te rendre au port, tu vas t’avancer jusqu’au bord, tu vas faire un magnifique plongeon dans l’eau… et tu vas nager quand même.

J’adore ce moment : quand je donne un ordre clair comme l’eau de roche, que les yeux de ma victime expriment un quart de seconde la surprise et la révolte, avant qu’elle ne se dirige vers son destin. Tel fut le cas pour le jeune homme lorsqu’il quitta la foule. J’étais assuré de ne plus le revoir pour la soirée, si ce n’était pour toujours. Sa compagne alternait le regard entre moi et la foule , elle semblait terrorisée, cherchant quelqu’un pour la sauver. Mais plus personne ne le pouvait à présent.

-Ne t’inquiète pas pour lui : il n’existe plus, il n’a jamais existé. Tu as tout oublié de lui, là, maintenant. Et à présent tu vas me suivre, tu vas m’accompagner jusqu’au bout de la soirée, et tu feras tout ce que je te dis. Exactement tout… et pour commencer, fais-moi ton plus beau sourire.

Le regard de terreur fut soudain remplacé par un superbe sourire, et je sus que la soirée commençait sous les meilleurs auspices. Le videur ouvrit pour moi les portes de la boîtes, et une lumière violette aveuglante envahit le hall d’entrée. Ma couleur…


***

L’explosion me réveille en sursaut. Un instant je reste immobile, assis sur le lit, les yeux exorbités, en sueur, en attendant la suivante. Heureusement, il ne s’en produit aucune. Je regarde par la fenêtre : un immeuble en ruine vient de s’écrouler de lui-même. Progressivement je me rassure. J’avais bien cru mon heure arrivée cette fois. On n’est plus en sécurité nulle part.

-Que s’est-il passé, Monsieur ? Ce sont les robots ? Ils attaquent à nouveau.

La femme qui dormait à côté de moi s’était relevée à ma suite. Les cheveux blonds de paille, la taille fine, les yeux verts, la trentaine… Elle avait pu être très belle avant la guerre. Mais à présent des poches de fatigues enlaidissent son visage, ses cheveux étaient gras et défaits, son regard éteint… Et j’avais ma part dans tout ça.

-Rah arrêtes, tu me gonfles avec tes questions ! Gifles-toi, et va me préparer mon petit déjeuner.. Et que ça sautes !


La pauvre jeune femme s’exécute : elle s’inflige une claque retentissante et se lève du lit, rassemblant ses vêtements éparpillés pour se rhabiller. Mon réveil m'a mis d'une humeur détestable: il m'a rappelé que la vie de jouissance que je menais dans un monde qui était ma plateforme de jeu s'est évanouie à jamais. Une larme coule sous ses yeux., et je fronce de sourcils de mépris devant ce lamentable spectacle. A peine de quoi m’amuser la nuit et me préparer à manger… mais bon faute de grives on mange des merles comme on dis.

Pendant que la malheureuse s’active devant le kit de cuisine portatif, je parcours la pièce du regard, l’air déprimé. Le lit en fer à moitié défoncé crisse à chaque mouvement, des ustensiles en tous genre jonchent le sol, les vêtements rapiécés sont suspendus aux chaises… et un énorme trou fend le toit de ce qui était autrefois une maison de la classe moyenne, me donnant une vue imprenable sur le ciel gris et nuageux. Le monde le plus triste qu’il soit possible d’imaginer… et dangereux. Cela fait plusieurs mois maintenant que je change toutes les semaines de résidence pour fuir les machines d’Ultron, et que je squatte chez les familles de réfugiés.

-Monsieur…

Je fixe la jeune femme du regard, l’air interdit. Je dois ressembler à quelqu’un à qui une assiette de nourriture vient d’adresser la parole. D’habitude elle se contente d’obéir à ce que je demande, tout en gardant la tête baissée, et cela me convient très bien. J’apprécie l’obéissance. Malgré le regard mauvais que je lui décoche, la pauvre trouve le courage de continuer.

-Monsieur, s’il vous plait les enfants ont faim. Est-ce quand les hommes reviendront, je pourrai…

Son regard implorant n’y fait rien. Je lève la main, et je lâche d’un ton cassant :

-Tu n’aborderas plus le sujet de toute la journée, et tu te remets dès maintenant à ta tâche. Ils mangeront quand j’estimerai qu’ils le pourront.

Car les deux enfants de la famille, un garçon et une fille de moins de dix ans, sont enfermés sous mes ordres dans une pièce voisine, et n’en sortent que pour recevoir les restes du repas, une fois par jour. Les enfants m’ont de toujours inspiré un grand malaise, sans doute parce qu’ils me rappelaient que je n’avais jamais pu en être un moi-même La naissance de Kara, sans doute le seul moment de ma vie où il m’est arrivé de ressentir de l’affection envers un être, semblait prête d’adoucir mon caractère. Mais lorsque ma femme s’était enfuie en emportant avec elle mon enfant, la douleur avait changé mon malaise envers les enfants de manière générale en haine. Désormais je ne peux tout simplement pas supporter leur vue, et je maintiens ceux-là en vie uniquement parce que je savais que, sans eux, leur mère et leur père se laisseraient mourir.

Quand on parle du loup… la porte d’entrée de la maison s’ouvre pour laisser passer un homme à la quarantaine, fort bien bâti, à la chevelure qui tourne vers le grisonnant. Derrière vient un homme plus jeune, au physique très similaire –son frère il me semble. Les deux hommes se tiennent immobile devant mon lit, face à moi, toujours allongé et les mains derrière la tête. Le regard du père de famille se porte sur sa femme à l’air misérable, puis sur moi. Dans ses yeux je lis la haine la plus noire. Sans mes pouvoirs il me taillerait en pièce en un instant. Et cela m’amuse.

-Nous n’avons pas trouvé grand-chose aujourd’hui. Nous avons fouillé les ruines et trouvé quelques sandwichs et quelques conserves, quelques bouteilles mais c’est tout.

Je fronce les sourcils d’un air agacé. Soudain tous ces gens m’ennuient. J’ai besoin de prendre un peu l’air.

Je me lève du lit, m’habille de mon cher costume violet –lui aussi sale et rapiécé- et m’apprête à sortir quand les deux armoires à glace font mine de me suivre. Je lève la main.

-Je me peux me passer de vous pour cette fois, les autres réfugiés me serviront de garde du corps. Restez ici, et vous avez intérêt à me préparer le meilleur repas du monde d’ici mon retour.

Ah oui, vous connaissez la règle. Si je ne suis pas de retour d’ici deux heures… Lardez-vous mutuellement de coups de couteaux, et faites de même avec les enfants.


Et je sors sans un regard pour mes victimes, l’air satisfait de mon coup.

***

Ah cela fait du bien de se dégourdir un peu les jambes. Cela fait vingt minutes que je marche en sifflotant, évitant toutefois les artères de circulation trop larges pour éviter de croiser la route d’un robot. Etrangement les immeubles défoncés et les gens hagards que je vois passer autour de moi m’incitent à la philosophie, et je me prend à imaginer toutes les opportunités offertes par ce nouveau contexte. Les hommes sont perdus, ils ne croient plus en rien. Pour leur redonner la volonté de vivre ils ne demandent rien de mieux que quelqu’un qui puisse leur montrer le chemin… un nouveau Dieu.

Comme si le destin voulait me donner un coup de pouce, voilà que je croise soudain la route du clown le plus grotesque qu’il soit. Tout vert et d’or vêtu, un étrange sceptre à la main, une armure et un casque à cornes surmontant sa tête… Si on était au théâtre j’aurais cru avoir face à moi un Dieu des mythologies summériennes. Ou nordiques… peu importe, je n’ai jamais cru en toutes ces fadaises. Néanmoins son armure a l’air authentique… un atout précieux dans cet univers de malheur. Et il me prend l’envie de l’en délester. De toute façon le malheureux a l’air simple d’esprit, j’accomplirais presque un acte de charité en hâtant sa fin.

-Et toi ! Arrêtes-toi, tout de suite !

Il obtempère, et je m’approche de lui sans me départir de mon sourire satisfait. J’imagine sa surprise de se trouver face à un huluberlu à la peau violette, aux yeux violets, tout de violet vêtu, et cabale de lui dicter sa conduite. Je dois passer moi aussi pour un simple d’esprit… Si ça se trouve nous sommes de la même espèce.
Les mains dans les poches, l’air décontracté, je me positionne juste en face de lui. Je ne me suis pas départit de mon sourire, mais mes yeux, eux, ne sourient pas lorsque je lui ordonne :

-Dis-moi, c’est une belle jolie armure que tu as là. Elle a l’air solide, authentique… Bravo je te félicite. Tu sais quoi ? Tu vas me la donner, et tu vas le faire tout de suite.

Autour de nous des badauds se sont atroupés. Il semblerait que deux guignols face à face soient devenus une distraction précieuse dans cet univers de souffrance…
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MessageSujet: Re: Les hasards de la rencontre   Les hasards de la rencontre EmptyMar 12 Juil - 19:32

◇ Les hasards de la rencontre ◇




Loki Laufeyson
&
Zebediah Killgrave




Par les temps qui courraient, l'ennui était la principale raison pouvant amener Loki à fouler le sol de Midgard. Le monde humain tombait en ruine, l’espèce était décimée fléaux après fléaux. La tendance actuelle était les robots meurtriers. Pas particulièrement aimable envers ceux qui possédaient ce que eux ne parvenaient guère à maîtriser. L'art de la magie.

Impossible donc de tenter une quelconque alliance avec quelqu'un, ou quelque chose dans le cas présent, qui n'avait qu'une envie, vous clouer à une table de métal pour une vivisection poussée. – Doom étant une exception à la règle. –  Le dieu des mensonges n'avait pas particulièrement envie de vivre une expérience de la sorte.

Avec un climat pareil, l’espérance de vie des Midgardiens était bien faible, il était donc difficile pour le dieu de passer un quelconque marché avec ces derniers sur le long terme. Rien, de bien excitant. La langue d'argent n'avait en définitive, rien à venir faire sur Terre en ces heures.

Il se devait de faire profil bas vis à vis d'Asgard, sans pour autant disparaître totalement de la circulation. Ennuyeux, encore une fois. C'est après une visite chez son vieil ami Mephisto que le dieu s'était mis en tête de passer sur Terre. Observer la misère humaine était toujours relativement divertissant. Évidemment, il était sur son trente et un. On ne rendait pas visite à ses associés sans son armure de combat lorsque l'on s’appelait Loki.

Les coups bas n'étaient pas rares entre ses « amis » et lui. Au final, il ne prit pas la peine d'enlever son attirail pour rendre visite aux Terriens. Le dieu n'était pas en infiltration, il s'amuserait bien volontiers des regards effarés des Hommes qui mourraient de faim en haillons devant le cuir et la soie de ses vêtements impeccables ainsi que son armure d'or. C'est ainsi qu'il s'était téléporté sur Midgard.

Il ne restait déjà à l'époque que peu de zones où la concentration de la population était relativement élevée. Les robots destructeurs semblaient doués pour faire le ménage. Leurs équipements étaient à la pointe de la technologie humaine, qui, tout à leur crédit, était plutôt performante.

La technologie ne valait pourtant pas la magie, et d'un geste de main, il fit apparaître un sceptre fait d'or aux gravures d'argent. Inutile de s'épuiser lorsque l'on avait les artefacts adéquat. Le sorcier fit passer son sort de localisation par le sceptre, qui en amplifia la résonance, et trouva bien vite ce qu'il cherchait.

Un lieu peuplé.  Une nouvelle téléportation s'imposa, avant que Loki ne se retrouve dans les ruines de ce qui semblait être une ancienne ville. La densité d'humains regroupé en ce même endroit surprit quelque peu le dieu. Ils ne tarderaient pas à périr sous le feu ennemis, ils avaient peut-être un jour ou deux. Peut-être même bien moins que cela.

La misère se lisait sur les visages, le manque de vivres et de sommeil. Pas le genre de choses qui tiraillaient le dieu de la ruse à l'heure actuelle. Beaucoup de regards se tournèrent vers lui, les Midgardiens chuchotaient, inconscient de l'ouïe fine du dieu, qui se força à faire abstraction du bourdonnement parasite.

Les humains savaient plus ou moins reconnaître un Ase depuis l'invasion Skrull, les dieux avaient campé sur Terre un moment avant de repartir en leur domaine. Comme à leur habitude, ils laissaient les mortels dans la misère. Leur propre misère. Évidemment, sa présence devait en agacer plus d'un. Le Jotun n'était pourtant pas venu semer la discorde, pas de manière frontale du moins. Dans l'état actuel des choses, un affrontement direct serait chose bien ennuyeuse. Écraser des insectes n'était pas son passe temps favori.

Il s'apprêtait à se faire plus discret lorsque qu'un humain vint à sa rencontre. Il le héla plutôt, de manière assez grossière.

-Et toi ! Arrêtes-toi, tout de suite !

La curiosité naturelle de Loki, accompagnée à son ennuis aux proportions titanesque était amplement suffisante pour le faire se stopper dans sa démarche. Évidemment, les badauds qui le regardaient d'un œil méfiant à réprobateur s'étaient tut, et bien que le dieu appréciait avoir du public, cela lui imposait quelques contraintes.

Il fut quelque peu surprit de découvrir l'apparence du mortel grossier qui avait cru bon de s'adresser à lui de la sorte. Il était d'une taille respectable pour un humain, un bon mètre quatre-vingt, rien cependant qui n'impressionnait le dieu et son mètre quatre-vingt treize. Malgré la différence de taille, et de carrure, qui cette fois, était due principalement à l'armure de combat qu'il portait, l'humain n'avait guère l'air inquiet. Oui, c'était bel et bien l'arrogance de l'homme, et non pas la couleur violine de sa peau ainsi que de ses iris qui surprenait le dieu aux premiers abords. Il avait vu bien des êtres différents de part les neufs royaumes, et même au delà.
Un sourire supérieur aux lèvres, et un air suffisant sur le visage, l'humain, ou du moins, il semblait qu'il en soit un, déclara haut et fort.

-Dis-moi, c’est une belle jolie armure que tu as là. Elle a l’air solide, authentique… Bravo je te félicite. Tu sais quoi ? Tu vas me la donner, et tu vas le faire tout de suite.

Honnêtement, Loki ne savait quoi penser. Se jouait-il de lui ou était-il d'une stupidité extraordinaire ? Il ne pouvait encore le dire, et le sourcil qu'il arqua indiqua clairement à son interlocuteur son incrédulité du moment. Les mains dans les poches, la posture détendue, cet homme ne s'attendait pas à entrer dans un combat. Le dieu plissa les yeux tandis qu'il enlevait lentement son casque. Geste qui sembla satisfaire l'homme violet, dont le sourire se fit à présent carnassier.

Il pensait réellement obtenir ce qu'il désirait, et le dieu de la ruse cherchait l'origine de cette confiance absurde. La manipulation mentale n'était pas chose qui lui était inconnue, et son heaume de combat avait été protégé par ses soins des ondes parasites qui pourraient vouloir s'inviter dans sa tête lorsqu'il se devait d'être attentif à d'autres choses.
Les iris violets ne le lâchaient pas du regard, et une fois le casque sous le bras, ceux d'émeraude du dieu virent à leur rencontre. Il ne percevait pourtant rien. Aucune onde, aucune tentative de communication.

L'homme pourpre semblait commencer à s'impatienter, et alors qu'il amorçait un mouvement de la main, dans le but de réclamer le casque, Loki fit disparaître ce dernier dans un rayonnement doré, en même temps que le sceptre qu'il avait dans l'autre main. A présent libre de ses mouvements, le dieu, sous le regard effaré de l'humain à la peau violette, se mit à tourner autour de lui, d'un pas lent, d'une démarche légère et totalement silencieuse. La souplesse de ses mouvements contrastaient avec le port de l'armure, qui semblait pourtant lourde à vue d'oeil, mais qui n'avait l'air de peser le moins du monde pour le dieu, dont le regard s'était fait inquisiteur.

C'était à présent à son tour d'afficher un sourire, tandis que s'effaçait progressivement celui qui trônait jusqu'à présent sur les lèvres de l'humain. Oh, ce n'était pas le même sourire condescendant, bien que Loki les maîtrisait à merveille. C'était un rictus prédateur et réellement mauvais. Le regard, plus curieux que meurtrier détaillait l'homme de haut en bas, puis de bas en haut. Il était un être curieux. La première chose à laquelle pensait Loki en voyant cette peau violette était de penser au syndrome du gène déviant. Il se demandait si l'humain pouvait être affecté par une telle mutation, comme l'avait été Thanos.

Évidemment, le dieu aurait une conversation avec lui, plus ou moins amicale. Mais pas ici. Pas sous les yeux des miséreux, qui sentaient la tension s'alourdir dans l'air, comme à l'approche d'un orage. Les contraintes du public dont parlaient le dieu un peu plus tôt, les voilà en action. Le dieu  pouvait-il ainsi laisser un être aussi insignifiant lui parler de la sorte ? Certainement pas.

C'est d'une voix claire, et terriblement douce que le dieu s'adressa à la foule, sans pour autant lâcher du regard l'homme à la peau violette. Il s'était enfin arrêté, face à cet individu qui pensait pouvoir obtenir de lui quoi que ce soit.

-  Il me semble qu'une leçon de vie s'impose par ces temps de troubles. Je me nomme Loki. Voyez vôtre compagnon peuple de Midgard. Voyez ce qu'il advient des misérables qui se jugent supérieurs aux dieux.

Loki n'esquissa pas un mouvement, toujours face à l'homme pourpre. Zebediah se fit pourtant attraper par derrière, une main l'empoignant fermement par les cheveux pour tirer son crâne vers l'arrière, tandis qu'une autre fit glisser une lame contre sa gorge.

Il n'avait pas tranché celle-ci. Du moins, l'homme ne sentirait rien d'anormal, si ce n'est la pression qui tirait sa tête en arrière. Les cris d'effrois de la foule semblaient pourtant indiquer que quelque chose de terrible avait eu lieu. Le sang giclait devant l'homme pourpre, sa gorge était ouverte en deux et d'immondes gargouillis remplissaient l'air, tandis que la foule se dispersait pour se mettre à l’abri.
C'était le signal de départ. Loki, qui se trouvait réellement derrière l'humain se téléporta avec lui, bien loin de là, dans un appartement qui lors de sa dernière visite, disposait toujours de tous ses meubles. Il était en campagne, et ne risquait donc que peut d'être visité par les soldats d'Ultron.

Le sorcier était particulièrement doué dans l'art de l'illusion, et il aimait se jouer des sens de ceux qui l'entouraient. C'est ainsi que la foule avait vu la gorge du mortel s'ouvrir d'elle-même, tandis que la Langue d'Argent se trouvait toujours à plusieurs mètres de sa victime.
En parlant de sa victime, qui semblait plutôt déboussolée, le dieu la relâcha d'un mouvement dédaigneux, qui fut plus violent que prévu pour le mortel, qui bascula vers l'avant pour se manger le parquet flottant.
Il était aisé pour Loki d'oublier ses deux-cent trente-huit kilos, et la force colossale qu'il avait en lui lorsqu'il évoluait en général au milieux des Argardiens, bien plus grands et musclés qu'il ne l'était. Les êtres humains étaient réellement des poids plumes.

L'homme se redressait fébrilement, la respiration lourde, tandis que Loki s'en allait dépoussiérer l'appartement d'un revers de main. La beauté de la magie. Du coin de l'oeil, le dieu observait l'homme à la peau violette, qui s'asseyait sur le sol. Au moins, il n'avait pas repeint le parquet du contenu de son estomac. C'était ce qui arrivait la plupart du temps, la téléportation n'était pas une promenade de santé pour les non-initiés. La sensation de compression intense suivie de la décompression qui s'y associait amenait inévitablement vertiges et malaises les premières fois. Les mortels ne s'y habituaient que rarement.

Celui-ci semblait être différent. Loki connaissait évidemment l'existence des mutants de Midgard, peut-être en était-il un. Il ne savait cependant que peu de choses à leur sujet. L'occasion de les étudier de près s'était envolée avec l'invasion Skrull, suivie de celle d'Ultron. Avant cela, il avait été occupé.

D'un pas nonchalant, il approcha l'homme, qui leva les yeux vers lui, le regard dur et autoritaire. Le Jotun s'était accroupis devant cet être, et c'est une fois à quelques centimètre de lui qu'il senti l'intégralité les poils de son corps se dresser sur sa peau. Enfin, il avait un début de piste. Le dieu prit une longue inspiration, qui confirma ce qu'il soupçonnait alors. Les phéromones. Des phéromones en proportion écrasante. Arrivait-il à influencer le comportement d'autrui avec cela ? Probable. C'était cependant une curiosité que Loki n'avait jusqu'alors jamais rencontré.
C'est d'un ton à peine moqueur que le dieu questionna l'homme à la peau violette, un sourire aux lèvres.

- Voilà qui est intéressant. Aurais-tu d'autres ordres en réserve pour moi, mortel ?






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MessageSujet: Re: Les hasards de la rencontre   Les hasards de la rencontre EmptyDim 17 Juil - 1:01

L’atmosphère était fraîche dans ces rues en ruine ; je me trouve à présent dans une chambre fermée, mais l’atmosphère ne pourrait être plus glaciale. Tout s’est déroulé en un éclair : le guignol que je menaçais a semblé obtempérer, puis inexplicablement il s’est mis à marcher autour de moi et à me détailler comme un animal de foire, avant de lancer un avertissement aux badauds et de me transporter –me TELEPORTER- jusqu’ici. Pour la première fois depuis bien longtemps, je frissonne, et pas à cause du froid. Cela peut paraître étrange dans la bouche d’un individu à la peau violette qui peut contrôler à volonté les actions des gens, mais je suis un rationaliste. J’ai toujours considéré que toutes les absurdités, même moi, avaient une explication logique. Mais là, maintenant, je ne peux plus nier l’évidence. Ce gus en face de moi possède des pouvoirs surnaturels, et il le sait et il en est fier. Je me maudis intérieurement pour m’être à ce point désintéressé des grands bouleversements ayant affecté notre monde juste avant le Cataclysme déclenché par Ultron. Peut-être aurais-je pu ainsi en savoir plus sur ce genre de personnage.

- Voilà qui est intéressant. Aurais-tu d'autres ordres en réserve pour moi, mortel ?

Jamais je n’ai pu supporter que les autres me traitent avec arrogance, et j’ai toujours puni sans pitié les malheureux qui s’y risquaient. Mais face à la morgue de cet inconnu, je ne peux que ravaler ma fierté. Il résiste à mes pouvoirs, ils pourraient m’écraser d’un geste du pouce si il le voulait. Progressivement, la raison reprend le dessus, et les rouages de mon cerveau tournent à toute allure. Je ne suis plus le jouisseur indolent, je suis l’ancien espion, qui malgré l’aide de ses pouvoirs sait qu’il doit compter sur ses réflexes de survie et sa capacité à s’adapter. J’analyse rapidement mon kidnappeur, cherchant d’éventuels points faibles ou des opportunités à saisir.

Ce qui me frappe en premier lieu, c’est son assurance et sa hauteur. Tout en lui trahit l’être d’une espèce supérieur, ou en tout cas qui se considère comme tel. Et ses pouvoirs semblent le confirmer : il s’agit sûrement d’un Dieu, ou d’une créature s’en approchant. Est-il le seule de son espèce ? J’en doute. Vient-il pour la première fois sur Terre, et quel a-t-il joué un rôle dans les tragédies ayant affecté récemment la planète ? C’est un point à creuser.

Néanmoins mon intelligence acérée ne tarde pas à repérer la chance qui se présente à moi. Quel que soit l’endroit d’où vient cet être, il n’est pas un serviteur d’Ultron, ce dernier n’a que des machines à son service. Et je l’imagine mal se battre aux côtés des Avengers, des X-Men ou autres « Serviteurs du Bien », au vu de son caractère. Une troisième carte… n’est-ce pas ce que je cherche, dans le fond ? Il est puissant, il semble riche… et j’aspire à la richesse et à la puissance. Je veux retrouver ma vie d’opulence avec les autres se prosternant à mes pieds, sans me mettre au service d’une machine qui aspire à détruire l’Humanité ou en m’alliant avec des bisounours. Assez vite, un plan germe dans mon esprit malveillant. Mais tout d’abord, gagner la confiance du nouveau venu.

Je me remets debout, mais je veille à garder la tête à demi baissée, et à ne pas me tenir le dos droit. Je fouille rapidement dans les souvenirs de mes lectures, et je crois me rappeler soudainement à qui j’ai affaire.

-Veuillez excusez ma méprise, Seigneur, il ne m’avait jamais été donné de croiser la route d’un être des Etoiles. Je crois deviner que vous êtes un Asgardien, de haute lignée sans doute, et je n’aurais certainement jamais du vous aborder de la sorte.

Je tourne ma langue dans ma bouche : c’est ici que les choses se corsent.

-Par les hasards de la Vie, il m’a été donné un pouvoir : celui de contrôler la volonté de mes semblables. De pouvoir les forcer à exécuter n’importe-quel ordre, et de pouvoir m’en amuser à ma guise. C’est ainsi que, par la faute de ma méprise, j’ai cherché à vous donner des ordres. Ce n’est certes pas suffisant pour réparer l’affront que je vous ai fait, mais je vous propose d’assister à une démonstration de mes pouvoirs. Mettez-moi face à quelques-uns de mes semblables, n’importe lesquels, et je vous prouverai que je peux me rendre utile.

Une petite voix dans ma tête me dit de ne surtout pas mentir à cet être : il le devinerait instinctivement, car dans ses yeux brillent une redoutable intelligence. D’une étrange façon, j’ai l’impression que lui et moi sommes proches, dans notre personnalité et notre vision du monde. A moi d’en tirer le meilleur que je peux.
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MessageSujet: Re: Les hasards de la rencontre   Les hasards de la rencontre EmptyMar 2 Aoû - 13:42

◇ Les hasards de la rencontre ◇




Loki Laufeyson
&
Zebediah Killgrave





L'homme pourpre ne s'empressa pas de répondre à la question du dieu des mensonges, qui y trouva là un point plus positif qu'agaçant, car il avait là une preuve que l'humain était capable de réfléchir avant de parler. Il n'était probablement donc pas qu'un crétin profitant aveuglément d'un pouvoir encore obscur aux yeux du Jotun. Il semblait l'observer avec prudence, et Loki le laissa ainsi faire, se relevant lentement avant de se remettre à distance respectable du mortel.

Ce dernier finit par se remettre debout, et le sorcier nota alors un monde de différence entre l'effronté rencontré quelques minutes plus tôt, et l'homme qui se tenait à présent devant lui, le visage légèrement incliné vers le sol. L'arrogance pourtant si prononcée s'est envolée, et voilà que le mutant se faisait humble et respectueux. Autant dire que la curiosité du brun était à son comble. Pour en être un de grand talent, il les reconnaissait, les manipulateurs. Voilà que le sourire s'élargit sur le visage du dieu, qui laissa l'humain ouvrir les lèvres pour l'inonder de belles paroles.

- Veuillez excusez ma méprise, Seigneur, il ne m’avait jamais été donné de croiser la route d’un être des Etoiles. Je crois deviner que vous êtes un Asgardien, de haute lignée sans doute, et je n’aurais certainement jamais du vous aborder de la sorte.

- Très certainement. Confirma-t-il.

Maintenant, Loki était vraiment amusé. Voilà de bien jolis mots, et de bien lourdes excuses. Il avait devant lui un homme intelligent, qui se savait inférieur et qui retournait donc sa veste aussi vite qu'il l'avait enfilé. Le dieu pouvait aisément se reconnaître en ce mutant, qui n'avait visiblement pas terminé sa tirade. Le prince d'Asgard lui permit ainsi de terminer avant d'entamer sa propre tirade.

-Par les hasards de la Vie, il m’a été donné un pouvoir : celui de contrôler la volonté de mes semblables. De pouvoir les forcer à exécuter n’importe-quel ordre, et de pouvoir m’en amuser à ma guise. C’est ainsi que, par la faute de ma méprise, j’ai cherché à vous donner des ordres. Ce n’est certes pas suffisant pour réparer l’affront que je vous ai fait, mais je vous propose d’assister à une démonstration de mes pouvoirs. Mettez-moi face à quelques-uns de mes semblables, n’importe lesquels, et je vous prouverai que je peux me rendre utile.

Les « hasards de la vie » voilà qui était joliment dit. Une explication qui ne conviendrait pas au dieu bien longtemps, mais pour l'heure, il s'en contenterait. Le cerveau du sorcier était comme à son habitude, bien rapide à étudier ce qu'il avait en face de lui. Le mortel ne cherchait ni à fuir, il était trop intelligent pour cela, ni à tourner autour du pot. L'humain ne cherchait donc pas à l'impressionner pour gagner sa liberté, mais pour gagner un associé. Évidemment, dans sa condition actuelle, gagner les faveurs d'un être supérieur était de bonne augure pour sa propre survie.

- Commençons par les bases, veux-tu ? Ta méprise est grande, car je ne suis ni un Seigneur, ni un être des étoiles, bien que la formulation est poétique, je te l'accorde. Je suis prince, d'Asgard, effectivement, royaume souverain des neuf, lieu de résidence des dieux. Voilà à qui tu as tenté d'ordonner de se dévêtir pour ton plaisir.

Évidemment, Loki prenait un malin plaisir à tourmenter ses pairs, comme les êtres qui lui étaient inférieurs. Celui-ci n'échapperait donc guère à la règle, et le ton du sorcier, dur et tranchant n'augurait rien de bon pour l'humain qui avait présenté ses excuses pour les fautes commises.

- Ne crois pas pouvoir m'amadouer par de belles paroles, mortel, des beaux parleurs, je suis le maître incontesté. Il me semble bien m'être présenté, il est temps pour toi d'en faire de même. Ensuite pourrais-je juger de ton utilité, dans tes temps ultérieurs. Je crains de ne pouvoir tirer grand chose de toi par les temps actuels. Vôtre monde est après tout, sous le joug d'un ennemis que ton pouvoir ne peut maîtriser, si je ne me trompe.
Si l'humain comptait faire démonstration de ses talents, le dieu devrait l'emmener dans un endroit propice à la performance. Restait donc à savoir où l'emmènerait-il. Inutile de s'infiltrer dans les anciennes métropoles, elles n'étaient plus que déserts de ruines. La résistance avait encore du mal à s'organiser, et le dieu n'avait donc prit le temps de localiser les Vengeurs. Grande tristesse que voilà, il aurait apprécié observer un tel spectacle, voir les héros déchu se plier aux volontés d'un inconnu. Peut-être un jour prochain, qui sait ?  L'homme à la peau violette n'était pas un grand atout pour le sorcier par les temps actuels, mais il était un investissement sûr pour l'avenir, si compte est qu'il pouvait effectivement dicter ses quatre volontés à ses semblables. Si tel était le cas, le dieu aurait nombre d'occasions de s'en amuser par la suite, et les possibilités germant dans son esprit l'enthousiasmaient déjà.

C'est d'un ton bien plus jovial, qui contrastait grandement avec son attitude relativement glaciale d'il y a quelques secondes, qu'il lança à l'humain, tout sourire.

- Bien, où allons-nous ? Il est temps de faire démonstration de ces mystérieuses capacités qui sont les tiennes et il me tarde de voir ça.

Oui, les humeurs de Loki étaient changeantes, et les nombreuses perspectives qu'il entrevoyait déjà le rendait bien plus... Sympathique ? Cela ne le rendait pas plus rassurant pour autant, pas si on avait une vague idée de qui il était. Car si ses traits étaient à présent bien moins hostiles, et que le sourire un brin maniaque qu'il avait affiché jusqu'alors avait été remplacé par une expression bien plus avenante, la lueur qui lui brillait au fond de l'oeil était celle qui faisait dresser les poils sur le dos de tous les Ases. C'était celle qui hurlait que Loki avait de brillantes idées, qu'il comptait bien mettre à profit. Et alors, gare à qui serait la victime de ses machinations, plus ou moins innocentes selon ses humeurs.
A peine avait-t-il laissé le temps au mortel de réfléchir à la question qu'il reprenait déjà.

- Suis-je bête, c'est moi qui suis aux commandes. Disons... Cette petite ville d'où nous venons. Je crains cependant qu'il ne faille passer inaperçu, nous formons un duo pour le moins atypique. Voilà une couleur peu commune à porter sur Midgard je dois dire.

Évidemment, le sorcier parlait là de la couleur de peau de l'Homme Pourpre. Si le Jotun se paraît de sa véritable couleur, le duo en deviendrait presque carnavalesque. D'un fluide mouvement de main, le sorcier changea l'apparence de l'humain, qui se parât alors de sa couleur de peau et d'iris d'origine, tandis que lui ne changeait que de vêtements, pour enfiler un jeans sombre et un polo vert olive. Bien moins glorieux, mais bien plus discret.

- Il sera ainsi plus aisé d'approcher vos semblables, vous êtes plutôt reconnaissable, j'en suis navré. Je tiens à ce que l'expérience se fasse en conditions réelle, et il me serait désagréable de voir certains de vos amis s'inviter à la démonstration.

Le dieu s'approcha ensuite de l'humain et posa la main gauche sur son épaule.

- On expire, et on se détend.

Pas plus d'indications que cela ne prépara l'homme à la téléportation qui suivit, et quelques secondes plus tard, ils se trouvaient à l'endroit même qu'ils avaient quitté un peu plus tôt. A partir de maintenant, c'était à l'humain de guider le dieu, qui se faisait spectateur.









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MessageSujet: Re: Les hasards de la rencontre   Les hasards de la rencontre EmptySam 20 Aoû - 0:46

Loki, le Dieu de la Tromperie…  Voilà une journée qui n’en finit pas de me surprendre, décidément. Car si les souvenirs de mes lectures sont bons, il n’y a pas plus de deux princes d’Asgard. Et l’aîné s’était déjà fait suffisamment connaître au sein de ces guignols des Avengers pour que j’ai vu son visage apparaître sur les écrans de télévision. Tout s’explique à présent : je ne pourrais jamais parvenir à tromper un Dieu par mes pouvoirs.

Les rouages dans ma tête continuent de tourner très vite alors que Loki m’explique qui il est. J’ai toujours su m’adapter aux circonstances, il ne m’a donc pas fallu plus de quelques secondes pour jeter à la poubelle mon ultra-rationalisme et mon scepticisme et admettre l’existence de l’être que j’avais en face de moi. Celui qui m’a fait prisonnier n’est pas seulement un puissant magicien : ses yeux brillent de ruse et d’une intelligence froide et calculatrice. Mais il se trouve que je ne suis moi-même pas dépourvu de ressources sur ce plan-là… pourrais-je le manipuler pour servir mes propres intérêts, comme Ulysse a manipulé Polyphème le Cyclope ? Il est encore trop tôt pour le dire. J’ai toujours conscience de marcher sur la glace, et que je ne dois surtout pas prendre de risque inconsidéré. Gagner l’intérêt, voir qui sait une forme de respect, de cet être serait déjà un bien grand pas.

Je ne l’ai pas sous-estimé : Loki est un être qui réfléchit et qui agit vite. Après m’avoir remis à ma place, voilà qu’il exige de voir mes pouvoirs en action. Et je n’ai pas le temps de m’inquiéter de la manière dont je pourrais durablement impressionner ce Dieu que déjà il m’embarque pour une aventure. Il pense à tout : il fait s’évanouir ma couleur d’iris violette et ma couleur de peau similaire pour me rendre l’apparence que j’avais avant l’Apocalypse. Je ne sais trop qu’en penser : j’ai d’abord pris cet effet des radiations nucléaires sur mon corps comme une malédiction, avant de m’apercevoir avec plaisir qu’en plus d’augmenter mon charisme cela avait aussi pour effet de renforcer mes pouvoirs. Loki change lui-même de vêtements, et je me retiens de lever les yeux au ciel devant ses choix : jean sombre et polo vert olive. On a beau être un Dieu, tout le monde peut avoir des goûts déplorables en matière de mode. Je m’amuse en pensant qu’en temps voulu ce sera peut-être à mon tour de lui donner des leçons de choix vestimentaires. Je ne peux que me réjouir que le Dieu se soit contenté de changer ma couleur de peau et pas mes vêtements : cela je ne lui aurais probablement jamais pardonné. De façon assez paradoxale, je préfère m’habiller d’un costume à la mode usé et déchiré par les épreuves que de vêtements fringants mais criants de banalité.

Je n’ai pas le temps d’enregistrer le « On se détend » de Loki que l’Asgardien me dévoile un autre de ses tours : il me met la main sur l’épaule, et mon environnement bascule soudain dans un tourbillon de flashs et de lumière, tandis que je ne sens plus mes pieds. J’ai subi cet étrange moyen de locomotion et ses désagréments il y a même pas quelques minutes, mais il faut croire que je m’y habituerais jamais. Loki ne m’a même pas laissé le temps de me détendre, malgré son « avertissement ». Décidément je me reconnais un peu dans cet être ironique et cynique, qui joue de avec les autres comme un chat avec une souris. Si lui et moi avions été capables d’avoir un ami, peut-être le serions-nous déjà. Mais mes amis, je leur ai réglé leur compte depuis longtemps.

L’atterrissage est brutal comme d’habitude, mais cette fois j’ai trouvé le matin de retomber droit sur mes jambes. Nous sommes dans une allée déserte qui débouche sur la rue où j’ai rencontré Loki, rue dans laquelle nous voyons toujours des réfugiés vaquer à leurs occupations, profitant d’un rare moment de paix. Mon sourire mauvais si familier réillumine mon visage : l’heure est venue de jouer.

-Stop ! Arrêtez-vous, tous !

Et la magie se met en marche. Les mains dans les poches, le chef d’orchestre que je suis s’avance au milieu de la route, entouré de ses instruments. Observer le résultats de mes pouvoirs me fait un bien fou : je suis de nouveau moi-même, je suis de nouveau Killgrave. Mes victimes me regardent d’un air terrorisé, mais ils n’ont vérité rien à craindre : ce n’est pas eux que je réserve le « clou du spectacle ».

-Tout d’abord inclinez-vous devant cet être que vous voyez là. Inclinez-vous devant un un Dieu d’Asgard, le Seigneur Loki.

De ma main levée je signale mon kidnappeur, et une soixantaine d’Humains en voyant ce geste font la révérence. Malgré le pitoyable spectacle offert par ses nouveaux adorateurs (les traits tirés, les vêtements usés, la révérence maladroite) je me doute qu’il ne doit pas être insensible à la scène : j’ai senti en cet être une intelligence vive, mais aussi beaucoup d’orgueil doublé d’une frustration qu’il s’efforce de dissimuler. Voir tout l’Univers s’incliner à ses pieds, c’est à cela qu’il aspire depuis toujours. Je suis le seul à ne pas m’incliner, mais je l’ai déjà fait tout à l’heure. Et aux yeux d’un regard extérieur à la scène, je dois ressembler au chambellan ou à l’intendant de Loki, en aucun cas pour son égal. Cette comédie-là je suis prête à la jouer aussi longtemps qu’il le faudra.

Je claque des mains, et tous les regards se retournent vers moi. Je sélectionne au hasard trois humains juste devant moi.

-Toi, toi, et toi. Vous voyez cette ligne d’horizon là-bas. Avancez d’un pas. De deux pas. Voilà, c’est bien. Vous allez continuer comme ça. Vous allez marcher, continuer à marcher, et vous ne vous arrêterez pas. Pour l’éternité.

Un regard abasourdi et désespéré, et les trois réfugiés s’exécutent. En réalité ils ne marcheront pas pour l’éternité, au bout de douze heures (parfois plus si je suis au sommet de ma forme) l’effet de mes pouvoirs s’estompe. Mais cela ni mes victimes ni Loki n’ont besoin de le savoir –pour l’instant du cas, je sais que je ne pourrais pas duper ce dernier éternellement. De toute manière le sort des trois marcheurs est scellé : la ligne d’horizon que je leur ai indiqué mène tout droit aux lignes d’Ultron, et tout le monde le sait.

Un vent de terreur souffle sur le groupe désormais, et cela ne peut que me faire sourire. J’ai parfois l’impression que les gens sentent toujours ma présence et mon aura avant même de me voir. Mais il est temps de remonter un peu leur moral.

-Allons, pourquoi ces mines décomposées ? Entourés par les nuages noirs du malheur, dessinons le visage du bonheur ! Que chacun d’entre vous choisisse un cavalier ou une cavalière, et mettez-vous à danser ! Et la valse, je vous prie ! Vous n’entendez pas ? Un orchestre joue Le Beau Danube Bleu de Strauss ! Vous êtes à un gala, amusez-vous !

J’avoue avoir un peu improvisé sur le coup, mais voilà que la chance me sourit : tout le groupe se met à sourire, et en un instant les couples se forment et commencent à danser. Suis-je tombé sur un groupe de mélomanes ? Il semble plus probable que le nom enchanteur du Ballet leur fait chacun penser à une belle musique qui se remet à jouer dans leur esprit embrumé par mes pouvoirs. C’est cette dernière hypothèse qui semble la plus probable, à voir la façon déplorable par laquelle la plupart dansent ce qu’ils imaginent être la valse. Ah, nous vivons vraiment dans un monde fini… Si même la culture et les bonnes manières disparaissent, que nous restera-t-il ?

-Et aucun de vous ne me touche ! Dansez autour de moi. Et quand je claquerai des doigts, vous arrêterez.

Toujours les mains dans les poches, et en sifflotant Le Beau Danube Bleu justement, je me promène à travers la foule. Les couples dansant un grand sourire aux lèvres s’écartent de moi comme par magie, du point de vue de Loki je dois ressembler à un poisson dans l’eau.

Arrive juste en face de l’Asgardien, je claque des doigts, et mes victimes se figent instantanément, aucun n’osant se séparer de son partenaire. Sans me retourner, tout en regardant Loki, je décide qu’il est temps de clore cette partie du spectacle.

-Tout va bien, ce à quoi vous venez d’assister n’était qu’une grosse farce, une plaisanterie pour vous faire oublier vos malheurs. Vous avez tous envie d’éclater de rire, et vous serez d’excellente humeur pour le reste de la journée quoi qu’il puisse vous arriver. Et vous avez oublié qui je suis. Vous pouvez disposer.

Je ne prends pas la peine de me retourner pour assister à l’explosion de rire de soixante personne. Lorsque je jette un petit regard en arrière au bout d’une bonne dizaine de secondes, la foule est en train de se disperser en se retenant de pouffer et en lançant des regards amusés les uns aux autres. Bientôt c’est comme si rien ne s’était passé.

Et c’est à ce moment-là que je regarde ma montre. C’est bien ce qu’il me semblait. Mon sourire narquois refais son apparition, pas un souffle de compassion n’émane de moi tandis que je croise les bras et j’annonce à Loki :

-Si vous êtes toujours disposé à mon égard Altesse, je peux vous montrer une dernière démonstration de mes pouvoirs. Comme vous venez le voir, je peux créer la joie et le bonheur, mais aussi la mort. Par je ne sais quel détour temporel, il s’est écoulé plus d’une heure quarante depuis que j’ai quitté l’immeuble en ruine où j’ai élu domicile. Je n’y vis pas seul : il se trouve qu’une famille entière s’est… persuadée de m’aider à vivre. Mais j’ai horreur de laisser ceux qui me servent tous seuls pour toujours si je ne suis plus là, c’est pour ça que je ne pars jamais sans leur laisser certaines instructions à accomplir au bout de deux heures. Si vous voulez bien me suivre je vous promet un spectacle autrement plus… intéressant que celui auquel vous venez d’assister.
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